Lot 13
  • 13

Echéancier en maroquin rouge doré au petit fer, daté 1789-1791, provenant de Louis-Philippe (1747-1793), duc d'Orléans et futur Philippe-Egalité

Estimate
2,000 - 3,000 EUR
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Description

  • leather
  • Long. 25 cm
  • Length 9 3/4 in
de format in-12 oblong, reliure anglaise décorée de dentelles et rosaces, ornée d'un fermoir en argent et frappée au centre : ECHECS. ; les chèques imprimés au chiffre et aux armes du duc d'Orléans, ainsi que Rue St. Thomas / du Louvre / Trésorier Général / Payez ; les talons numérotés à l'encre de 3 à 504, datés du 15 novembre 1789 au 1er décembre 1791 au plus tard (n°468), portant les noms manuscrits suivants : Gauté, De Rotallier, Adam Sticks, J. Bte Bernard Lucheux, Baudamant, Mlle Brochet, De Boissy, J. Bte Alexandre, Panchon, Fr. Ant. Jugan, Fievé, Süe, Choislat, Fr.JhDesault, Duperrey, Spiring, Launay, Moreau, héritiers Ostervald, Mallet, Collin, Antoine Pernet, Meinier, Prevost, De Cassan, Brieu, Anfry, Geneviève Moyne, Mme de Bremont La Tour du Pin, Prunet, Armenoult, Veytard, Rousin, Huin, Arnault, Manceau, Barbantanne, De Thiars, De Schomberg, Walker, Mlle Lochmann, Jacob, Perrier frères, Felix, Vve Mercerot, Simon, Florentin, Bellanger, Mussart, Vve Boursier, Lafage, Gouget, Le Grand, Dauteroche ou tout simplement Au Porteur ; (certains talons manquants et les derniers chèques vierges et en partie coupés)

Provenance

Louis-Philippe-Joseph (1747-1793), duc d'Orléans et futur Philippe-Egalité

Exhibited

Louis-Philippe, l'homme et le roi (1773-1850), Paris, Archives Nationales, Hôtel de Rohan, octobre 1974-février 1975, p. 34, n°45

Literature

J. Faton, "Les Trésors de la Fondation Saint-Louis" in l'Estampille/l'Objet d'art n° 326, juillet-août 1998, p. 37 (ill.)

Condition

Illustration is quite accurate. Morrocco with some marks and scratches throughout the surface; due to age and handling, corners are particularly rubbed. As visible on the image, gilding is worn in places. As said, most of the checks have been used and there are only the remaining stubs (a few are missing). The left checks have been cut up in order they could not be used any longer. Precious and informative historical memento in good overall condition.
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Catalogue Note

Les chèques, usités en Angleterre à partir du XVIIIe siècle sous le nom de "check" (ou "contrôle"), tirent leur étymologie du français "échec" car visant éventuellement à mettre en échec de mauvais débiteurs, d'où l'inscription sur cet échéancier. La reliure qui le protège a d'ailleurs très probablement été commandée par le duc d'Orléans, incorrigible anglomane, lors d'un séjour prolongé à Londres : du 14 octobre 1789 au 10 juillet 1790, il résida avec sa maîtresse Mme de Buffon dans une maison de Park Lane, 3 Chapel Street et, selon le rapport de l'ambassadeur La Luzerne, "le vin, les chevaux, le jeu, les filles et Mme de Buffon paraissaient l'occuper uniquement. Il cherchait par tous les moyens possibles à s'étourdir sur son sort présent et à venir" (in C. Dufresne, Les Orléans, Paris, 1991, p.262).
Selon Talleyrand, "c’est de ce moment que date la disparition de son immense fortune [...] Les fonds libres de M. le duc d’Orléans ont tous passé en Angleterre par des voies détournées et par des agents secrets qui, à la faveur de leur obscurité, ont pu être infidèles et jouir de leur vol. Telle est l’opinion des hommes qui étaient alors à la tête des affaires" (C.M. de Talleyrand, Mémoires, Paris, 1891-1892, t. I, pp. 214-215).

La "Trésorerie de Son Altesse Sérénissime le duc d'Orléans" était située rue Saint-Thomas-du-Louvre ; le dernier titulaire de la charge de Trésorier du duc fut Charles Galli, décédé le 1er février 1790 (cf. Laurent Roussel, "Fidélités [...] dans l'entourage parisien des Orléans au XVIIIe siècle", 2002, p.34). Celui qui n'était pas encore surnommé "Philippe-Egalité" n'hésita pas à multiplier les dettes au fur et à mesure que le royaume s'enfonçait dans la Révolution : en 1791, il dut même vendre le bâtiment de la Trésorerie. 

Parmi les bénéficiaires de ses largesses, on reconnaît les noms de certains habitués du Palais-Royal, proches de Philippe depuis l'enfance : le vicomte de la Tour du Pin, le marquis de Barbentane, le comte de Thiard ou le comte de Schomberg (cf. E. Lever, Philippe Egalité, Paris, 1996, pp. 90-91). Roucin paraît avoir été un des commensaux du prince qui le mentionne dans une lettre du 22 avril 1790 (Correspondance de Louis-Philippe-Joseph d'Orléans, Paris, 1800, p. 35). Enfin, sous le nom de "Duperrey" figure peut-être le futur amiral Guy-Victor Duperré, beau-frère du célèbre secrétaire du duc, Choderlos de Laclos.

A red morocco chequebook, dated 1789-1791, from Louis-Philippe-Joseph (1747-1793), duc d'Orléans and known later as Philippe-Egalité, partly used during his stay in London between 1789 and 1790