PF1331

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Lot 164
  • 164

Hugo, Victor

Estimate
60,000 - 80,000 EUR
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Description

  • Hugo, Victor
  • Les Contemplations. Autrefois, 1830-1843. Aujourd’hui, 1843-1855. Paris, Michel Lévy, 1856. 2 volumes in-8. Demi-maroquin rouge à long grain à coins, dos orné et mosaïqué, non rogné, couverture (Mercier sr de Cuzin).
édition originale, au seul nom de Michel Lévy, parue en avril 1856 en même temps que l’édition belge.

L'exemplaire de ce chef d’œuvre poétique contient 47 lettres autographes parfois signées "V" et 14 photographies originales sur papier salé, réalisées à jersey par charles hugo et auguste vacquerie, montées en tête et fin des volumes, entre 1853 et 1855, dont un portrait de Hugo en frontispice au tome I et deux paysages en toute fin du tome II.

Provenance

Exemplaire de Noël Parfait (envoi) -- Ex-libris Louis Barthou (vente du 26 mars 1935, n° 6). -- Bibliothèque Paul Voûte (vente 1938, n° 132). -- Ex-libris Laurent Meeûs (Wittock, 1982, n° 1178) ; acheté à la veuve par Simonson le 24/2/1951.

Literature

Louis Barthou. Impressions et essais, Fasquelle, 1914 (analyse et commentaire de cette correspondance). F. Heilbrun & P. Néagu, L’atelier de photographies de Jersey, conférence Dijon, 1989. Photographies de l’exil, catalogue d'exposition, RMN, 1998.

Exposition : "Bruxelles et le livre", Bibliothèque royale de Belgique, 2000, n°127. 

Catalogue Note

Les lettres adressées "A celui qui a son nom pour épithète", selon les termes de l’envoi, constituent un ensemble unique concernant non seulement la préparation et l’édition des Contemplations mais aussi une mine de renseignements sur la vie d’exil menée par la famille et les amis de Victor Hugo, entre juin 1855 et avril 1856. Elles sont ici montées sur onglets, non dans l’ordre de leur rédaction mais dans la chronologie des diverses consignes et demandes faites par Hugo à son "cher poëte d’éditeur" en regard des pages concernées. Elles présentent plus de 70 pages, sur formats divers, la plupart avec adresses et cachets postaux.
Il est regrettable de ne pouvoir les citer toutes, si éclairantes qu’elles soient sur la composition de l’ouvrage : "les pièces de ce diable de recueil sont comme les pierres d’une voûte. Impossible de les déplacer" (12 juillet 1855, T.I, p. 30) ou sur l’amitié tendre et reconnaissante qui lie Hugo à Parfait. Au fil des jours et des semaines, l’auteur précise, détaille, modifie, retouche son œuvre, particulièrement attentif à la ponctuation et aux nombreuses fautes qu’il relève dans les épreuves de Bruxelles. Et il est aussi bien évidemment question de la vie à Marine Terrace, puis à Hauteville House, des visites qu’il reçoit ou qu’il espère comme celles de Delphine de Girardin ou de Dumas (auquel Parfait servait de secrétaire à Bruxelles), de ses vœux pour une république universelle et des nouvelles politiques, d’un passage à Londres d’où il apprend que Napoléon III, "Le Bonaparte", a demandé son expulsion (30 octobre 1855, T. II, p. 224), de l’admirable accueil qu'il a reçu à son arrivée à Guernesey, etc.

D’abord journaliste, collaborant au Siècle et au National, Noël Parfait (1812-1896) fut député d’Eure-et-Loir de 1849 à 1851. Réfugié à Bruxelles après le coup d’État du 2 décembre, il ne rentra en France qu’après l’amnistie de 1859 et fut employé comme correcteur par Michel Lévy avant d’être réélu, en 1871, à l’Assemblée nationale où il siéga jusqu’en 1893. Républicain actif, il montra un dévouement et une fidélité à toute épreuve à l’égard de Hugo qu’il avait rencontré vers 1845, par l’intermédiaire de Théophile Gautier avec lequel il tenait les chroniques dramatiques dans La Presse.

A l’instar des exemplaires de Jules Janin ou de Mmes Hugo et Vacquerie, ces Contemplations sont agrémentées d’un superbe ensemble de 14 photographies en tirages d’époque, prises au moment même de la composition du livre et témoignant de l’intense activité photographique de Charles Hugo et Auguste Vacquerie, les principaux auteurs de cette série de clichés. Outre le portrait de Hugo en frontispice, on admire plusieurs portraits de ses enfants, de sa femme, des amis comme Vacquerie ou Meurice et deux paysages qui auraient pu prendre place dans le projet de publication que le cercle hugolien imagina durant le séjour de Jersey.
Si certains de ces tirages sur collodion sont légèrement surexposés, la plupart présentent de beaux contrastes et de belles compositions comme le portrait de Hugo sur le célèbre rocher dit des Proscrits ou celui de Paul Meurice devant une toile éclairée par le soleil.

[on joint :] - un fragment d’une autre lettre autographe signée de Victor Hugo, adressée à P.-J. de Béranger, 15 juin [1856]  (2 pages in-8, froissées avec déchirure touchant le texte et la signature). A propos d’un envoi à joindre à son exemplaire des Contemplations et espérant le prochain ouvrage de Béranger : "Donnez un livre à la France qu’il éclairera et à l’exil qu’il réchauffera (...)".

Liste des lettres et des photographies consultables sur www.sothebys.com