Lot 9
  • 9

Flûte putorino, Maori, Nouvelle-Zélande

Estimate
80,000 - 120,000 EUR
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Description

  • Maori
  • Flûte putorino
  • Wood, pigment and haliotis shell
  • haut. 59 cm
  • 23 1/4 in

Provenance

Collection A. M. Fosbery, Angleterre
Sotheby's, Londres, 27 juin 1983, n° 170
Lance et Roberta Entwistle, Londres
Morris Pinto, Paris/Genève
Collection Frum, Toronto

Catalogue Note

Parmi la variété d'aérophones anciennement utilisés par les Maori se distinguent les remarquables putorino, uniques à la culture Maori et dont l'usage disparut peu après le contact avec les Européens, à la fin du XVIIIe siècle. Considéré par les spécialistes tantôt comme une flûte, tantôt comme une trompe, l'instrument se compose invariablement de deux sections longitudinales maintenues par une ligature végétale, et s'orne d'un décor sculpté figuratif.

La flûte putorino de la collection Frum, sculptée aux outils de pierre ou de coquillage, s'impose comme l'un des joyaux de ce très étroit corpus, à la fois par son décor superbement élaboré - chaque extrémité ornée d'une tête wheku aux yeux sertis de coquillages haliotis, ouverture centrale dessinant la bouche ouverte d'un tiki -, par l'exceptionnelle qualité sculpturale des visages émergeant en très haut relief, et par l'élégance de ses proportions, mises en valeur par les nuances brun rouge de la patine. Sa ligature en racines aériennes de kiekie permet de l'attribuer à la région méridionale ou orientale de l'île du Nord, à l'instar de l'exemplaire très apparenté, daté du XVIIIe siècle, collecté par la London Missionnary Society et conservé au British Museum (inv. n° LMS 142 ; cf. Hooper, Polynésie, Arts et Divinités. 1760-1860, 2008, p. 122, n° 55).     

"Malgré leur usage apparemment limité en tant qu'instruments de musique, les putorino étaient extrêmement valorisées, si l'on en juge par la richesse et le très grand raffinement de leur sculpture ornementale" (Starzecka, Neich et Pendergrast, The Maori Collections of the British Museum, 2010, p. 62). L'absence de documentation datant de l'époque ancienne où elles étaient encore utilisées rend leur interprétation incertaine. Selon Steven Hooper (idem) : « Ce type d’instruments était utilisé pour annoncer et rythmer les périodes de tapu et pour révéler la présence divine». Pour Sidney Moko Mead (Te Maori, Maori Art from New Zealand Collections, 1984, p. 210), elles étaient jouées pour annoncer le retour d'un chef dans son village. 

 

Amongst the variety of wind instruments traditionally used by Maori, most remarkable are the unique putorino bugle-flutes, which ceased to be used shortly after contact with Europeans. Considered in the literature to have been used either as a flute or as a bugle or horn, putorino are invariably made of two separate longitudinal pieces of wood, carved with figurative motifs, which are bound together with fibre ligatures.

The putorino from the Frum collection stands out as one of the jewels of the corpus. It is distinguished by the superb quality of the carving, with each end decorated with a wheku head with haliotis inlaid eyes, the faces emerging in high relief, and in the elegance of its proportions and the fine red-brown patina. The bindings are made of kiekie roots, which allow us to attribute the Frum putorino to the southern or eastern region of the North Island. It is closely related to a flute in the British Museum, dated to the 18th century and collected by the London Missionary Society (inv. no. LMS 142, cf. Hooper, Pacific Encounters, p. 122, no. 55).

‘Despite their apparent limitations as an instrument, [putorino] were very highly valued, if we are to judge by the amount of refined carving often invested in their decoration’ (Starzecka, Neich, and Pendergrast, The Maori Collection of the British Museum, 2010, p. 62).  The absence of historical documentation from the period when these instruments were used means that interpretation of their purpose is uncertain. According to Hooper (ibid.): ‘instruments such as this were used for signalling, for marking tapu periods and indicating divine presence’, whilst Sidney Moko Mead states that they were played to announce the return of a chief to his village (Te Maori: Maori Art from New Zealand Collections, 1984, p. 210).