Masque-heaume, Igbo, Nigeria

Collection privée, acquis en 1960

Les coiffures extrêmement élaborées des masques Agbogho mmwo ou « l’esprit de la jeune fille » traduisent chez les Igbo les phases clés de la vie féminine – en particulier la fin de la réclusion des initiées. Le plus souvent, les mèches de cheveux tressés sont relevées au-dessus de la tête (cf. Dapper, 2003, p. 85), et rares sont les masques qui, comme ici, les représentent naissant de la crête sommitale pour s’étirer de part et d’autre du visage qu’elles dissimulent partiellement. Elles semblent dès lors dévoiler avec pudeur, comme sur ce très ancien masque, la beauté du visage aux teintes ocres paré d’un motif en étoile, les traits aiguisés dominés par un fin nez busqué et la bouche aux lèvres charnues, perçus comme les indices physiques d’un idéal éthique alliant pureté, obéissance et générosité (Cole et Aniakor, 1982, p. 121). Voir RMN (1997, p. 288, n°261) pour un masque de type comparable, ex-collection Barbier-Mueller, conservé au musée du quai Branly.