Lot 194
  • 194

Jacques Majorelle

Estimate
60,000 - 80,000 EUR
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Description

  • Jacques Majorelle
  • Les danseuses de Guedra (recto) ; Etude de Kasbah (verso)
  • Signé et daté en bas à gauche J Majorelle 51
  • Huile sur carton
  • 55 x 33,4 cm ; 21.7 x 13.1 in

Literature

Félix Marcilhac, La vie et l’œuvre de Jacques Majorelle, Paris, 1995, p.272, reproduit

Condition

The painting appears in very good condition under naked eye. The cardborad is irregular in the lower part which creates a line slighlty visible but it does not disturb the look of the work. NO repaint visible under UV light
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Catalogue Note

En 1951, Majorelle voyage dans le sud marocain et s'installe plusieurs semaines à Goulimine. Centre caravanier, Goulimine a une tradition commerciale très ancienne et fut longtemps peuplée par les Reguibates, des nomades chameliers.  Ceux-ci étaient vêtus d'un large tissu de couleur indigo qui déteignait sur leur peau, ce qui leur valut le surnom "d'hommes bleus". les Teknas, nomades berbères qui se sont sédentarisés dans la région, ont repris les traditions vestimentaires des Reguibates et ont ainsi hérité du même surnom.
Majorelle, comme d'autres peintres tel Edy Legrand, est fasciné par une coutume ancestrale qui puise ses origines dans la région de Goulimine: la Guedra. Cette danse de transe qui tire son nom de la cruche recouverte de peau de chèvre servant de tambour aux musiciens, met en scène une femme réalisant une chorégraphie à partir des mouvements de ses mains puis de son buste. Vêtue des traditionnels vêtements de couleur bleu clair ou foncé, la danceuse entre progressivement en transe. Le tout est accompagné de chants qui passent par trois étapes avant d'atteindre leur apogée. La danseuse enlève alors le vaste haïk qui la recouvrait jusque là et, épuisée, s'effondre sur les tapis ornant le sol. D'autres femmes et les musiciens sont assis en cercle autour d'elle. Pour saisir la grâce des danseuses de Guedra le plus fidèlement possible, Jacques Majorelle revient de son séjour de 1951 chargé d'huiles, de gouaches et de clichés photographiques.

Notre tableau se distingue des tableaux de même sujet par son style et son exécution, qui s'inspirent beaucoup du post-impressionnisme de Paul Gauguin, et par la palette de couleurs limitée mais chaude et vibrante.
L'oeil du spectateur est attiré par le visage de la jeune femme au centre, illuminé de façon presque surnaturelle, dont l'expression est méditative et impénétrable telle celui d'une Madone.
La grande sensualité qui émane de ce tableau vient de la technique à l'huile et de la touche ronde et onctueuse.

Au verso, l'étude d'une Kasbah nous permet de découvrir une autre technique du peintre qui, lorsqu'il veut représenter une ville, va structurer progressivement la composition au moyen de grandes lignes horizontales et verticales.