Important portrait présumé du fondeur Jean-Balthazar Keller (1638-1702) France, vers 1698, attribué à Jean-Louis Lemoyne (1665-1755)

sa perruque en boucles compactes retombant sur l'épaule, le regard dirigé légèrement vers la droite, un ruban passé dans les boutonnières du col de sa chemise entrouverte, un manteau recouvrant ses épaules

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES :
S. Lami, Dictionnaire des sculpteurs de l'Ecole Française sous le règne de Louis XIV, t. II, Paris, 1906, pp. 318-320.
F. Souchal, French Sculptors of the 17th and 18th centuries. The reign of Louis XIV, Oxford, 1981, t. II, pp. 360-362.

Very good condition overall. Exceptional quality of carving with very good drilling and modelling of the marble in high relief. Some minor surface dirt in the crevisses, with some natural veining and inclusions to the surface at several places, notably to the ribbon of his shirt. A few minor chips to the edges of the drapery and to the edges of the medallion. One fine hairline fissure, a natural veining or inclusion, (ca. 10cm) appears to the top of the medallion. Very attractive marble relief of fantastic quality.
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Originaire de Zurich, où il naquit en 1638, Jean-Balthazar Keller débute sa carrière dans l’orfèvrerie pour se spécialiser, avec son frère Jean-Jacques, dans la fonte des bronzes. En 1660, il se rend à Paris en tant que fondeur de canons au service de la France. Il sera nommé commissaire général des fontes de l’Artillerie du Roi et Inspecteur de la grande fonderie de l’Arsenal Royal à Paris en 1697. Passé maître dans l'art de la fonte, Keller sera le premier à avoir osé couler d'un seul jet à cire perdue des ouvrages de grande dimension. Il réalisera notamment des bronzes pour le parc de Versailles, la statue équestre de Louis XIV, commandée à Girardon par la ville de Paris, et une statue du Rémouleur pour le jardin des Tuileries. En 1698, Keller a soixante ans; ce médaillon a pu être réalisé afin de célébrer sa récente nomination au titre d'inspecteur de l'Arsenal Royal, marquant ainsi l'apogée de sa carrière.
Elève d'Antoine Coysevox et père de Jean-Baptiste II Lemoyne, Jean-Louis Lemoyne fut résponsable d'une grande partie du décor de la chapelle royale de Versailles. Virtuose dans l'art du portrait, où il excelle par son sens du réalisme et de l'expressivité, il sera l'auteur d'effigies importantes, comme celle de Louis XIV en noyer, de Duplessis (en 1694), du marquis de Ménars (1697), de l'architecte Jules Hardouin-Mansart (musée du Louvre, inv. no MR2640), du Duc d'Orléans (Edinbourgh, National Gallery), de Fénélon et de Jacques Gabriel. Caractéristique de ses oeuvres est l'attention portée aux détails tels les yeux incisés, la profondeur des boucles travaillées au trépan, la vivacité des traits du visage, ainsi que la délicatesse et le réalisme avec lesquels le ruban semble gisser dans la boutonnière de la chemise entrouverte.
Par ailleurs, Jean-Louis Lemoyne, plus qu'aucun autre sculpteur, aime à graver des inscriptions sur ses oeuvres indiquant le nom du personnage représenté, parfois même son âge ou sa fonction.