Lot 6
  • 6

César

Estimate
600,000 - 800,000 EUR
bidding is closed

Description

  • César
  • Compression "Zim"
  • compression de voiture
  • 157 x 82 x 64 cm; 61 3/4 x 32 1/4 x 25 2/8 in.
  • Exécuté en 1960-61.

Provenance

Collection Vicomtesse Marie-Laure de Noailles, Paris
Collection particulière, Rome
Galerie Sonia Zannettacci, Genève
Collection particulière, Suisse

Exhibited

Amsterdam, Stedelijk Museum, César, 13 mai - 16 juin 1966; catalogue, no.15, illustré
Duisburg, Wilhelm Lehmbruck Museum, César, 16 juillet - 28 août 1966; catalogue, no.14, illustré
Marseille, Musée Cantini, César Rétrospective, octobre - novembre 1966; catalogue, no.21, illustré
Nice, Galerie des Ponchettes, Les Nouveaux Réalistes "Oeuvres 1955-1965", 1982
Paris, Pavillon des Arts, César, 23 février - 7 avril 1983
Genève, Galerie Sonia Zannettacci, César, Sculptures de 1955 à 1986, 5 novembre 1986 - 31 january 1987; catalogue, p.12, no.4, illustré
Genève, Galerie Sonia Zannettacci, L'auto: Mobile de l'Art, 8 mars - 30 avril 1989; catalogue, illustré
Nice, Musée d'Art Moderne et d'Art Contemporain, Exposition d'Inauguration dans l'Art Moderne et l'Art Contemporain, 1990
Séoul, Musée National d'Art Contemporain, 1948-1996 César une Rétrospective, 1996; catalogue, p.98, illustré
Taïpei, Fine Arts Museum, 1948-1996 César une Rétrospective, 1997; catalogue, p.94, illustré
Esslingen, Galerie der Stadt, Villa Merkel; Nice, Musée d'Art Moderne et Contemporain, Zero und Paris, 1960 und Heute, 19 octobre - 18 juin 1998 
Mexico, Museo Rufino Tamayo; Montevideo, Museo Nacional de Arte Visual; Sao Paolo, Museu Brasileiro da Escultura, César, novembre 1998 - 30 mai 1999; catalogue, p.136, illustré
Paris, Fondation Cartier, Anthologie par Jean Nouvel, 9 juillet - 26 octobre 2008; catalogue, p.111, illustré
New York, Luxembourg & Dayan, César, 1 novembre 2013 - 31 janvier 2014; catalogue, p.75, illustré

Literature

Catalogue d'exposition, Paris, Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris, Les Nouveaux Réalistes, 15 mai - 7 septembre 1986; catalogue, p.127, no.14
Pierre Restany, César, Paris, 1988, p.177, illustré en couleurs
Catalogue d'exposition, Marseille, Musée de la Vieille Charité, César, Oeuvres de 1947 à 199311 juillet - 12 septembre 1993; catalogue, p.90, illustré
Denyse Durand-Ruel, César, Catalogue Raisonné, Volume I, 1947-1964, Paris, 1994, pp.321, 324 et 325, no.397, illustré en couleurs
Catherine Millet, Philippe Sollers, César à Venise, Paris, 1995, p.47, illustré
Figaro Magazine S VII, 2008, p.61, illustré
Connaissance des Arts no. 662, 2008, p.124, illustré en couleurs
Connaissance des Arts, H.S. 365, César, Anthologie par Jean Nouvel, 2008, p.14, illustré en couleurs
Beaux Arts, tiré à part, 2008, p.16, illustré

Condition

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Catalogue Note

Le 8 mai 1960, César présente pour la première fois le résultat des expérimentations qu’il mène en quasi secret dans l’entrepôt d’un ferrailleur de Gennevilliers depuis le début de l’année 1959. Il aura fallu attendre des mois et l’importation d’une presse hydraulique américaine pour que l’artiste livre l’un de ses grands œuvres : trois compressions automobiles qui resteront dans l’histoire.

Ces trois compressions, « trois balles de métal aux couleurs vives, somptueuses, denses, monumentales, accusatrices, » comme les décrit l’initiateur du groupe des Nouveaux Réalistes Pierre Restany dans sa biographie de César en 1976, vont faire un tel scandale à l’inauguration du XVIe Salon de Mai qu’en quelques jours, l’artiste qui est à l’aube de ses quarante ans devient célèbre dans le monde entier. 

Malgré cette renommée soudaine, rares sont ceux qui comprennent à l’époque l’importance du geste de César, perçu par certains comme un « attentat délibéré contre la sculpture métallique, un crime de lèse-majesté contre l’art du soudeur, perpétré par l’un des maîtres du genre. » (Ibid.) Un geste artistique révolutionnaire, donc, mais aussi un geste politique fort en pleine Guerre Froide ; César ayant choisi de s’en prendre à une Zim, fleuron de l’industrie automobile soviétique commandée par Krouchtchev au début des années cinquante pour concurrencer la Cadillac.

