Lot 291
  • 291

Bergère en bois sculpté relaqué blanc de la fin de l'époque Louis XV, vers 1770, par Nicolas-Quinibert Foliot et Pierre-Edme Babel pour le Garde-Meuble de la Couronne

Estimate
100,000 - 150,000 EUR
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Description

  • wood
  • Haut. 99 cm, larg. 84 cm, prof. 71 cm
  • Height 39 in; width 33 in; depth 28 in
à dossier plat et cintré dans le haut, richement sculptée d'agrafes, guirlandes de fleurs, culots enfilés et feuilles d'acanthe en volute, reposant sur des pieds cambrés ; garnie à carreau et recouverte de damas cramoisi du XVIIIe siècle ; avec une étiquette à l'encre n°166 et une étiquette imprimée CHAMBRE DES PAIRS / Grand Palais

Condition

Illustration is accurate. Rare and typical model from the Transition style between Louis XV and Louis XVI styles. Please see the footnote on similar models from prestigious provenance. As said, the seat has been repainted in white and the paint is now rubbed on the more exposed areas. The carving is in very good condition. The structure is sound and sturdy. The upholstery is an 18th century damask, which probably looks like the fabric which covered the bergère at the origin.
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Catalogue Note

La détermination de l’époque à laquelle a été réalisée cette bergère repose sur ses proximités stylistiques avec deux ensembles de sièges de composition identique et de sculpture quasi similaire - ayant pour principale variante la présence de frises d’entrelacs sculptées sur les parties moulurées - dont les historiques respectifs sont connus.
De ces deux ensembles sont conservés au château de Versailles les fauteuils en bergère livrés pour la comtesse Du Barry en 1770 pour Saint-Hubert (fig.1) et les sièges commandés l’année suivante par le Garde-meuble de la Couronne pour l’aménagement des appartements de la comtesse de Provence à Versailles (in D. Meyer, Le Mobilier de Versailles, Dijon, 2002, t.I, n°46, pp.184-186). D’une rare richesse de sculpture, ces sièges ont pour points communs d’avoir été menuisés par N.Q. Foliot, puis sculptés par P.E. Babel et peints en blanc par la veuve Bardou ; enfin, le tapissier Capin se chargea de les garnir et de les livrer à l’administration royale. 

L'étiquette n°166 collée sous la ceinture de notre bergère - certainement un numéro d’ordre - ne peut malheureusement nous indiquer la provenance du siège. A cette époque, les mémoires des fournisseurs ne révélaient pas les numéros d’ordre qui leur étaient donnés, mais uniquement les dates d’enregistrement (le registre des ordres ne nous est connu qu'à partir de 1774). 
L'hypothèse d'une provenance royale pour cette bergère semble néanmoins être confirmée par la présence d’une seconde étiquette de la Chambre de Pairs (alors installée au Palais du Luxembourg), apposée sur le siège dans le premier tiers du XIXe siècle. En effet, dès le Directoire, administrations et palais furent hâtivement remeublés avec des sièges parfois issus des confiscations imposées aux émigrés ou condamnés, mais le plus souvent provenant des anciennes collections royales. 

Nous connaissons trois autres sièges appartenant au même ensemble que notre bergère. Premièrement, une autre bergère identique, provenant de la collection Georges Hoentschel, est aujourd'hui visible au Metropolitan Museum à New York (fig.3 et 4, donation J.P. Morgan en 1906). 
Le second siège est le fauteuil "en bergère", appartenant autrefois à la collection André Carlhian (fig.2) et présenté à l'exposition sur les sièges au musée des Arts Décoratifs en 1947. Ce siège correspond exactement aux proportions et à la garniture des sièges de Versailles pour Madame Du Barry. Ce type de siège était aussi appelé "fauteuil à carreau" (comprenez "à coussin") dans les descriptions de Foliot et de Capin.
Enfin, nous connaissons la chaise en suite, qui est conservée au Mobilier National (fig.5). 

Cet ensemble exceptionnel de Foliot n'a pas manqué d'inspirer les artisans de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle. On retrouve ainsi de nombreuses déclinaisons faites à partir de notre bergère, notamment à la Villa Ephrussi de Rothschild, dans le salon Louis XV.