Lot 17
  • 17

Louise Moillon

Estimate
200,000 - 300,000 EUR
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Description

  • Louise Moillon
  • Coupe d'abricots, pêches et prunes sur un entablement
  • Huile sur panneau

Provenance

Collection de Madame Manet en 1951;
Vente anonyme, Palais Galliera, Paris, Maître Ader, 17 juin 1977, n°15;
Collection du Dr. Curt Benedict en 1977;
Galerie Judy Kraus, Londres en 1980;
Vente anonyme, Sotheby's Londres, 12 décembre 1990, n°76;
Vente anonyme, Sotheby's Londres, 7 juillet 1993, n°40;

Exhibited

Paris, Galerie Charpentier, Nature mortes françaises du XVIIe siècle à nos jours,1951, n°119

Literature

J. Wilhelm, Louise Moillon in l'Oeil, n°21, septembre 1956, rep. p.13;
M. Faré, La nature morte en France son histoire et son évolution du XVIIe au XXe siècle, Genève, 1962, Tome II, rep. pl.46;
M. Faré, Le grand siècle de la nature morte en France, le XVIIe siècle, Paris, 1974, rep. p.58;
C. Wright, The french painters of the seventeenth Century, Londres, 1985, p.234;
D. Alsina, Louyse Moillon, la nature morte au grand siècle, Saint Etienne, 2009, p. 150, n°26

Condition

The painting is in a really good state of preservation. It is painted on a perfectly flat panel made of cradled planks. We can notice beautiful effects of painting surface, and of glazes on all the surface. The picture does not need to be cleaned or restored. Under UV light : we can notice some tiny and isolated retouchings, in the background ; in the leaves in the upper area; some little points of restorations in the plum ; and some tiny restorations in the entablature, on the extreme right and along the lower part.
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Catalogue Note

Peu considerée dans la hiérarchie des genres, la Nature Morte se développa en France dans la toute première partie du XVIIe siècle avec une véritable personnalité. Ce thème arriva à Paris sous l’influence des peintres nordiques protestants qui vinrent s’installer en France et intéressa une clientèle sophistiquée qui plaçait ces petits « bijoux » dans des cabinets de curiosité.
Louyse Moillon fit partie de ce courant d’artistes, élève de son père Nicolas Moillon puis du second époux de sa mère François Garnier, nous savons qu’elle a peint des natures mortes dès son plus jeune âge. La première œuvre signée connue de l’artiste est datée de 1629, elle n’a alors que dix-neuf ans et nous livre déjà un chef-d’œuvre qui revèle qu’elle n’en est manifestement pas à son coup d’essai (Vente anonyme Sotheby’s Paris, 27 juin 2013, lot 40, vendu 1 033 500 €). Le tableau que nous présentons cette année serait daté autour de 1634.
Il s’agit d’une œuvre typique de sa période dite de jeunesse, Louyse n’est pas encore mariée (elle ne se maria qu’en 1640). Après avoir épousé Etienne Girardot, officiant dans le commerce du bois à Paris, il semble que Louyse qui avait déjà grandi dans une famille relativement aisée, n’ait plus eu de souci d’argent aussi, sa production change et elle peint peut-être un peu moins.
Le petit panneau que nous présentons a un format plus ou moins standard qui correspond à celui des petites nature mortes à la coupe de porcelaine ou au panier de fruits que l’on retrouve dans sa production de l’époque. Comme sur toutes ces compositions, des fruits sont placés en dehors de la coupe en porcelaine sur l’entablement qui est ici, d’un bois très sobre qui traverse le panneau de part en part. On retrouve la coupe en porcelaine blanche de notre tableau sur d’autres œuvres de l’artiste datées de la même période. 

Ces tableaux d’apparence très simple sont une invitation à la méditation, une réflexion sur le temps qui passe. La nature doit y être représentée le plus réellement possible, sans embellissement aucun, d’ailleurs ici les abricots ne sont  pas époussetés, ils ont des petites tâches que la peintre a pris soin de reproduire une à une sur chaque fruit. L’artiste s’est dédié à son sujet qui n’est autre que la coupe d’abricot, il prend toute la place et seul le modeste entablement permet de situer les fruits dans l’espace. Les ombres réalisées avec minutie nous permettent de visualiser le volume de la porcelaine et la légèreté des fruits posés devant la coupe.

Ce tableau d’une simplicité charismatique nous raconte son époque, la façon de penser et la spiritualité en France au début du XVIIe siècle, à l’aube des fastes du règne de Louis XIV.