Lot 160
  • 160

Belle commode en placage d'amarante et de bois de rose et riches montures de bronze doré d'époque Régence, par Charles Cressent

Estimate
120,000 - 180,000 EUR
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Description

  • wood
  • Haut. 87,5 cm, larg. 130 cm, prof. 64 cm
  • Height 34 2/3 in; width 51 1/4 in; depth 25 1/4 in
la façade en arbalète ouvrant par deux tiroirs ornés de chutes de fleurs,
les côtés ornés de rosaces, reposant sur des pieds en griffes,
dessus de marbre brèche d'Alep ; (motifs latéraux rapportés)

Provenance

- Comtesse Szechenyi née Gladys Vanderbilt, vente Sotheby's Londres, le 26 novembre 1971, lot 73
- Vente Sothebys' Paris, le 25 juin 2003, lot 46

Literature

L'Estampille n°71, novembre 1975, p. 18 (illustrée)
A. Pradère, Charles Cressent, Paris, 2003, p. 285, n°139 (illustrée)

Condition

The illustration of the catalogue is accurate. Good overall condition despite the usual minor scratches and marks due to age and use. The marble top has been restored. The veneer has been slightly restored as expected. The gilded mounts have been cleaned. Exceptional piece. Ready to use.
"In response to your inquiry, we are pleased to provide you with a general report of the condition of the property described above. Since we are not professional conservators or restorers, we urge you to consult with a restorer or conservator of your choice who will be better able to provide a detailed, professional report. Prospective buyers should inspect each lot to satisfy themselves as to condition and must understand that any statement made by Sotheby's is merely a subjective, qualified opinion. Prospective buyers should also refer to any Important Notices regarding this sale, which are printed in the Sale Catalogue.
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Catalogue Note

Ce meuble appartient à un type de commodes mises au point par Cressent dès la fin des années 1720 (baptisé par Alexandre Pradère "Commodes à double crosses en S et chute de fleurs"). Le décor de bronze y reprend en le simplifiant celui des différentes familles de commodes à palmes. Si l'utilisation du motif de palmes est auparavant avérée notamment chez Oppenord dans les dessins pour le Palais Royal, Cressent lui donna une ampleur supplémentaire en le reprenant sur ses commodes. Alexandre Pradère insiste également à cet égard sur le lien entre le décor de bronze doré et le décor sculpté avec Pineau à l'hôtel de Rouillé, Degoullons, Verbeckt  et Legoupil pour la chambre du roi à Versailles ou encore chez Bonnier de la Mosson ou chez Samuel Bernard (A. Pradère, op.cit., p. 238).

Sur ce modèle qui fut répété avec des variantes en plusieurs exemplaires, le cartouche central reprenait le dessin campaniforme habituel à Cressent, en disposant autour d'une chute de fleurs de longueur variable deux crosses contrariées, l'une godronnée, l'autre festonnée. Cette dernière se terminait en rinceaux formant poignées aux extrémités du tiroir inférieur. Les variantes à l'intérieur de ce groupe de commodes correspondent aux chutes d'angle et à trois types de poignées ornant le tiroir supérieur : sur un premier groupe, les poignées prennent la forme d'arbalètes indépendantes terminées par des roses. Plusieurs modèles de chutes d'angle accompagnent ces meubles : le plus fréquent et, nous semble-t-il le plus ancien, est un modèle de chute mosaïquée trouvée sur la commode présentée ici et sur les deux commodes de l'ancienne collection Kraemer (vente Paris, Drouot, le 14 décembre 1994, lot 69). On peut aussi trouver ce modèle des chutes rocailles, comme sur la commode de l'ancienne collection Grog (vente Christie's Londres le 4 juillet 1996, lot 250. Sur un second groupe de commodes, les poignées de tirage du tiroir supérieur prennent la forme de rinceaux de feuillages prolongeant le mouvement des crosses godronnées du centre. En même temps que ce modèle apparaît un second modèle de chute ajourée de goût rocaille aux angles antérieurs : on le trouve sur la commode du Rijksmuseum à Amsterdam ou sur celle de l'ancienne collection Buccleuch (vente Christie's Londres le 3 juillet 1986, lot 129). On rencontre encore parfois sur ce modèle des chutes rocaille d'un autre type qui appartient au répertoire habituel de Desforges, comme par exemple sur la commode que nous présentons au lot précédent. Enfin, le dernier groupe de commodes à doubles crosses comporte des boutons de tirage au lieu de poignées sur le tiroir supérieur; c'est le cas de la commode du musée des Arts décoratifs de Lyon. 

Pour plus d'informations sur ce groupe de commodes, voir la notice du lot précédent.

Gladys Vanderbilt (1886 – 1965)

Mariée avec le comte hongrois Laszlo Szechenyi (1908 – 1938), Gladys Vanderbilt était la septième fille de d’Alice Claypoole Gwyne et de Cornelius Vanderbilt II (1843 - 1899). Elle hérita d’une fortune considérable à la mort de ses parents ainsi que de la célèbre maison d’été des Vanderbilt The Breakers à Rhode Island qui est considérée comme l’une des plus fastueuses maisons américaines. Une partie du mobilier de The Breakers dont probablement notre commode fut vendue chez Sotheby's en 1971 sous le nom de Gladys Vanderbilt. Ce mobilier avait été acheté pour la plupart vers 1890 par son père Cornelius Vanderbilt II.