PF1203

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Lot 121
  • 121

Apollinaire, Guillaume

Estimate
150,000 - 250,000 EUR
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Description

  • Apollinaire, Guillaume
  • 46 lettres autographes signées à André Level. 26 juillet 1914 - 25 mars 1916et 2 avril 1918.
46 lettres ou cartes autographes signées : 24 cartes militaires ; 2 documents fabriqués par Apollinaire sur carton ; 3 cartes postales (Deauville, Aux Armées, Marseille) ; 11 cartes lettres (dont 2 pneumatiques) ; 5 lettres sans enveloppes et un télégramme.
Cette correspondance s'étend du 26 juillet 1914 au 25 mars 1916, juste après la blessure à la tête d'Apollinaire et son évacuation vers l'intérieur.
Est jointe, une lettre plus tardive, non datée [d'avril 1918], dans laquelle Apollinaire juge Kahnweiler.




La correspondance a été classée et numérotée (numéros entre parenthèses), et toutes les lettres sont retranscrites en entier.
La correspondance d'Apollinaire et de Level comprenait 64 lettres.

Cette correspondance a été classée et numérotée (chiffre figurant entre parenthèses à la suite des dates), et toutes les lettres sont retranscrites en entier. Elles sont conservées dans un classeur.

26 juillet 1914 (Lettre 2) : Carte postale autographe signée (Deauville), à l'encre rouge. Apollinaire s'excuse de ne pouvoir dîner avec lui car il est à Deauville et ne rentrera que le 16 août à Paris. Or, le 3 août, l'Allemagne déclare la guerre à la France.
13 août 1914 (Lettre 4). Pneumatique. Apollinaire le remercie pour le tableau ; il propose de le voir "Je suis libre jusqu'au moment où l'on voudra bien me faire partir comme soldat c'est-à-dire pas avant le 21 [...]".
22 août 1914 (Lettre 5). Pneumatique. "Je dois aller demain matin au recrutement" puis ira le voir.
15 février 1915 (Lettre 9). Lettre autographe signée sur papier à en-tête Café Tortoni à Nîmes. Apollinaire lui donne rendez-vous soit au café Tortoni qui est "le plus grand de Nîmes", soit lui propose de venir le "voir au quartier" et signe "G. de Kostrowitzky, 2è CC, 38 art de camp, 70è batt, Nîmes, Gard". (1 p. in-4).
15 mars 1915 (Lettre 12). Lettre autographe signée. Apollinaire évoque le frère de Level, il est en colère contre un lieutenant qui désapprouve qu'il écrive des lettres "Je crois que nous irons aux Dardanelles" (1 p. in-4).
8 avril 1915 (Lettre 15). Carte militaire : « Me voici  au feu. Trouverez mon adresse sur cette carte [...] Donnez mon adresse à Picasso et si possible à Jastrebzoff, à Chirico, à M. Guillaume ».
13 avril 1915 (Lettre 16). Carte militaire. Il remercie son ami [probablement pour l'envoi de papier] : « me voilà j'espère à la tête de quoi écrire jusqu'à la fin de la guerre. Je vais bien, au demeurant bon moral ».
17 avril 1916 au lieu de 1915 (Lettre 17) [sic]. Carte postale. Il le remercie pour sa carte et lui promet d'écrire.
3 mai 1915 (Lettre 19). Carte lettre avec en-tête du "Grand café de Nîmes". Le poète le remercie pour son paquet.  « [...] ici c'est la banalité singulière d'un front de guerre. La forêt est pleine  de chants d'oiseaux et de miaulements d'obus [...] Il y a encore la rumeur sourde et haute des avions sublimes et au loin le cinglement discontinu des balles quand ce n'est pas le moulin à café ».
17 mai 1915 (Lettre 21). Carte-lettre. Il aime recevoir et lire les lettres de son ami : « Je ne m'ennuie jamais mais je m'embête parfois [...] Il y a maintenant l'accalmie à cause sans aucun doute d'Arras ».
25 mai 1915 (Lettre 22). Carte-lettre (avec en-tête barré du "Grand Café de Nîmes" portant une adresse au crayon " Braque 224e. 17e Cie secteur 41 Ambulance 1/18 secteur postal 96)". « J'attends avec impatience votre lettre sur la peinture. Ici nous sommes très heureux de l'intervention de l'Italie. J'ai été arrosé aujourd'hui par des balles de shrapnel, une trentaine, à 2 ou trois centimètres je les ai vu tomber et les entendais dégringoler dans les branches après l'éclatement du fusant. Je n'ai pas été touché au demeurant et cela ne cause aucune émotion [...] Je ne m'embête pas certes, mais enfin les tranchées de Champagne sont parfois insipides et puis Paris a des attraits que l'on ne méconnait point de loin [...] ».
