Jacques Majorelle

Acquis au Maroc dans les années 1950 par la famille des propriétaires actuels.

The white frame seems to date from the artist period but the golden inside frame is recent. the photography is slighlty paler than the painting itself, nevertheless, the inside front couver is faithful to the original colours. Under naked eyes no repaint visible. Under UV light no repaint visible. The painting is in very good overall condition
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A la manière des reporters géographes qui parcouraient au début des années vingt les montagnes de l'Atlas pour fixer sur la pellicule la beauté architecturale des Ksars et enregistrer la richesse iconographique des traditions ancestrales de leurs habitants, Jacques Majorelle situe son tableau au devant d'une casbah, sans doute celle d'Anemiter dans le Haut-Atlas au Maroc. Représentant un groupe d'hommes chantant et tambourinant en cadence, cette scène n'est pas sans rappeler la grande composition de l'« Aouache », réalisée par l'artiste en 1937 pour le nouvel Hôtel de Ville de Casablanca, dont le large traitement mural reste assez diffus avec des paysages estompés et des personnages qui semblent rapportés au regard de l'intensité de cette autre composition dont la transposition traduit une vision plus intimiste. Ici, la violence des couleurs est véritablement en accord avec celle des paysages montagneux du Sud du Maroc et les personnages s'intègrent parfaitement dans la densité de l'ensemble en s'articulant naturellement à l'architecture.
Couvrant uniformément d'une teinte ocre mordorée le fond de sa composition Jacques Majorelle le traverse de larges pans horizontaux traités en aplats de couleurs différentes pour construire l'étagement de sa perspective, bleu pour le ciel, violet pour la montagne et marron ombré de noir pour les constructions que viennent rehausser de leur éclat particulier les touches blanches des vêtements et les ombres violacées des silhouettes de danseurs portées au sol.
Cette formidable vision aux intenses vibrations de couleurs opposant la plénitude d'un paysage éternel aux festives animations d'un village de montagne est la juste transposition de cette dualité que Jacques Majorelle a parfaitement perçue et qui est propre au Maroc, entre une terre difficile à travailler et des hommes généreux qui l'habitent. Percevant plus profondément qu'aucun autre artiste peintre de son époque cette sorte d'osmose et la transposant judicieusement avec authenticité et pittoresque, Jacques Majorelle nous offre là une œuvre attachante pleine de vie.
Nous remercions Monsieur Félix Marcilhac qui nous a aimablement fourni cette notice.