Lot 85
  • 85

Nicolas Lancret

Estimate
20,000 - 30,000 EUR
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Description

  • Nicolas Lancret
  • Le chasseur
  • Porte le cachet de la collection du Baron de Schwitter
  • Sanguine

Provenance

Collection du Baron de Schwitter avant 1883;
Sa vente, Paris, 20 avril 1883, n°72;
Collection de la vicomtesse de Courval

Catalogue Note

Tout au long du XVIIIe siècle, Nicolas Lancret, peintre des fêtes galantes adulé du public mais aussi peintre du roi, fut l’un des artistes les plus célébrés de France. Sa peinture nous évoque des scènes champêtres de rencontres joyeuses et de divertissements. Partie essentielle de son œuvre et injustement moins connue du public ses dessins et esquisses, sont à la base même de ses compositions.
Toujours accompagné de son carnet de dessin, Lancret était un réel observateur de la vie qui l’entourait.  En effet, de son vivant, il n’était pas étonnant qu’en pleine balade, Lancret s’isola pour capturer  une figure, un geste ou une vue. « Son talent », dit son biographe Ballot de Savot « le suivoit par-tout et entroit jusque dans ce qui devait faire ses délassements. Il ne voyait que des modèles dans les promenades ; et il lui arrivoit souvent de quitter ses amis et aller d’un point de vüe dessiner et prendre l’ensemble de tel groupe ou de telle figure qui lui avoit plû ». «  Dessiner ou peindre » ajoute-t-il, « étoit tout ce qui pouvoit occuper M. Lancret. Il avoit si fort l’amour du travail que les jours de solennité qui lui auroient été à sa charge s’il n’avoit eu à les remplir des devoirs de la religion, ainsi qu’il a toujours fait jusqu’au dernier moment de sa vie »[1].
Ce témoignage parmi tant d’autres, atteste de la pratique rigoureuse de Lancret et l’importance du dessin dans son œuvre. Le dessin présenté ici est une étude préparatoire pour l’œuvre «La halte du chasseur » (voir fig 1.), conservé dans une collection privée Anglaise [2]. Cette œuvre présentant un portrait formel est l’un des rares écarts de Lancret dans ses sujets de prédilection. Le rendu est si parfait, qu’on s’étonne qu’il n’en n’ait pas fait d’autres. Le choix des couleurs automnales, le rendu du vêtement et l’aisance par laquelle Lancret insère le personnage dans le paysage, est caractéristique de ses œuvres de maturité. Enfin, l’élégante pose de notre chasseur et la finesse d’exécution de notre dessin reflètent la dextérité de l’artiste à reproduire tout type de personnage même dans un exercice avec lequel il n’est pas familier.
Il est intéressant de noter que Mary Tavener Holmes, spécialiste de l’artiste, pense qu’il s’agirait d’un portrait et non d’une figure générique [3], il n’en est pas moins que la touche de l’artiste est ici aisément identifiable.

1  B. de Savot, Eloge de Mr Lancret, peintre du Roi, impr de J. Guérrin, 1743, page 25
2 M.T. Holmes, Nicolas Lancret, The Fick Collection; Harry N.Abrams, Inc, Publishers New York 1991
3 M.T. Holmes, Lancret décorateurs des « petits cabinets » de Louis XV à Versailles, L’œil n°356, Mars 1985

 

During his lifetime and throughout the eighteenth century, Nicolas Lancret, was one of the most celebrated artists of the eminently French genre la “Fête galante” and painter to the king. His paintings convey splendid stories of leisure and merry congregations set in Paris’ countryside.  An essential part of his oeuvre yet somewhat reserved from the general public, his drawings and sketches are at the basis of his masterpieces. Indeed, Lancret was a true observer of life around him; his sketchbook always at hand, it wasn’t unusual for him to drift away during a stroll in order to capture an instant, a group or a movement. “His talent” reports his biographer and once close friend Ballot de Savot, “followed him everywhere, even in times of recreation. He saw our promenades as opportunities for sketching figures, he quite often separated from the group in order to draw and capture our figures or any other figure that pleased him”. “Drawing and painting” he adds on, “were preoccupations with Mr. Lancret. He had such a great love of work that he would have found the feast days burdensome had he not felt obliged to fill them attending to the demands of religion, which he always did until the final moment of his life”[1].

This testimony amongst many others bears witness to Lancret’s conscientious nature and the importance of drawings in his work. Hence, our study of a huntsman is a preparatory sketch for the painting “A Hunter and His Servant” (see ill. below), now in the private collection of an English nobleman.[2]This painting is one of Lancret’s rare attempts at more formal portraiture, and so successful it is that we wonder why he did not paint others. It is a masterly example of the artist’s late works: the brilliant choice of autumnal tones appropriate to the subject, the creamy use of brushstroke and the confidence with which he integrates the figures into the surrounding landscape all attest to the mastership of Lancret’s mature work. The sitter’s elegant pose and the finely executed chalk line of this drawing reflect Lancret’s mastership of drawing towards the end of his life.

It is noteworthy to mention that Mary Tavener Holmes, specialist of Lancret’s work, believes this painting to be a portrait rather than a generic figure[3]. Interestingly, both master and servant though individuals are characterized by Lancret’s signature enlarged eyes and elongated fingers.  

[1]B. de Savot, Eloge de Mr Lancret, peintre du Roi, impr de J. Guérrin, 1743, page 25
[2]M.T. Holmes, Nicolas Lancret, The Fick Collection; Harry N.Abrams, Inc, Publishers New York 1991
[3]M.T. Holmes, Lancret décorateurs des « petits cabinets » de Louis XV à Versailles, L’œil n°356, Mars 1985