6 juin 1915 (Lettre 23). Carte militaire. A propos de Case d'Armons (voir lot 120), recueil conçu et réalisé au front et dans lequel Apollinaire lui dédie un poème. « Bien entendu il ne s'agit pas de me donner votre souscription. Mais un exemplaire d'ores et déjà vous est réservé ».
18 avril 1915 (cachet postal) (Lettre 24). Carte postale illustrée légendée "La guerre de 1914 artillerie lourde française", il lui envoie ses amitiés.
S.d. (Lettre 25). Carte militaire. Il donne des nouvelles, a changé de secteur (69 et non plus 59). « ... enverrai votre exemplaire – vous ne devez pas souscrire », à propos de Case d'Armons.
27 juin 1915 (Lettre 26). Carte militaire. « Ami reçu votre lettre au bivouac. Nous allons loin, loin. Vous écrirai. Mais écrivez car les lettres nous suivront dans les déplacements ».
30 juin 1915 (Lettre 27). Carte militaire. « Voici ma nouvelle adresse ». Il est passé du secteur 69 au secteur 138.
4 juillet 1915 (Lettre 28). Carte militaire. Il est pessimiste, pense que la guerre va durer longtemps. Il n'aime pas la région dans laquelle il se trouve avec son régiment « [...] secteur pénible – Mouches vertes par légions – j'ai horreur de cette région, pourvu qu'on ne nous y laisse pas trop longtemps. Combien faut-il ? 2 ans au moins ? plus ou moins ? Tout ça est emmanché de telle façon que ça doit durer – L'important est de réussir le reste n'est rien ».
1er août 1915 (Lettre 31). Carte militaire. « Merci cher ami d'avoir retiré les bulletins [...]. J'ai reçu la souscription Druet [...] ». Il est au front et se porte bien, se vante de sa bonne constitution physique pour la marche, parle de stratégie militaire : « si la patience du Japonais était la méthode à préconiser il y a 6 mois, il faut autre chose aujourd'hui et surtout surtout de la rapidité. Que ça ne traîne plus ».
13 août 1915 (Lettre 32). Carte militaire. Il n'aura pas de permission avant octobre (6 mois) et vient d'apprendre la mort aux Dardanelles de Gauthier Ferrières « qu'on disait fils naturel de François Coppée [...] » 
14 août 1915 (Lettre 33). Carte militaire. Il le remercie de son colis, prend des nouvelles de Picasso et de la Baronne d'Oettingen. Il évoque son « désir de voir utiliser mes facultés mieux encore qu'elles ne sont. J'aime les responsabilités et loin de m'y dérober les recherche [...] et je parle plus des mentales encore que des physiques car il vrai que je ne suis plus tout jeune, mais pas vieux non plus cependant [...] ».
20 août 1915 (Lettre 34). Carte militaire. Le remercie pour les cigares, les cigarettes, et le reste « Je suis maintenant dans une jolie forêt sous la tente. Je construis ma guitoune en mottes de gazon... Ce matin 1ère gelée blanche. Ca va mûrir les nèfles dont il y a un arbre ». Il continue de lui envoyer quelques lettres et livres qui l'embarrassent.
22 août 1915 (Lettre 35). Carte militaire. Il est monté en grade, à présent Maréchal comme on le voit au dos de la carte. « Alors maintenant il faut tacher que je fasse ce que je voudrais pour faire mieux pour tout le monde ».
1er sept 1915 (Lettre 36). Carte militaire. « Vous y mettez tant d'insistance, mon cher ami, que je finis par croire que vous avez raison. J'ai fait partie jusqu'à environ un mois de l'armée où est votre ami, mais c'est changé maintenant. Après avoir été observateur aux lueurs je suis aux pièces ».
S.d. (Lettre 37). Il a changé d'adresse. Maréchal des Logis, à présent dans le secteur postal 80.
13 sept 1915. (Lettre 38). Carte postale fabriquée avec un morceau de carton bleu. « Je crois qu'ici l'intérêt va devenir majeur – il l'est également du côté des Balkans [...] ». Pour le reste rien de spécial, les nuits commencent à être très fraiches.
20 sept 1915 (Lettre 39). Carte militaire. Il lui envoie un paquet de lettres et s'inquiète de savoir si cela l'ennuie. Il attend sa longue lettre promise.
25 sept 1915 (Lettre 41). Carte militaire. Sa permission est retardée par les événements « d'autant plus que j'ai pris place à mon tour dans le tour spécial des sous-officiers du groupe où pour le moment je suis le dernier venu. En effet j'aurai droit à ma permission à partir du 3 octobre» et il n'ira sûrement pas à Paris mais en Algérie (voir Madeleine Pagès, professeur de lettres au Lycée de jeunes-filles d'Oran, dont il a demandé la main le 10 août 1915). Il demande des nouvelles de Derain.
