Lot 58
  • 58

Anne Vallayer-Coster

Estimate
60,000 - 80,000 EUR
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Description

  • Anne Vallayer-Coster
  • Scène de retour de chasse dans un paysage
  • Signé en bas à gauche Mme Vallayer Coster
    Porte au dos du châssis une étiquette avec la mention manuscrite Cabinet de feu M et Mad Coster / Vente du 2 juin 1824 Piece de gibier n°32
  • Huile sur toile
  • 34 1/4 x 55 1/2 inches

Provenance

Collection de l'artiste; 
Sa vente, Paris, boulevard du temple, 21 juin 1824 et jours suivants, lot 32 (Chien en arrêt sur une pièce de gibier);
Vente anonyme, Paris, Palais Galliera, 23 juin 1961, lot 13 (comme attribué à Desportes);
Vente anonyme, Zurich, galerie Koller, 31 octobre-1 novembre 1980, lot 5055;
Vente anonyme, Londres, Christie's, 17 juillet 1981, lot 28;
Acquis à cette vente par l'actuel propriétaire

Literature

M. Roland-Michel, Anne Vallayer-Coster, 1744-1818, Paris, 1970, p.196, cité sous la n° 288;
E. Kahng, M. Roland-Michel, Anne Vallayer-Coster, Painter to the Court of Marie-Antoinette, New Haven & Londres, 2002-2003, p.208, n°71

Condition

Under the naked-eye : The painting appear overall in a beautiful state of conservation. It has been properly relined during the last century and has been also cleaned. This operation which was a bit too strong has damaged few glazes in the background. Under the UV light : The green varnish has been partially removed in the corner of the sky. Very good condition
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Catalogue Note

Anne Vallayer, fille d’un orfèvre du roi, entra à l’Académie en 1770. A l’instar de ses contemporains le Jeune Prévost ou Henri Horace Roland de la Porte, avec lequel il se pose des problèmes d’attributions, elle s’adonna au genre de la nature morte de fleurs ou de fruits. Mais l’académicienne a richement diversifié son œuvre puisqu’elle a également contribué au genre du portrait, des scènes de genre, des compositions allégoriques, miniatures, cartons de tapisserie et trophées de chasse et animaux … la jeune artiste se hissait alors au statut de l’homme peintre, les femmes étant plus souvent réduites à des genres dits «inférieurs»  comme le pastel, la nature morte ou le portrait de formats réduits. La variété de l’œuvre d’Anne Vallayer-Coster ainsi que les dimensions imposantes de ses compositions, constituent des spécificités exceptionnelles pour son époque.

Son goût pour la précision et sa finesse rendent, de manière saisissante, la nature, si bien que ses fleurs ou ses minéraux pourraient servir de planches à des ouvrages scientifiques. Perfectionniste, elle reprit tout au long de sa carrière plusieurs fois les mêmes tableaux, pour leur insuffler un nouveau détail décoratif ou vraisemblable, chercher l’harmonie idéale de composition. Elle ne renouvela pas le genre par de nouveaux motifs iconographiques mais par une appropriation de ces derniers.

L’œuvre que nous présentons datée de 1785 est une huile sur toile signée en bas à gauche du nom de l’artiste. Il s’agit d’une réinterprétation d’une composition d’Alexandre-François Desportes, dessus de porte et commandée par le Grand Dauphin en 1709 pour la Salle des Gardes du château de Meudon (aujourd’hui au Musée de la Chasse et de la Nature, à Paris). Les deux tableaux représentent chacun deux chiens gardant du gibier mort. On retrouve l’ouverture du ciel sur un côté et la position du chien braque blanc qui n’est autre que Mite, la chienne de Louis XIV que le peintre avait déjà portraituré en 1702.
Vallayer-Coster a su rendre de manière incroyable les fourrures et plumage des animaux. Elle semble avoir utilisé la méthode préconisée par Diderot et utilisée par Titien et Chardin, qui utilise les jeux d’optique; plus l’on s’approche du tableau et plus le propos devient flou, une distance est nécessaire pour apprécier le raffinement des formes. L’artiste a volontairement ôté le chien sur la droite léchant la blessure mortelle du lièvre, lequel est remplacé par une plante. Ainsi la carabine a également disparu. L’attribution erronée à Alexandre François Desportes atteste de la fidélité de la copie, qui malgré tout diffère dans le traitement du ciel. Cette œuvre démontre la capacité d’adaptation d’Anne Vallayer-Coster dans le genre des trophées de chasse.