Lot 156
  • 156

Pliant en bois sculpté et doré d'époque Louis XVI, livré pour Madame Elisabeth aux Tuileries

Estimate
40,000 - 60,000 EUR
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Description

  • Haut. 50 cm, larg. 64 cm, prof. 51,5 cm
  • Height 19 3/4 in; width 25 1/4 in; depth 20 1/4 in
richement sculpté de rosaces, frises de perles et rais-de-coeur, terminé par des pieds sabots ; recouvert de soie brochée brodée à décor de fleurs sur fond ivoire, réédition par la maison Presle du tissu de la chambre de Louis XVI à Saint-Cloud ; (reprises à la dorure)

Provenance

D'une suite de douze pliants commandés en 1791 pour la chambre de Madame Elisabeth au château des Tuileries

L'absence de marques du XIXe siècle nous conduit à penser que le mobilier de la chambre fut aliéné pendant la Révolution.

 

Catalogue Note

Le 6 octobre 1789, le roi accompagné de la famille royale et des officiers de la Couronne s'installaient à Paris dans l'ancien château des Tuileries. Dans la journée, les courtisans qui, tout au long du XVIIIe siècle, avaient obtenu des logements de faveur, n'hésitant pas à cloisonner les vastes pièces datant de Louis XIV, durent déménager à la hâte. Le soir, le souverain attribua quelques appartements et dès le lendemain matin parcourut tout le château et y distribua les logements. La sœur du roi fut logée au premier étage du pavillon de Flore ; son appartement donnait à la fois sur la Seine et sur les jardins et communiquait avec l'appartement de la reine. Le mobilier vint en partie de Versailles et en partie du Garde-meuble, notre actuel ministère de la Marine.

Le séjour aux Tuileries s'éternisant, le roi et Montmorin furent conduits à effectuer de nouvelles commandes auprès des artisans du faubourg Saint Antoine afin d'éviter des émeutes. C'est dans ce contexte qu'il faut envisager cette ultime commande de sièges d'étiquette alors que cette dernière était réduite à sa plus simple expression aux Tuileries, les courtisans ayant disparu et les entrées étant surveillées.

Madame Elisabeth, jusqu'alors fort à l'étroit dans le pavillon de Flore, dut pendant la durée d'agrandissement de son appartement, occuper l'appartement de sa tante Victoire dans le pavillon de Marsan. La chambre fut notablement agrandie et huit, puis douze pliants furent prévus.

Par l'ordre 277 du 29 octobre 1791 (A.N. 0/1/3583), le travail fut distribué aux artisans. Si Jean-Baptiste Sené devait exécuter la menuiserie,  Laurent se vit confier la sculpture et Chaise la dorure. L'ancienne garniture de damas jaune et argent fut remplacée par un lampas bleu et blanc. La pauvre Madame Elisabeth vécut dans ce décor ses six derniers mois de liberté surveillée avant la chute de la monarchie, la captivité au Temple et son supplice en 1794.

Deux autres pliants de la même suite, également non estampillés, furent vendus sous le lot 277 par Sotheby's à Monaco, le 26 mai 1975, dans la vente de Meubles et objets d'art provenant de l'hôtel Lambert et du château de Ferrières appartenant au baron de Redé et au baron Guy de Rothschild.