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Pendule de cartonnier en placage de bois de violette, satiné, amarante et montures de bronze doré d'époque Louis XV, vers 1740-1745, par Charles Cressent, le mouvement signé JULIEN LE ROY DE LA SOCIETE DES ARTS, la base estampillée BVRB
Description
- Haut. 44 cm, larg. 51,5 cm, prof. 17,5 cm
- Height 17 1/2 in; width 20 1/4 in; depth 7 in
Literature
Alvar Gonzalez-Palacios, Gli Arredi Francesi, Il Patrimonio del Quirinale, Milan, 1996
Condition
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Catalogue Note
Séduisante illustration du savoir-faire de Cressent, notre pendule témoigne de sa maîtrise, aussi bien dans l'art du placage que dans celui de la fonte et de la ciselure - disciplines sévèrement cloisonnées sous l'Ancien Régime, ce qui valut à Cressent plusieurs procès avec les corporations des fondeurs et des doreurs.
L'oeuvre de Cressent comprend d'une part des serre-papiers ou cartonniers intégrant une pendule, comme celui de Dupleix de Bacquencourt (autrefois dans la collection du duc de Caraman au château de Courson), et d'autre part, des pendules destinées à être simplement posées sur un cartonnier, comme semble l'indiquer dans une vente de 1749 la mention suivante : "N°46. Une pendule de bois amarante pour mettre sur un serre-papiers, avec son mouvement" (A. Pradère, op. cit., pp. 192-193, note 34). Le socle en marqueterie de bois de bout accompagnant notre pendule constituait peut-être la partie supérieure d'un cartonnier de BVRB, aujourd'hui disparu, sur lequel elle reposait.
Parmi ce corpus de pendules de cartonnier "indépendantes", on distingue principalement deux modèles : le premier, à demi-cadran, paraît dériver de l'antique forme dite "tête de poupée". Le second, auquel obéit notre pendule, se montre plus novateur et appartient davantage à la période rocaille.
Seuls deux autres exemplaires identiques à cette pendule sont connus (A. Pradère, op. cit., p.301, fig. 243 et 244). L'un, actuellement conservé au palais du Quirinal à Rome, provient du palais royal de Gênes (A. Gonzalez-Palacios, op. cit., p.296, n°79, ill. ci-contre). L'autre fut vendue à Paris le 23 novembre 1965, lot 69, et figura ensuite dans la collection de Bernard Dillée (ill. dans "Le Goût d'un expert" par Pierre Kjellberg in Connaissance des Arts n°207, mai 1969, p.75).
Tous deux ont un cadran signé de Jean-Baptiste Baillon avec qui Cressent travaillait régulièrement. Néanmoins, on retrouve également des témoignages de sa collaboration avec Julien Le Roy (1686-1759) avec qui il réalisa, entre autres, le bureau serre-papiers avec pendule pour le célèbre collectionneur Blondel de Gagny.
Cressent ne fut pas le seul ébéniste et bronzier de renom avec lequel collabora Le Roy : il oeuvra notamment avec les Boulle, les Caffieri, Latz, Lieutaud, Saint-Germain et Osmond.