Lot 55
  • 55

Hochet de danse, Tlingit, Colombie Britannique, Côte nord-ouest

Estimate
70,000 - 90,000 EUR
bidding is closed

Description

  • Hochet de danse, Tlingit
  • wood a, pigment and moose hide (Alces Alces)
  • long. 36 cm
  • 14 1/7 in

Provenance

Collection Matta (1911-2002), Paris, acquis à New York dans les années 1940
Transmis par descendance
Collection privée

Condition

The rattle is in good original condition with typical wear for its age. Polychromy is very well preserved all over the carving surfaces and partly erased on the edges. Losses on both beaks as shown in the catalogue illustration. A small crack to the upper part of the bird's head.
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Catalogue Note

LE HOCHET MATTA
Par Marie Mauzé

Ce hochet–corbeau a été acquis par Roberto Matta à New-York dans les années 1940, alors qu’il faisait partie, autour d’André Breton, le fondateur du mouvement surréaliste, d’un petit groupe de collectionneurs éclairés d’art nord-amérindien, tout particulièrement de la côte Nord-Ouest, du Sud-Ouest et d’Alaska.

Les traditions autochtones affirment que le hochet-corbeau trouve son origine chez les Nisga’a de la rivière Nass et a ensuite été échangé avec les groupes voisins. La forme générale est celle d’un corbeau, d’où le nom qui lui a été donné par les collectionneurs et ethnologues euro-américains. Cette forme a été reproduite et adaptée par les sculpteurs appartenant à chacun des groupes où il a été en usage. Avec la cape chilkat, la coiffure à traîne d’hermine et barbillons d’otarie, le hochet-corbeau est l’un des trois principaux insignes des chefs utilisés dans la danse des chefs, appelée aussi danse de la paix, qui met en scène la rencontre de personnages de haut rang avec des êtres surnaturels. Le hochet-corbeau est un instrument de musique ; son maniement produit un son qui peut scander des paroles ou accompagner un chant ou une danse.

Ce hochet–corbeau d’une très belle facture, peint en noir, rouge et bleu/vert, est composé d’une partie pansue et creuse gravée en bas-relief et d’une partie supérieure sculptée en haut-relief qui comprend la tête du corbeau, ses ailes repliées, et un personnage allongé sur le dos, les jambes fléchies, les pieds en extension, dont le visage s’apparente à celui d’un masque. Chacune des deux parties se prolonge par un manche. La tête d’un oiseau doté d’un bec crochu, qui constitue également la queue du corbeau, fait face au manche, selon la caractéristique des hochets de la région septentrionale. La gorge du corbeau est décorée de motifs gravés et peints évoquant son plumage. Le motif figuré sur son ventre est celui d’une tête stylisée dont le bec recourbé sur la langue apparait dans sa bouche largement ouverte. Il pourrait s’agir d’un faucon. D’une manière assez exceptionnelle, le personnage allongé, conventionnellement peint en rouge, apparaît seul, alors qu’il est généralement relié par une langue commune à un autre personnage, une grenouille ou encore à l’oiseau qui forme la queue du corbeau.

Bibliographie
Bill Holm, The Box of Daylight. Northwest Coast Indian Art, Seattle, Seattle Art Museum and University of Washington Press, 1983.
Marie Mauzé, « Le hochet-corbeau des Indiens de la côte nord-ouest : symbolisme et esthétique », in Louis Perrois (ed.), Anthropologie de l'art : formes et significations. Paris, ORSTOM, 1988, p. 124-134.