André Franquin (1924- 1997) Le gorille a bonne mine, 1956

C'est dans le numéro 944 du journal de Spirou, paru le 17 mai 1956, que débute une nouvelle aventure de Spirou et Fantasio, Le Gorille a mauvaise Mine. La publication se poursuivra jusqu'au numéro 966, daté du 10 octobre 1956. Elle fait suite à un récit tout à fait différent dans son inspiration:  Les Pirates du Silence, qu'avait scénarisé Maurice Rosy. Cette fois, Franquin est seul à la barre. Isabelle, sa fille, se souvient : «Mon père a toujours voulu introduire des singes dans l'univers de Spirou. Il les adorait et j'ai passé des heures avec lui dans des parcs animaliers et particulièrement à Heist, sur la côte belge. Il était tellement fasciné par les chimpanzés qu'il aurait voulu en adopter un. Mais là, ma mère a tranché : «C'est le singe ou moi !». Le Gorille a mauvaise Mine paraîtra en album sous le titre Le Gorille a bonne Mine. L'éditeur, Charles Dupuis, estimait qu'un titre se devait de «sonner positif», ce qui bannissait un adjectif tel que 'mauvais'. La planche de cette vente constitue la dix-huitième du  Gorille a mauvaise Mine. En réalité, c'est plus compliqué que cela! Dans la pagination originale, il y a deux planches numérotées 38. L'une comporte trois bandes, l'autre, quatre bandes. Cela tient à la manière de publier qu'avaient adoptée les Editions Dupuis pour leur série vedette. Chaque semaine, le lecteur découvrait trois bandes du Gorille en page une, sous le bandeau-titre du journal, qui correspondait à une bande-annonce – dans le cas présent, la chronique automobile de Starter était mise en exergue du numéro 961, daté du 13 septembre 1956. La suite de la livraison hebdomadaire se présentait sous forme de quatre bandes, soit en page 2, soit en quatrième de couverture. A raison de sept bandes par semaine, cette manière de procéder devenait un véritable casse-tête pour la publication en album. Toutes les pages étaient remontées pour entrer dans le format de quatre bandes par page. Afin d'éviter le moins possible la suppression d'une bande ou l'ajout d'une bande de continuité, le dessinateur se soumettait à une savante équation pour le découpage du récit.

La planche 18 a été réalisée en deux tronçons, identifiés par l'auteur 18B1 et 18B2 en marge des dessins. Il arrivera que Franquin numérote ses planches 1A (par exemple) pour les trois bandes en page une du journal et 1B1 et 1B2 pour les quatre bandes en pages intérieures. Ce n'est pas encore le cas dans  Le Gorille a mauvaise Mine. Des indications au crayon noir, sur le côté droit des dessins, donnent la numérotation dans l'album, où cette planche sera publiée en page 33.