29 sept 1915 (Lettre 42). Lettre au crayon à papier peu lisible. « J'ai bon espoir tout de même dans l'artillerie serbe ». Il évoque la diplomatie et les femmes.
9 8bre 1915 (Lettre 44). Carte militaire. Il se dit être optimiste (probablement par rapport à la guerre). Il a reçu l'adresse « étonnante » de Derain « que je croyais plus simplement dans l'artillerie ». Il n'a pas reçu la lettre de la femme de Derain, il passera à Paris en allant en permission ne sachant pas s'il aura le temps de s'y arrêter.
5 nov 1915 (Lettre 47). Longue lettre à l'encre brune (4 pp. in-12). Il s'interroge sur les tactiques diplomatiques des pays comme l'Albanie, la Grèce (avec laquelle il est très critique), la Turchie [sic]. Il évoque un article qu'il a écrit dans les Soirées de Paris bien avant la guerre qui résume sa pensée : « le sort en est jeté. La Serbie s'en tirera d'ailleurs. C'est une nation de grand avenir et même abattue elle renaîtra. C'est une race d'une vitalité insensé [sic] et dont l'histoire est bien loin d'être finie ». Il s'intéresse de plus en plus à la guerre et moins à la peinture. Il admire l'héroïsme belge, réprouve leur neutralité. Et conclut dans sa foi en la victoire finale.
26 nov 1915 (Lettre 49). Correspondance militaire carte postale. Il le remercie de sa lettre et lui donne sa nouvelle adresse : « Sous-lieutenant 9e Infanterie, 6è Cie, Secteur 139 ».
S.d. Cachet indiquant 10-12-15 (Lettre 50). Carte fabriquée avec du carton gris.  Il lui réclame une ampoule de sérum antitétanique et le charge de demander à Jastrebzoff de lui envoyer une collection des Soirées. Il est toujours dans les tranchées.
Le peintre Serge Jastrebzoff, plus connu sous le nom de Serge Férat, cousin de la baronne d'Oettingen, fut le commanditaire de la deuxième série (nov 1913- Juill août 1914) de la revue Les Soirées de Paris à laquelle Apollinaire collabora. Il tint un rôle important dans la diffusion du cubisme et réalisa en 1917 les décors et les costumes des Mamelles de Tiresias dont le poète était l'auteur. C'est grâce à lui qu'Apollinaire sera hospitalisé à l'Hôpital italien du Quai d'Orsay.
3 Décembre 1915 (Lettre 51). Lettre autographe. Apollinaire décrit l'horreur de la guerre et des tranchées qui s'écroulent et qu'il faut réparer sans cesse. Il les compare au mythe de Sisyphe. « Imaginez des maçonnages de cadavres, imaginez le sol et l'éclatement incessant des bombes et des torpilles, le sifflement et le claquement des balles ». Il lui réclame des vivres et des vêtements. 
11 Déc 1915.  (Lettre 52). Lettre autographe. « Nous sommes au repos depuis hier à proximité des lignes pour y rentrer dans des conditions plus violentes [...] La place de simple servant d'artillerie est à mon sens plus sûre qu'une place de colonel d'infanterie [...] je ne comprends pas que vu les difficultés de la saison, chaque régiment d'infanterie ne soit pas suppléé pour les corvées ». Il lui réclame des chaussettes de laine. 
14 Déc 1915 (Lettre 52bis). Lettre autographe. Lui demande de lui envoyer des enveloppes blanches. « Nos cantines sont un mythe et le ravitaillement impossible, le repos est rarissime. La guerre devient de plus en plus dure pour les fantassins ». Il se plaint « L'arrière se fout carrément du soldat et surtout du fantassin [...] Si vous imaginiez le travail sans relâche, corvées aux 1ères lignes, manque de sommeil [...] Et le cantonnement ou plutôt le bivouac ! Vous ne l'imagine pas, c'est horrible pour l'officier, imaginez pour l'homme ! Mais l'E.M. [Etat Major] ignore tout de cela, c'est évident. Je suis bien las [...] sale secteur ! enfer du front. Derain qui le connaît m'en a écrit sur ce feu et le juge infernal ; le mot est encore en dessous de la chose » Il n'en peut plus d'être au front, dit à quel point c'est infernal. Les conditions sont si dures qu'il assure à son ami qu'il ne peut en imaginer l'horreur.
20 décembre 1915 (Lettre 53). Il lui envoie ses meilleurs souhaits en cette période de fêtes, a reçu le sérum qu'il avait réclamé mais pas encore les Soirées. Il va peut être passer par Paris le 23. Il parle des poux. Les servants d'artillerie de sa pièce ont été tués ou blessés, son maître pointeur tué. « Vous voyez qu'il faut suivre son instinct, le mien était de quitter l'artillerie ».
