Adélaïde Labille-Guiard

Vente anonyme, Christie's Londres, 17 juillet 1964, n°43;
Acquis après 1964 auprès d’un marchand hollandais par l’actuel propriétaire. 

Le Gaulois Artistique, 30 avril 1929, n°32, rep. hors texte p.236;
A. Marie Passez, Adelaïde Labille-Guiard Biographie et Catalogue Raisonné de son oeuvre, Paris, 1973, p.238, n°114, rep. n° XCI

The painting is overall in a moderately satisfactory state of conservation. It has been relined a bit strongly in the second half of the 20th century and the painted surface has been flattened. There are a small gap in the lower right corner and some points of retouching in the hair and in the foliage in the upper right corner. To the bare eye, there are traces of an old varnish, particularly in the dress. Under UV light: The painting appears under a very thick, green, uniform varnish and there is no visible retouching. There is some fluorescence in the hair and in the chicks but it has not been possible to interpret them. The painting is in a beautiful wooden and gilded frame; I it was made in France during the reign of Louis XV.
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Labille Guiard, artiste accomplie, reconnue comme étant peintre de miniatures, pastelliste mais aussi peintre à l'huile fait partie de ces femmes qui se firent un nom en tant qu'artiste au cours du XVIIIe siècle et qui devinrent membre de l’Académie. Cette jeune artiste au caractère bien trempé était souvent comparée à Elisabeth Vigée-Lebrun alors peintre de la reine. Labille-Guiard quant à elle devint peintre de « Mesdames », les tantes du roi Louis XVI. Grâce à ce titre, mais aussi aux nombreux contacts qu’elle se crée dans le milieu artistique et mondain de l’époque, la talentueuse portraitiste reçoit des commandes de multiples personnalités de la noblesse. Le portrait que nous présentons est datable, par le costume du modèle, des années 1790. Il s’agit de la Comtesse de Lameth née Marie-Anne Picot (1766-1825). Labille-Guiard devait être proche du couple Lameth car nous savons qu’elle a peint un portrait au pastel de Charles de Lameth (1757-1832), le mari de notre modèle (voir opus cité infra n°126).

Le comte de Lameth s’était illustré dans la guerre d’Indépendance Américaine au cours de laquelle il avait été blessé lors de la bataille de Yorktown. A son retour il épousa Marie-Anne, fille unique d’un riche propriétaire terrien de Saint Domingue. Très proche du Duc et de la Duchesse d’Aiguillon, les Lameth s’exilèrent avec eux pendant le Révolution ainsi Mesdames se refugièrent à Osny avant d’être arrêtées et emprisonnées ; le 9 thermidor, et la chute de Robespierre leur sauva la vie. Messieurs échappèrent aussi à la prison et après diverses pérégrinations montèrent un commerce à Hambourg où mesdames les rejoignirent avant de rentrer en France en 1800 à la mort du Duc d’Aiguillon. Nous connaissons les portraits du couple d’Aiguillon, peint par Labille dans les mêmes années que ceux des Lameth (voir opus cité infra n°113 et 123).