PF1218

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Lot 1
  • 1

Sifflet en ivoire, Pende, République Démocratique du Congo

Estimate
15,000 - 25,000 EUR
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bidding is closed

Description

  • Pende
  • Sifflet en ivoire
  • African Elephant - Loxondonta africana
  • haut. 11,5 cm
  • 4 1/2 in

Provenance

Collecté par Emile Lejeune entre 1906 et 1914
Collection Boris de Starosvietsky, Bruxelles
Transmis par descendance

Condition

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Catalogue Note

La beauté abstraite du signe, l'épure de la forme, la qualité du graphisme qui en ponctue délicatement la surface, l'ampleur remarquable et le contraste pictural de la patine placent ce sifflet en ivoire parmi les chefs-d’œuvre du type.

L'intelligence de la forme énonce l'énigmatique interprétation des sifflets en "U" Pende.  D'après Leon de Sousberghe (1960, p. 85), ils représenteraient "une clé dans un trousseau ou garde dont les deux branches se rabattent de part et d'autre de la clé". Marc Felix, appuyant son hypothèse sur la forme et sur les deux cercles (ici simplement esquissés) qui ponctuent le sommet et un côté, suggère une évocation de la fertilité féminine. Voir Native (Bruxelles, 9 juin 2012, n° 50), pour un sifflet comparable, également collecté par Emile Lejeune, et Felix (idem, p. 45, n° 324) pour un autre, dans les collections du musée de Tervuren. L'usure des trous de suspension et la superbe patine brun-rouge, au dos, attestent la très grande ancienneté de ce sifflet lors de sa collecte, avant 1914.


La collection Emile Lejeune d’art du Kwango-Kasaï (1906-1914) - Lots 1 à 12

Né à Liège le 8 août 1883, Emile Lejeune signe son premier contrat avec la Compagnie du Kasaï fin 1905, à l’âge de 23 ans. Créée en 1901 par décret du roi Léopold II, la Compagnie a pour objet la récolte et la commercialisation des matières premières du riche bassin du Kasaï. A l’époque où les Européens prisent avant tout ses ressources naturelles – ivoire, caoutchouc, cobalt – Emile Lejeune s’intéresse d’abord aux objets d’art, qu’il acquiert au fur et à mesure de ses missions. Depuis Mushenge où il demeure jusqu’en 1914, il multiplie les expéditions dans les bassins des fleuves Kasaï et Sankuru s’aventurant toujours plus vers l’Est, à mesure de la création des postes par la Compagnie.
Dans les territoires parcourus entre 1906 et 1914 – Kuba, Lele, Wongo, Pende – il collecte des œuvres qu’il expédie en Belgique, chez ses parents. Dans une lettre qu’il leur adresse le 16 janvier 1910, il évoque ainsi des objets « Kasaï et Kuba », recommande de « bien [les] conserver car j’y tiens beaucoup pour compléter ma collection ». Il les invite par ailleurs à visiter « l’exposition de Bruxelles » [vraisemblablement l’Exposition universelle de 1910] pour laquelle il a été chargé d’acheter des objets de collection […] pour le compte de l’Etat Belge ».
La collection Emile Lejeune d’art du Kwango-Kasaï est remarquable par la qualité des œuvres qui la composent – le plus souvent des objets de petite taille,  – trésors dont il sera l’un des premiers à saisir la dimension artistique. Elle reflète étonnamment l’itinéraire de l’ethnologue hongrois Emil Torday (ancien agent de la Compagnie du Kasaï) qui, entre 1907 et 1909, collecte dans la région des œuvres très apparentées (cf. en particulier la coupe Wongo, n° 2). Le British Museum leur consacre, en 1910, une exposition magistrale, où l’art du royaume Kuba est révélé comme une « découverte » aussi significative que celle des bronzes de Benin. 
En 1914, Emile Lejeune est envoyé en région équatoriale. Il cesse alors d’acquérir des œuvres et meurt en Afrique, en 1920. Sa collection est transmise à son neveu Boris de Starosvietsky qui conserve, intact, cet ensemble à la portée historique, composé à l’époque des premières collectes d’Emil Torday et de Leo Frobenius.


Born in Liège on 8 August 1883, Emile Lejeune signed his first contract with the Compagnie du Kasaï in late 1905, aged 23. The company had been founded in 1901 by King Leopold II and its purpose was to extract and sell raw materials found in the rich Kasai basin. At a time when Europeans valued the Congo’s natural resources, such as ivory, rubber and cobalt, above all else, Emile Lejeune became interested in the country’s art, which he gradually began to acquire during the course of his missions. From Mushenge, where he stayed until 1914, he went on multiple expeditions to the basins of the Kasai and Sankuru rivers, venturing ever eastward as the company created new posts.
From the Kuba, Lele, Wongo and Pende territories he covered between 1906 and 1914 Lejeune brought back objects which were then shipped to his parents in Belgium. In a letter to them dated 16 January 1910, he refers to "Kasai and Kuba" objects, recommending that they "take good care [of them] as I am very keen to add them to my collection." He also entreated them to visit the "Brussels exhibition" (presumably the Universal Exposition of 1910) for which he was "in charge of buying items [...] on behalf of the Belgian government."
The Emile Lejeune collection of art from the Kwango-Kasai is distinguished by the quality of its objects, which are predominantly small in size. Emile Lejeune was one of the first to grasp the artistic dimension of these miniature treasures. Surprisingly, his travels mirror the itinerary of Hungarian anthropologist Emil Torday (former officer of the Compagnie du Kasaï), who collected closely related pieces in the same region between 1907 and 1909 (see in particular the Wongo cup, lot 2). In 1910 the British Museum devoted a superb exhibition to objects collected on Torday’s expeditions, revealing the art of the Kuba kingdom to be a "discovery" as significant as that of the Benin bronzes. 
In 1914, Emile Lejeune was sent to the equatorial region. He then ceased to acquire objects and died in Africa in 1920. His objects passed to his nephew, Boris de Starosvietsky, who preserved this historically significant collection, assembled in situ at the same time as Emil Torday and Leo Frobenius formed their own celebrated collections.