PF1301

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Lot 51
  • 51

Coffret en marqueterie d'écaille rouge, corne teintée, laiton, nacre et montures de bronze doré d'époque Louis XIV

Estimate
40,000 - 60,000 EUR
bidding is closed

Description

  • Tortoiseshell
  • Haut. 13 cm, larg. 32 cm, prof. 23,5 cm
  • Height 5 in; width 12 1/2 in; depth 9 1/4 in
le couvercle en doucine, à décor en contrepartie de personnages et d'arabesques dans le goût de Jean Berain, reposant sur des pieds en forme de feuilles d'acanthe

Catalogue Note

Ce très beau lot fait partie d’un petit groupe de coffrets présentant une ligne, une construction, un décor marqueté et des montures de bronze doré identiques. Le décor de grotesques dans le goût de Jean II Bérain ainsi que les montures de bronze doré laissent penser qu’ils furent créés à la fin du règne de Louis XIV. Leur ligne semble dériver des boîtes conçues à Nancy quelques années plus tôt en bois de sainte Lucie qui s’inspirent elles-mêmes de plus petites boîtes d’orfèvrerie. Tout comme ces boîtes en argent, les boîtes en marqueterie Boulle étaient disposées sur les coiffeuses. Les inventaires du XVIIIe siècle les nomment « carrés de toilette » . On retrouve deux de ces boîtes dans le portrait de madame Marsollier et de sa fille par Jean-Marc Nattier conservé au Metropolitan Museum of Art de New York. Ce portrait montre que ces boîtes servaient à ranger divers éléments de parure tels que bijoux, plumes ou fleurs. Madame Marsollier est ainsi représentée ornant les cheveux de sa fille d’une plume et de fleurs.

 

Certains coffrets sont ornés pour leur part de scènes tels que Vénus à la toilette et non pas de grotesques à la Bérain. Parmi ceux-ci un coffret en marqueterie de nacre et d’écaille sur fond de laiton est signé Fried. Luchtenstein Dusseldorf 1706 (vente Sotheby’s Monaco, le 23 février 1986, lot 784). En effet, des coffrets en marqueterie de nacre, laiton, cuivre et coquillage teinté étaient produits en Allemagne à la même époque, au début  du XVIIIe siècle. Les coffrets allemands étaient pour la plupart ornés de scènes de personnages plutôt que de grotesques comme sur les coffrets français. Ces scènes se retrouvent aussi sur du mobilier comme par exemple une table en marqueterie d’époque Louis XIV provenant de la collection Keck (vente Sotheby’s New York, les 5-6 décembre 1991, lot 31) ou un bureau de la collection Knole (vente Christie’s Londres, le 17 juin 1987, lot 73). Cette attribution possible  à des ateliers allemands est analysée dans G. de Bellaigue, The James A. de Rothschild Collection at Waddesdon Manor, Furniture, 1974, vol. II, No. 114, pp. 550-557.

 

Ces coffrets sont pour la plupart de larges dimensions comme le nôtre tandis que d’autres (cinq à notre connaissance) arborent des dimensions plus petites. Nous comptons environs sept coffrets de larges dimensions dont deux conservés au J. Paul Getty Museum et au Victoria and Albert Museum. Les autres sont passés en vente :

-        Former collection of the late Hon. Mrs. Inoides, vente Sotheby’s Londres, le 22 novembre 1963, lot 1

-        Vente Sotheby’s Londres, le 10 avril 1981, lot 119

-        Vente Christie’s New York, le 22 novembre 1983, lot 24

-        Ancienne collection de Lily et Edmond Safra, vente Sotheby’s New York, les 18-21 octobre 2011, lots 709 et 711.