PF1209

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Lot 34
  • 34

Paul Liégeois

Estimate
30,000 - 50,000 EUR
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bidding is closed

Description

  • Paul Liégeois
  • Nature morte au pêches, prunes et grappes de raisin dans un panier sur un entablement
  • Indistinctement signé en bas à gauche PAVL LIEGEOIS
  • Huile sur toile

Provenance

Acquis par le père de l'actuel propriétaire.

Condition

To the naked eye: The painting appears in a favorable state of conservation. It has been relined a little strongly. The work is under a thick varnish, very dirty, which needs to be lighter. There is a scratch visible in the photography lower left, in the middle of the peaches. Under UV lamp: The painting is under a green varnish partially cleaned at the center of the composition. There is a signature Jan added lower left.
"In response to your inquiry, we are pleased to provide you with a general report of the condition of the property described above. Since we are not professional conservators or restorers, we urge you to consult with a restorer or conservator of your choice who will be better able to provide a detailed, professional report. Prospective buyers should inspect each lot to satisfy themselves as to condition and must understand that any statement made by Sotheby's is merely a subjective, qualified opinion. Prospective buyers should also refer to any Important Notices regarding this sale, which are printed in the Sale Catalogue.
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Catalogue Note

Actif au milieu du XVIIe siècle, Paul Liégeois est un artiste qui marque parfaitement la transition entre les toutes premières natures mortes françaises des maîtres de la réalité tels Jacques Linard ou Louise Moillon, et les œuvres plus décoratives de la fin du XVIIe siècle comme celles réalisées par Pierre Dupuis.
Liégeois fait partie de ces peintres qui vont mettre au goût du jour la nature morte en France. En effet, c'est un genre encore peu considéré face à la grande peinture d'histoire jusqu'à la fin du XVIe siècle. L'arrivée des peintres flamands et hollandais dans le quartier de Saint Germain des Près, à Paris, au début du XVIIe siècle, va contribuer à la diffusion de la nature morte très appréciée dans les pays nordiques. Cette confrérie grandissante en plein cœur de Paris va très rapidement se faire remarquer, permettant des échanges enrichissants entre les artistes du nord et nos maîtres français.

Notre tableau illustre parfaitement ces natures mortes françaises dites primitives qui vont rapidement susciter l'intérêt des grands collectionneurs. Nous ne connaissons que très peu de choses sur Paul Liégeois mais il est cependant intéressant de noter combien son nom est récurrent dans plusieurs inventaires de belles collections du XVIIe siècle dont, entre autres, celles du peintre Philippe de Champaigne ou encore du notable Boyer de Foresta à Bandol. Ceci nous permet de penser qu'il jouissait très probablement d'une grande notoriété auprès de ses contemporains.
Paul Liégeois se concentra plus particulièrement sur la représentation de fruits dans ses natures mortes. Il ne s'intéressa que rarement aux objets en tout genre, fleurs et légumes. Bien que ses œuvres soient encore assez minimalistes, offrant à la nature morte l'intégralité de l'espace, il place ses sujets sur un entablement pour les situer dans un espace plus ou moins déterminé. L'objectif du peintre est ici de se rapprocher autant que possible de son modèle, il se concentre sur la lumière qui illumine subtilement le dessus de l'entablement et attire notre regard sur le panier de fruits qui se détache d'un fond neutre. Le réalisme des prunes, peintes dans un dégradé allant du bleu au brun en passant par le pourpre, est renforcé par les traces de doigts qui viennent probablement de les positionner dans le panier. Cette notion de peindre minutieusement le détail sur l'instant mais aussi de montrer le temps qui passe de manière détournée, avec notamment  deux petites gouttes qui coulent de la prune bien mûre ouverte sur le devant de la composition est typique de ces natures mortes du début du XVIIe siècle. L'idée qui se dégage de ce type de composition est celle que l'on retrouve dans les vanités, ces œuvres sont là pour nous rappeler que le temps passe. Le peintre a ici négligemment laissé pendre quelques fruits et feuilles de l'entablement ce qui lui permet d'en peindre les ombres et de donner ainsi du relief et de la profondeur à sa composition. Au moment où se développe le protestantisme, un grand nombre d'amateurs vont préférer ces natures mortes aux tableaux fastueux que l'on trouvait jusqu'alors.

Nous remercions Fabrice Faré de nous avoir confirmé l'authenticité de cette oeuvre après un examen direct.
Nous remercions Fred G. Meijer du RKD de nous avoir confirmé l'attribution de ce tableau sur la base de photographies.