29 Xbre 1915. (Lettre 54) Carte postale, à bord du Sidi Bahim.  Il le prévient de son passage à Paris et l'embrasse pour la nouvelle année.
10 Janv 16 (Lettre 55). Télégramme de Marseille indiquant qu'il arrive le lendemain à 8 heures.
18 Janvier 1916 (Lettre 56). Carte militaire. Il est « Ct de Cie », le remercie de la journée passée avec lui à Paris. Il est débordé de travail ce qui l'a empêché d'avoir le cafard au retour et lui demande un manuel d'officier mitrailleur et un agenda Berger Levrault.
26 Janvier 1916 (Lettre 57). Il parle d'un Manuel ou mémento de l'officier mitrailleur ainsi que d'une brochure sur une mitrailleuse qu'il a vu à Marseille sans penser qu'il en aurait besoin, d'où son imprécision.
4 février 1916 (Lettre 58). Lettre autographe signée. « Je fais le métier le plus dangereux de cette guerre (chef de section de l'infanterie active) ». Il lui demande de ne pas se baser sur des statistiques économiques, car il pense que la guerre ne peut se terminer que par les armes. « Croyez aux soldats. Cela suffit  [...] Pour le demeurant nos lettres éclairciront nos pensées et si vous y mettez un peu moins de Bovarysme j'y mettrai moins de violence contradictoire et Dieu sait si je suis violent ! D'autre part, ne jugez point l'armé par les permissionnaires [...] La science du 20è siècle sera celle de ce qui ne peut se supputer ». Il ne pense pas que la victoire viendra comme par enchantement.
23 février 1916 (Lettre 60).Carte militaire. Il le remercie pour la brochure (« J'ai vu Aix et vous ai parlé des Annamites ainsi que de ce que vous me dites des Russes »), lui promet d'écrire plus tard une longue lettre car il est très occupé.
12-3-16 (Lettre 61). Toujours très occupé, quelques nouvelles. « Pour le moment vous voyez comme j'avais raison [...] Je vous avais annoncé le nom du grand quartier actuel».
19 mars 1916 (Lettre 62). Il a été blessé le 17 par un éclat d'obus à la tête. Lettre envoyée de l'ambulance 1/55, écriture tremblante. « Blessé avant-hier à la tête, éclat d'obus, le casque percé. J'espère que ça se passera bien. L'éclat est bien enfoncé et ma foi, il est possible qu'on l'y laisse ».
25-3-16 (Lettre 63). Lettre autographe écrite par un de ses camarades sous la dictée. Il lui décrit l'état de sa blessure, la profondeur du trou. « Dans une semaine, on sera complètement fixé, le projectile est entré dans la tête dont le crâne  été légèrement défoncé. Je vous  parle d'après la radiographie car je n'ai pas vu ma blessure. Le camarade qui veut bien écrire pour moi et qui l'a vue me dit qu'elle est profonde mais belle. Un beau trou en somme assez semblable à celui d'où la Minerve sorti [sic] tout armée de la tête de Jupiter. Dès que ma fièvre sera tombée je serai évacué sur l'intérieur. Je ferai mon possible pour descendre à Paris où j'espère que vous viendrez me voir à l'hôpital. La seconde piqûre anti-tétanique m'a fait beaucoup souffrir. Je ne suis pas encore bien habitué à l'heure du pansement ». Cette lettre dictée est la dernière qui soit parvenue à André Level avant le retour d'Apollinaire à Paris. Ils se virent ensuite à l'hôpital du Val-de-Grâce. 
S.d. [reçue le 2 avril 1918, d'après la retranscription]. Lettre d'Apollinaire sur les peintres qu'il a défendus et sur Kahnweiler (2 p. in-8). « En somme, la valeur d'un écrivain d'art doit se mesurer au succès des artistes qu'il a défendus. Je crois qu'on ne peut se plaindre de moi à cet égard. Et pour ce qui est de Kahnweiler il m'a suivi : avec Gris également recommandé par Picasso et avec Léger qui n'était au début nullement goûté ni par les artistes ni par le patron de la Galerie Kahnweiler. Sur les trois points à propos desquels il ne m'a pas suivi Marie Laurencin Matisse et Rousseau il peut se mordre les doigts puisqu'à la fameuse vente de Berlin d'il y a un an les Matisse firent les plus hauts prix, les Laurencin ont fait presqu'autant que les Picasso et que pour ce qui est de Rousseau, c'est une marchandise qui n'est pas très commune et dont la valeur est déjà considérable ».