Il faut avoir la vision, la passion et le cran de la Vicomtesse Marie-Laure de Noailles pour comprendre. Être la descendante du marquis de Sade et l’amie de Cocteau, Buñuel, Man Ray et Lacan pour oser débourser la bagatelle de 4 millions de francs pour s’offrir ce qui était dans son état premier la plus luxueuse des berlines bolchéviques mais qui n’est plus pour la plupart des gens qu’un tas de ferraille.

Et pourtant, n’y a-t-il plus belle façon d’emboutir une voiture ? La Compression Zim,  bloc d’expressivité pure et brute, associe mieux que nulle autre « deux états antagonistes, deux situations contradictoires : construction et destruction, ordre et chaos. » (Philippe Piguet, César, Œuvres de 1947 à 1993, Centre de la Vieille Charité, Marseille, 11 juillet-12 septembre 1993). Impressionnante par sa taille tout autant que par la délicatesse de ses plis métalliques aussi souples qu’un drapé d’Ingres, la Zim magnifie à la fois le matériau et l’objet. Raison pour laquelle César continuera à perpétuer le geste de la compression jusqu’à la fin de ses jours ; le « feuilleton [des compressions] étant d’ailleurs l’une des rares série culte de l’histoire de l’art de la seconde moitié du XXe siècle avec les Marilyn de Warhol. » (Eric Troncy, Dramatically different, CNAC Le Magasin, Grenoble, 30 octobre 1997 – 1er février 1998) Et peut-être aussi raison pour laquelle cinq des dix compressions automobiles réalisées par l’artiste entre 1960 et 1965 sont aujourd’hui conservées dans les plus importantes collections muséales, du MoMA au Centre Pompidou en passant par la National Gallery of Australia. La voiture, thème central de l’esthétique du XXe siècle des futuristes à Basquiat, a encore de belles années devant elle en tant que muse des temps modernes.

On the 8th of May 1960, César showed, for the first time, the result of the experiments he had undertaken, almost in secret, in a scrap-merchant’s warehouse in Gennevilliers. He had to wait several months and the import of a hydraulic press from America in order to start working on his large format pieces: three automobile compressions that were to mark history.

These three compressions, “three balls of brightly coloured, sumptuous, dense, monumental, accusatory metal” as the initiator of the Nouveaux Réalistes group Pierre Restany describes them in his biography of César published in 1976, were to trigger such a scandal at the opening of the 16th Salon de Mai that in a few days the artist, who was just turning forty, became famous across the entire world.

Despite this sudden fame, few people at the time realized the importance of César’s gesture, perceived by some as a “deliberate attack against metallic sculpture, a capital crime against the art of welding, perpetrated by one of the masters of its kind.” (Ibid.) A revolutionary artistic gesture then, but also a strong political gesture, right in the middle of the Cold War; César having chosen to lash out against a Zim, a jewel of the Soviet automobile industry commissioned by Khrushchev at the beginning of the 1950s to compete with the Cadillac.

You had to have the vision, the passion and the guts of the Viscountess Marie-Laure de Noailles to understand. To be the descendant of the Marquis de Sade and the friend of Cocteau, Buňuel, Man Ray and Lacan, to dare spend a trifling 4 million French Francs to buy that which was, in its original state, the most luxurious Bolshevik saloon car transformed into an artwork thanks to a machine.

And yet, is there a better way to stamp a car? The Zim Compression, a block of pure, raw expressivity, associates better than any other, “two antagonistic states, two contradictory situations: construction and destruction, order and chaos.” (Philippe Piguet, César, Oeuvres de 1947-1993, Centre de la Vielle Charité, Marseille, 11 July - 12 September 1993).  Impressive in size as much as in the delicacy of its metallic folds, as fluid as Ingres’s draperies; the Zim magnifies both the medium and the car. This is the reason why César perpetuated this compression gesture until the end of his life, giving birth to “one of the rare cult series of art history in the second half of the 20th century alongside Warhol’s Marilyns.” (Eric Troncy, Dramatically different, CNAC Le Magasin, Grenoble, 30 October – 1st February 1998). And also the reason for which five of the ten compressions César realized between 1960 in 1965 now belong to some of the most prestigious museum worldwide, from the MoMA to the Centre Pompidou including the National Gallery of Australia. The car, a central theme in 20th century aesthetics, often represented, reworked and reinterpreted from the Futurists to Basquiat, still has a rosy future as the muse of modern times.

IMAGE LOT PAGE

La Vicomtesse Marie-Laure de Noailles dans son appartement (c) D.R.

IMAGE BLACK AND WHITE P 2

(c) D.R.


The Yellow Buick, 1961
Museum of Modern Art, New York
© 2015 César (César Baldaccini) / Artists Rights Society (ARS), New York / ADAGP, Paris


Compression "Ricard", 1962
Musée National d'Art Moderne, Paris
© SBJ / ADAGP, Paris