PF1313

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Lot 4
  • 4

Louis XVI

Estimate
15,000 - 20,000 EUR
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Description

  • LOUIS XVI
  • Lettre autographe à la duchesse de Polignac (sous le nom de madame Erlinger, Bâle). Paris, le 9 février 1790.
3 pages (184 x 146 mm) sur un bifeuillet, anciennement monté sur onglet.

Catalogue Note

Cette lettre doit être considérée comme la troisième lettre de Louis XVI à Gabrielle de Polignac, le mot qu'il lui écrit en décembre 1789 (F. de C., lettre CLXXIV) sous son vrai nom et portant sa signature royale, ne semblant avoir été écrit publiquement que pour servir de leurre et mieux dissimuler la correspondance clandestine qu'il entretient avec elle.

dans cette lettre exceptionnelle, louis xvi dresse un tableau de sa vie quotidienne dans sa résidence forcée des Tuileries et un rare portrait de Marie-Antoinette et de leurs deux enfants. Le 9 février 1790, Louis XVI et Marie-Antoinette vivent aux Tuileries depuis quatre mois. La sensation de solitude y est prégnante, Louis XVI s'y montre  comme un mari et un père, préoccupé avant toute autre chose par sa plus proche famille. Le ton y est intime et émouvant. On y sent une liberté terriblement restreinte, une vie sous surveillance, où la moindre initiative doit être mesurée à l'aune de la réaction qu'elle suscitera dans le public parisien.

"[…] Je pense bien comme vous que les peines influent beaucoup sur la santé, et j’avois bien peur que vous n’en fussiez plus incommodée. Je regarde tous les jours comme une bonté de Dieu que celle de vostre amie ne soit pas altérée. Je lui ai montré votre lettre, et vous estes bien sure du plaisir que j’ai a faire de pareilles commissions. Vous desirez plus de details en ce qui la regarde, comme elle est sobre naturellement elle se maintient bien […] Elle s'est purgée une fois par précaution. Elle va se promener assez souvent les matins dans les jardins, va au jeu les Dimanche mardy et jeudy […],  s’occupe de lecture et de ses enfans […] Pour moi Madame ma santé continue a se soutenir bonne et je le regarde comme une grace de Dieu malgré le peu d’exercice et les differentes peines. On m’a bien accusé à cause de cela de manger trop, mais je crois que je me suis reduit par degrés. […] Quand au moral, vostre amie se porte toujours bien, et j’espere qu’elle a gagné et fait revenir bien des gens. Mais on ne peut pas encore trop se flatter, vu le temps où on est. […] Je crois que nous allons un peu etendre nos promenades en allant en voiture en differens endoits dans la ville. Il peut estre utile de se montrer plus souvent sans pourtant prendre trop d’aisance […]".