Provenance

André Level.

Literature

Ces lettres ont toutes été reproduites dans Correspondance Guillaume Apollinaire, André Level, établie, présentée et annotée par Brigitte Level, Paris, Aux Lettres Modernes, n°9, 1976.

Catalogue Note

Collectionneur et amateur d'art moderne, hommes d'affaires et financier, ami de Picasso, André Level (1863 - 1946) était administrateur de la Société française de Transports et Entrepôts frigorifiques et de la Compagnie des Docks et Entrepôts de Marseille. Grâce aux frères Bernheim Jeune, il fréquentait assidument les galeries d'art moderne, dont celle de la rue Laffite, et celles de Lucien Moline, Ambroise Vollard ou Siegfried Bing. Il fonda en 1904 l'association « La Peau de l'ours », groupe de collectionneurs avant-gardistes célèbres pour la vente aux enchères qu'ils organisèrent le 2 mars 1914 à l'hôtel Drouot. Cette vente, qui devait lancer Picasso, a été décrite par Apollinaire dans La Vie anecdotique du 16 mars 1914 (voir à ce sujet n° 115 de ce catalogue). André Level avait acheté au poète "Les Saltimbanques" pour le compte de son association. C'est en mai 1914 que Level et Apollinaire font connaissance.
Apollinaire lui dédie en 1915 un poème de Case d'Armons, « Le Saillant ». Il lui offre également plusieurs de ses livres dont Le Bestiaire illustré par Dufy en 1914 (n° 115 de ce catalogue), un des vingt- cinq exemplaires de Case d'Armons en 1915, et encore L'œuvre poétique de Charles Baudelaire en 1917 (n° 130 de ce catalogue).

Une liste détaillée des lettres est disponible sur www.sothebys.com.