Paire de tabourets en bois sculpté et laqué ivoire rechampi or, artisans royaux, Turin, vers 1780

les assises carrées aux angles arrondis, la ceinture ornée d’une frise d'entrelacs finement sculptée, reposant sur des pieds fuselés, cannelés et rudentés présentant des motifs de feuilles de lotus ; garniture à châssis de damas de soie or

The illustration of the catalogue is accurate despite a little too yellow. Good overall condition despite the inevitable scratches and marks due to age and handling. Both constructions are firm and sound. The gilding is in very good condition with some minor chips and minor wears. The upholstery is in good condition. Ready to use. Some traces of old wood worm: most are visible inside the rails. Very elegant design.
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Cette paire d'élégants tabourets devait faire partie d'une suite dont les éléments étaient sculptés par les ateliers de menuisiers qui fournissaient les résidences royales et princières de la Maison de Savoie, à Turin et ses environs.

Une paire de tabourets et une suite de chaises à la sculpture identique et provenant du même ensemble de mobilier sont conservées dans deux importantes collections privées européennes. Une photographie d'archive (portant l'inscription 3 sedie, 1 sgabello à la main) de la Fondation Accorsi, Turin, présente en outre un tabouret identique aux nôtres et une chaise en suite.

L'élégance des formes, la décoration à l'or sur fond ivoire et la finesse de la sculpture n'est pas sans rappeler les suites de sièges que commissionnait la Cour Royale de Savoie pour ses palais et villas. Inspiré par la mode française, le répertoire piémontais donnait la part belle aux tabourets, qui étaient utilisés en nombre, postés contre les longs murs de somptueuses galeries.

Ce modèle précis présente de grandes similitudes avec le travail des plus grands sculpteurs sur bois piémontais : G.M. Bonzanigo (maître sculpteur sur bois pour le roi Vittorio Amedeo III de 1773 à 1796), Bolgie' et Giannotti. Leurs meubles sont toujours visibles au Palais Royal et au Pavillon de Chasse Royal de Stupinigi à Turin. Les tabourets des appartements de la Reine Maria Antonia sont notamment illustrés dans V.Viale, Mostra del Barocco Piemontese, 1963, Vol. I, pp.201-203. Le motif d'entrelacs peut aussi être comparé à celui présent sur une suite de très beaux sièges illustrés par R. Antonetto dans Il Mobile Piemontese nel Settecento, 2010, Vol.II, p.155.

Enfin, la présence de motifs de feuilles de lotus sur le piètement réfèrent au goût pour les chinoiseries, très populaire au Piémont durant le 18e siècle. La suite de sièges pourrait donc avoir été conçue pour un 'intérieur chinois'.

Une autre paire de tabourets néoclassiques piémontais ivoires et dorés conçue par les artisans royaux et aux proportions identiques a été adjugée pour 62 000 € chez Sotheby's Londres, le 17 novembre 2009 (lot 17).