PF1308

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Lot 66
  • 66

Pendentif en or, Baulé, Côte d'Ivoire

Estimate
20,000 - 30,000 EUR
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Description

  • Baulé
  • Pendentif en or
  • haut. 7,3 cm, larg. 8,3 cm
  • 2 3/4 in, 3 1/3 in

Provenance

Charles Ratton, Paris
Collection J.H.W. Verschure (1899-1977), Heer-Sur-Meuse, acquis avant 1939
Transmis par descendance

Literature

Ratton, « L’or Fétiche », in Présence Africaine, 10-11, 1951, n°82

Catalogue Note

Parmi ces « trésors des rois » de la Gold Coast et de la Côte d’Ivoire, « deux des bijoux les plus remarquables sont le pendentif de la collection Bradley Martin […] et l’applique de la collection Verschure faite d’un groupe de trois personnages debout, côte à côte, un homme, semble-t-il, entre deux femmes, provenant tous deux de Côte d’Ivoire ». Charles Ratton (« L’or fétiche », in Présence Africaine, 10-11,1951, p. 140 et 150)

Entre 1946 et 1951, ce très rare ornement en or fut l’un des principaux sujets des échanges épistolaires entre Charles Ratton et Jean Verschure. Au lendemain de la seconde guerre mondiale, Charles Ratton reprend contact avec le collectionneur belge pour lui demander l’autorisation d’en publier la photographie dans « un article qui paraîtra dans un journal suisse ». Deux ans plus tard, c’est de sa vente dont il est désormais question. Le brouillon mainte fois raturé de la réponse envoyée le 17 mars 1948 par Jean Verschure témoigne de l’embarras dans lequel le plonge la proposition du marchand parisien :
« Les Trois Grâces qui vous intéressent : je comptais les conserver ; elles sont les plus belles pièces de ma collection […] Vous ne vous êtes pas douté que vous me demandiez la seule pièce indispensable de ma collection. […] Tous ceux à qui je l’ai montré sont affolés par cet objet ; deux marchands me le demandent en dépôt sans l’avoir vu […]. Si vous me répondez qu’elles sont trop chères, je serais bien content ». Acquises 10 000 frs belges avant la guerre, les 80 000 frs que le collectionneur lui demande conduisent en effet Charles Ratton, à son « vif regret, d'abandonner l’idée de les (lui) reprendre ».

Les pendentifs en or, « portés par les rois et les notables lors des grandes occasions, au cou, aux bras, dans la coiffure […] et autres objets d’or manufacturés constituaient le noyau du dya, trésor gardé jalousement par les chefferies et transmis de génération en génération (Féau in RMN, 1997, p. 220). Très peu d’entre eux sont cédés et parviennent dans les collections européennes – notamment dans les années 1930 dans celles de Derain, Tzara, Chauvet et Ratton. Fondus à la cire perdue et pour la plupart – comme ici – à décor filigrané, leur corpus se compose de plaques ouvragées et de têtes, humaines et animales. La qualité et le caractère unique de la représentation font des « Trois Grâces » ce « trésor » tant convoité que Charles Ratton mit à l’honneur en 1951, dans son célèbre article consacré à « L’or fétiche » de l'Ouest africain.