Lot 20
  • 20

Jean-Paul Riopelle

Estimate
900,000 - 1,200,000 EUR
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Description

  • Jean-Paul Riopelle
  • La Forêt
  • signé et daté 53
  • huile sur toile
  • 130 x 195 cm; 51 3/16 x 76 3/4 in.
  • Exécuté en 1953.

Provenance

Galerie Anne Abels, Cologne
Acquis auprès de celle-ci par le propriétaire actuel

Exhibited

Cologne, Kolnischer Kunstverein; Wuppertal, Kunst in Museumverein, Riopelle, janvier - mars 1958; catalogue, no.9
Hanovre, Museum Kestner-Gesellschaft, Riopelle, 13 septembre - 19 octobre 1958; catalogue, no.22
Bâle, Kunsthalle, 24 janvier - 1 mars 1959; catalogue, no.92
Neuchâtel, Musée des Beaux-Arts, 14 mars - 12 avril 1959
Francfort, Frankfurter Kunstverein Steinernes Haus, 23 juillet-10 septembre 1967 

Literature

Yseult Riopelle, Catalogue Raisonné 1939-1953, Tome I, Montréal, 1999, p.386, no.1953.020H.1953, illustré

Catalogue Note

Lorsque Riopelle exécute La Forêt en 1953,  le « trappeur supérieur», comme se plaisait à le nommer André Breton à son arrivée à Paris, a laissé place à un artiste révolutionnaire, accompli, fascinant.

Avec La Forêt, en une explosion de couleurs, l’artiste crée un espace nouveau témoignant de toute la complexité de son art. Adoptant spatules et couteaux, Riopelle applique la peinture en une technique très particulière qui devient le dénominateur commun d’œuvres flamboyantes, et sa signature artistique. Jean-Paul Riopelle nous offre ici une véritable invitation à une danse visuelle avec son propre rythme. Et c’est précisément ce rythme qui permet le passage d’une saturation de couleurs chaotique à une harmonie. Jouant avec différents niveaux de profondeur ainsi que des juxtapositions de textures mates et brillantes, Riopelle organise des jeux de lumière, invitatnt par conséquent le regard du spectateur à se frayer un chemin dans une surface dense et kaléidoscopique.

La Forêt est à rapprocher de La Nuit bleue, autre œuvre magistrale de l’artiste réalisée quelques mois plus tard et présentée lors de l’exposition Younger European Painters, organisée par James Johnson Sweeney au musée Solomon R. Guggenheim de New York. Elle sera acquise cette même année par cette institution.

Dans La Forêt, Riopelle accumule les coups de couteau successifs combinés à une sorte de dripping à la manière de Jackson Pollock. Ce rapprochement visuel a souvent valu aux deux artistes d’être présentés côte à côte. Cette ressemblance n’est néanmoins qu’apparente. Alors que Pollock place sa toile à même le sol afin que son corps se fonde à part entière dans son œuvre, Riopelle se tient quant à lui droit devant son chevalet. Il s’attache à reproduire des images de la nature et se refuse à l’abstraction. L’artiste confie ne pas considérer ses œuvres comme abstraites. « Mes tableaux considérés comme les plus abstraits auront été pour moi, les plus figuratifs au sens propres du terme. A l’inverse, est ce que ces peintures dont on croit lire le sujet d’emblée – les oies, les hiboux, les originaux – ne sont pas plus abstraites que le reste ? Abstrait : Abstraction, tire de , faire venir de … Ma démarche est inverse. Je ne tire pas de la Nature, je vais vers la Nature », Jean-Paul riopelle, cité dans M.Waldberg, Riopelle L’Ecart absolu, pp.21-38.

When Riopelle painted La Forêt in 1953, the “superior trapper” as André Breton liked to call him upon his arrival in Paris at the end of the 1940s, had been replaced by an accomplished, fascinating, revolutionary artist.

With La Forêt, a new space was created in an explosion of colours, testifying to all the complexity of Riopelle’s art. Riopelle applied the paint directly onto the canvas with spatulas and knives in a specific technique which became the common denominator of flamboyant works and the artist’s artistic signature. Here, the artist offers us a work that invites a visual dance possessing its own rhythm. It is precisely this rhythm that allows for the shift from saturated and chaotic colours to harmony. Playing with different levels and depths as well as the juxtaposition of muted and shiny textures, Riopelle creates varying light effects which carry the spectator’s gaze through the dense and kaleidoscopic surface.

La Forêt can be compared to La Nuit bleue (Blue Night), another major work by the artist painted a few months later and presented in the exhibition Younger European Painters, organised by James Johnson Sweeney at the Solomon R. Guggenheim Museum in New York. The work was purchased the same year by the museum.

In La Forét, Riopelle accumulates successive knife strokes combined with a kind of dripping similar to Jackson Pollock’s technique. This visual resemblance has often meant the artists are exhibited next to each other. This resemblance is however only surface deep. Whilst Pollock placed his canvas on the ground so that his body would merge entirely with his work, Riopelle stood straight in front of his easel. Riopelle attempted to reproduce images of nature and rejected abstraction. The artist confided that he did not consider his works abstract and declared “my paintings that are considered the most abstract were for me the most figurative in the literal sense of the term. On the contrary, aren’t the paintings in which we believe we discern a subject immediately – geese, owls, the real things – not more abstract than the rest? Abstract: Abstraction, taken from, bring out from ... My approach is the opposite. I don’t take from Nature, I go towards Nature”, Jean-Paul Riopelle, quoted in M. Waldberg, Riopelle L’Ecart absolu, pp.21-38