Lot 40
  • 40

Atelier de Léon-Joseph-Florentin Bonnat

Estimate
15,000 - 20,000 EUR
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Description

  • Atelier de Léon-Joseph-Florentin Bonnat
  • Le duc d'Aumale
  • Huile sur toile
  • 157 x 111.5cm ; 61 3/8 by 42 7/8 in

Provenance

Probablement, S.A.R. le duc de Chartres

Literature

Nicole Garnier-Pelle, Chantilly musée Condé - Peintures des XIXe et XXe siècles, Paris, Réunion des musées nationaux, 1997, p. 76 n° 44 (pour une reproduction de la version du Musée Condé).

Condition

Four traces of restauration appear in the background : one in the upper left, one in the upper right, one by the duke's collar on the right, and one in the background in the upper right. Small scratches appear on the surface and an old tear by the duke's pants appears on the right hand-side. Small restorations appear by the frame and in the background. The painting is presented in its original frame, decorated with bay leaves and ribbons. Good general conditon.
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Catalogue Note

Henri d'Orléans, duc d'Aumale (1822-1897), cinquième fils de Louis-Philippe, est celui dont le prestige fut et demeure le plus grand. Il fit ses premiers pas dans la carrière militaire à 17 ans et, en 1840, il accompagna en Algérie son frère aîné, le duc d'Orléans, en qualité d'officier d'ordonnance, et participa à l'assaut du col de Mouzaïa, puis de Médéa. En 1843, le duc d'Aumale commandait l'expédition qui réussit à s'emparer de la fameuse Smalah d'Abd-el-Kader; cette prise, qui est l'un de ses titres de gloire, le rendit très populaire.
En 1848, le duc d'Aumale et sa famille émigrèrent à Claremont en Angleterre. Ne pouvant plus exercer ses fonctions militaires, il se consacra à des travaux d'historien: filleul du dernier prince de Condé, il en avait hérité, à sa mort en 1830, des biens considérables, dont le château de Chantilly. Il fit expédier en Angleterre les livres, manuscrits et archives du prince de Condé, et entama une importante Histoire des Princes de Condé aux XVIe et XVIIe siècles. Le premier volume parut en 1869 et le dernier en 1896.
Parallèlement, le duc d'Aumale commençait une collection d'oeuvres d'art qui, enrichie jusqu'à la fin de sa vie avec un oeil et un discernement rares, allait devenir une des plus belles collections faites au XIXe siècle. Tout d'abord, il s'efforça d'acquérir des oeuvres ayant appartenu à sa famille. C'est ainsi qu'en 1863, il obtint à la vente du prince Anatole Demidoff, le tableau par Ingres Antiochus et Stratonice. Le duc d'Aumale ne cessa plus d'augmenter ses collections, avec l'aide de conseillers et d'intermédiaires tels le baron de Triqueti et Edouard Bocher, chargés de lui signaler en France et en Europe l'apparition sur le marché d'oeuvres d'art exceptionnelles : par exemple, il acheta en 1855 à Gênes le manuscrit des Très Riches Heures du duc de Berry. Autre achat notoire: l'acquisisiton en deux temps, en 1860 et en 1879, de la collection de dessins et tableaux de Frédéric Reiset, ancien conservateur du Louvre: entrèrent ainsi dans ses collections notamment la Simonetta Vespucci de Piero di Cosimo, cinq tableaux de Poussin, trois Ingres (dont l'Autoportrait à 24 ans et Portrait de Madame Devauçay), le Portrait de Bonaparte par Gérard. En 1867, il acheta la superbe collection du marquis de Maison.
La collection du duc d'Aumale était alors rassemblée dans sa demeure d'Orléans House à Twickenham. Dès 1862, une association d'amateurs d'art sollicita l'autorisation de la visiter. Le duc d'Aumale accepta et à cette occasion, rédigea un catalogue comprenant 738 numéros : 157 peintures, 82 miniatures, 18 émaux, 170 dessins, des gravures, des sculptures, des vitraux, mosaïques, manuscrits, meubles, armes, céramiques, etc. Orléans House apparaissait déjà comme un musée français en terre étrangère.
La IIIe république autorisa les enfants de Louis-Philippe à revenir en France. Le duc d'Aumale, élu à l'Académie française pour ses nombreux travaux d'historien, put enfin réintégrer les cadres de l'armée. Il partit commander le corps d'armée de Besançon et présida, en tant que doyen des généraux, le conseil de guerre chargé de juger Bazaine.
Parallèlement, il continua son oeuvre de collectionneur et entreprit la reconstruction du château de Chantilly destiné à abriter toutes ses collections.
A partir de 1880, Aumale n'eut plus de rôle actif dans l'armée et vécut principalement à Chantilly, à côté de ses livres, de ses tableaux et près de ses forêts de chasse. Sa femme et ses deux fils étant morts, le duc d'Aumale n'avait pas d'héritier. Il décida de faire donation à l'Institut de France du domaine et de l'ensemble des collections de Chantilly.

La composition présente le duc d'Aumale en uniforme de général. Il tient à la main son képi et porte sur la poitrine la plaque de grand-croix de la Légion d'honneur. Il est alors âgé de cinquante-huit ans. 

Il s'agit d'une réplique d'après le tableau conservé au Musée Condé, Chantilly, commandé par le duc d'Aumale à Bonnat en mars 1880 et réglé en novembre 1880 pour un montant de 15 650 francs (voir l'illutration).

Notre version a pu être commandée par le duc d'Aumale soit immédiatement après 1880, soit après les donations à l'Institut en 1884 et 1886. Bonnat a peint très peu de répliques autographes, mais son atelier en a exécuté un certain nombre, en général signées et inscrites "d'après Bonnat". Nous sommes donc très probablement en présence d'une version d'atelier. Certaines parties sont inachevées, ce qui expliquerait l'absence de signature.

Our picture is a second version, after the painting kept in the musée Condé in Chantilly was commissioned by the duc d'Aumale to Bonnat in 1880 (see illustration).
The portrait depicts the duke in his general suit. At the time the portrait is being painted, the duke had recently been named member of the French Academy of Fine Arts. He would soon donate the domain of Chantilly and his collection to the French Institute, in 1884 and 1886.
Our composition may have been commissioned by the duc d'Aumale himself after 1880, or after the donation to the Institute. Very few paintings were copied by Bonnat, but his pupils executed copies, signing them and mentioning "after Bonnat". Some areas are unfinished, which may explain the absence of signature.