Lot 105
  • 105

Table à écrire en marqueterie de la fin de l'époque Louis XV, estampillée J. MANSER et JME, livrée par Gilles Joubert pour le comte de Provence à Compiègne en 1771

Estimate
40,000 - 60,000 EUR
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Description

  • Haut. 71,5 cm, larg. 80,5 cm, prof. 51 cm
  • Height 28 1/4 in; width 31 3/4 in; depth 20 in
le plateau à décor de marqueterie d'ustensiles ceint d'une lingotière ; la ceinture ouvrant à une tirette en façade et un tiroir sur le côté, ornée d'une frise d'entrelacs et tournesols ; reposant sur des pieds fuselés en gaine, sommés de pastilles et de gouttes et terminés par des sabots à roulettes ; marquée à l'encre du N°2621

Literature

"Bernard Dillée ouvre pour vous le cabinet du collectionneur au XVIIIe siècle", in Le Journal des collectionneurs et des chercheurs de curiosités, 15 février 1956, n°2

Condition

Illustration is quite accurate. Veneer has dried up, especially on the top which would benefit from a restoration (cracks, lifts and discoloration throughout the marquetry). Gilt bronzes slightly tarnished and rubbed. Historical piece of furniture which was delivered for the brother of Louis XVI at Compiègne.
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Catalogue Note

Jean-Jacques Manser (1727–v.1780), ébéniste actif à Paris durant la seconde moitié du XVIIIe siècle

La cour de Louis XV n'a jamais connu le château de Compiègne qu'en travaux. Débutée en 1751, la reconstruction menée par Ange-Jacques Gabriel et poursuivie par son disciple Le Dreux de La Châtre, ne fut terminée qu'en 1788. Cela n'empêcha pas les séjours de la cour qui résida presque chaque été jusqu'en 1773, suivant ainsi un roi féru de chasse et séduit par la vaste forêt giboyeuse alentour.
Le début de l'été voyait donc l'administration royale réunir tout l'ameublement nécessaire à la villégiature des princes du sang. En date du 1er juillet 1771, le Journal du Garde-Meuble détaille une série de meubles livrée par Gilles Joubert "pour servir dans différents appartements au château de Compiègne". Sous le n°2621 est mentionnée : "Une table à écrire de différents bois des indes à placages, le dessus représente une écritoire, des livres, lettres et plumes et un pot de fleurs, ayant un tiroir sur les côtés, celui à droite garni d'encrier, poudriers et boîte à éponge de cuivre argenté, et sur le devant une tablette à coulisse couverte de maroquin noir ; le tour de la tabledont les coins sont saillants garni d'un carderon de cuivre à oves, avec boutons et pieds, le tout de bronze ciselé et doré d'or moulu, longue de 29 à 30 pouces sur 18 de large et 26 pouces de haut."
Destinée au "Cabinet de Mr de Provence", elle est suivie par la livraison, toujours par Joubert, de deux commodes pour le cabinet de la comtesse de Provence à Compiègne (exécutées par RVLC, l'une est publiée dans P. Verlet, Le Mobilier royal français, Paris, 1990, p. 66-67, n°12). L'union de Louis-Stanislas-Xavier et de Marie-Joséphine de Savoie venait d'être célébrée en mai à Versailles.

Suivra pour Compiègne une courte période de désaffection, qui cessera dès 1782 avec le regain d'intérêt de Louis XVI pour le domaine.
De luxueuses commandes, notamment auprès de Benneman, contribueront à renouveller l'ameublement du château et certaines sont aujourd'hui dispersées entre Versailles, Fontainebleau, le Louvre et le Metropolitan (cf. cat. expo. Louis XVI et Marie-Antoinette à Compiègne, Paris, 2006). Les meubles provenant de Compiègne sous le règne de Louis XV sont en revanche plus rares dans les collections publiques.