PF1331

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Lot 67
  • 67

Baudelaire, Charles

Estimate
40,000 - 60,000 EUR
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Description

  • Baudelaire, Charles
  • [L’Héautontimorouménos]. Manuscrit autographe signé, daté 1855 dans un portfofio identique à Crépuscules, (voir n° précédent).
seul manuscrit autographe connu, signé et daté 1855. 1 f. in-4 oblong d’un album amicorum, vélin moyen peu encollé (268/270 x 211/212 mm), échancré sur la gauche (après enlèvement de l’album) et  glissé verticalement dans le portfolio. L’écriture resserrée dans la colonne de gauche s’élargit à droite quand Baudelaire se rend compte qu’il a assez de place (la pliure verticale est postérieure).

On a tout supputé sur cette dédicace, jusqu’à calculer le nombre de points de suspension. Elle est supprimée dans les Fleurs en 1857 et modifiée en 1861 : A J.G.F., celle que l’on retrouve aussi en tête des Paradis artificiels  de 1860. Une ou deux femmes ?  Jeanne (Gentille femme ?) Duval ou, en 1855, M(arie) J(eanne) Daubrun, voir OC , Pléiade, I, 1975 p. 986.



En 1855, ce devait être l’Epilogue empreint d’ironie des 18 poésies publiées le 1er juin dans la Revue des Deux Mondes (voir n° suivant), “un joli feu d’artifice de monstruosités” qu’il ne put terminer et dont il extraya ce poème sans titre, d’où sans doute, au départ, la ligne de points de suspension. Il en surcharge la fin d’un majestueux "SINON ," (Pichois a oublié l’imposante virgule in OC id. p. 985, de même en 2005 dans L’Atelier de B. cf. infra. Elle apparaissait encore dans l’édition Corti 1968).



Nombreuses variantes de ponctuation, sauf celle erronée du v. 1 : “colère,” qui n’est qu’un défaut du cliché du Mercure devenu une variante de Pichois (OC id. p. 987). L’original n’a pas de virgule ! On mesure tout l’enjeu des originaux...

Provenance

et références : Le feuillet est signalé dès le 15 août 1869 dans la Revue contemporaine par G. Noël et il fait encore partie d’un album. -Coll.  M. de Saint-Aubin, vente du 25/3/1879.
En 1958, Simonson le communique à Yves-Gérard Le Dantec qui le publie en fac-similé dans le Mercure de France d’avril p. 678-79. Simonson lui avait écrit : “(...) J’ai parmi d’autres reliques baudelairiennes un curieux poëme manuscrit, acheté par moi il y a quelques années dans une très importante collection de Belgique... C’est une page d’album (...) cet autographe qui était enfoui dans la collection dont il s’agit depuis environ 1880... Ce manuscrit avait été acheté 5 francs vers 1870 ou 1875 chez un marchand parisien.” (p. 676). 
En 2005, Pichois fait semblant d’ignorer la localisation chez l’héritier de Simonson, son gendre le professeur A. Kies, éminent baudelairien dont il connaît depuis longtemps la collection pour l’avoir souvent étudiée, mais, en fait, il n’y a plus accès... et il doit se contenter du fac-similé Le Dantec (voir L’Atelier de Baudelaire : « Les Fleurs du mal ». Edition diplomatique, P., Champion, 2005, t. I p. 423 avec  reprod. au t. III pp. 2551-552).

Catalogue Note

expositions :
- Baudelaire en Belgique, cat. rédigé par J. Warmoes. Bruxelles, Bibliothèque royale, 1967 n° 2 (étui Devauchelle mentionné), coll. particulière [héritiers de Simonson].
- Baudelaire, Petit Palais, 1968, n° 308 (coll. particulière [id.]).