Lot 25
  • 25

Georges Mathieu

Estimate
100,000 - 150,000 EUR
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Description

  • Georges Mathieu
  • Ahinoam the Jezreelitess and Abigail the Carmelitess
  • signé et daté 62; titré sur le châssis au dos
  • huile sur toile
  • 96,4 x 194,8 cm; 37 15/16 x 76 11/16 in.
  • Exécuté en 1962.

Provenance

Collection particulière, Paris

Exhibited

Valréas, Château de Simiane, Trente Ans d'Abstraction Lyrique, 1946-1976, Hommage à Georges Mathieu, juillet - septembre 1977

Condition

The colours are fairly accurate in the catalogue illustration although the background tends more towards a creamy white and the red is deeper in the original work. The work is executed on its original canvas and is not relined. There are minor rub marks on the paint of the four corners. Under Ultra Violet light inspection, there is no evidence of restoration. This works is in excellent condition.
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Catalogue Note

En mars 1962, durant ce qu’il est convenu d’appeler sa période mystique, Georges Mathieu se rendit à Jérusalem où il séjourna une dizaine de jours et peignit dix-huit toiles. Celles-ci furent présentées au Musée Bezalel de Jérusalem en mars-avril 1962, puis au Musée de Tel-Aviv en novembre-décembre 1962.

Ahinoam the Jezreelitess and Abigail the Carmelitess fait référence à deux personnages féminins de l’Ancien Testament, Achinoam de Jezraël et Abigaïl de Carmel, les deux femmes du roi David, deuxième roi d’Israël. Ahinoam et Abigail sont citées dans le premier livre de Samuel au chapitre 27, où David se réfugie chez les Philistins. C’est de ce récit biblique que Georges Mathieu tira les titres de ses dix-huit toiles. Parmi elles, on trouve This is David's spoilThe Lords of the Philistines passed on by hundreds and by thousandsThe Ark of God is sent to EkronAphekThe Philistines came to Gilgal et The Battle of Gilboa, cette dernière œuvre ayant été peinte en public. Il s’agit des rares œuvres pour lesquelles Georges Mathieu, qui fut brièvement professeur d’anglais lorsqu’il avait 22 ans, fit usage de la langue anglaise.

Dans le livret dédié à l’exposition de Jérusalem, le réputé poète et critique d’art John Ashbery écrit :

« (…) It is vital for us to decode the messages that Mathieu has set down for us —for our own good — in a ravishing cipher whose elegance is somehow connected with danger. But already the difficulty of the language, the speed with which things happen, the inexorable preciseness of the forms have given us a clue. And without realizing it we have already begun to live in his world — like our own with the difference that everything is carried to its extreme — a world of pure motion in which we are not always aware of what it is that lacerates us, that makes us rejoice. »

Georges Mathieu, impressionné lors de son voyage par la grande ferveur mystique du peuple israélien, écrivit un Hommage à Israël publié dans le journal Combat en août 1962, puis dans le quotidien Haaretz et enfin dans la revue Ariel en juillet 1963. En voici un court extrait.

« S’il est trop facile de dire que de cette mer Morte — le lieu le plus bas du monde — l’on ne peut que s’élever vers le ciel et rencontrer Dieu, c’est une évidence que les hommes de cette terre où s’est imprimé le sceau de Salomon, plantée la Croix et penché le Croissant, sont plus que tous les autres pétris par les remous de la foi, soumis aux lois de la religion, cernés par l’auréole mystique, dans une fatalité obsessionnelle inexorablement interrogative. Ce qui est non moins évident, c’est que tout est mis en œuvre ici pour la rédemption de l’homme, et cela comme à son insu.

Je vous le dis, peuple d’Israël, et je vous le répète, je me sens avec vous en triple communion : en tant qu’homme, en tant qu’artiste, en tant qu’esprit. »

Le texte complet est disponible dans « Au-delà du Tachisme » (Éd. Julliard, 1963) et dans « De la révolte à la renaissance » (Éd. Gallimard, Collection Idées, 1973).

Édouard Lombard, Comité Georges Mathieu