Lot 48
  • 48

Jean-Baptiste Carpeaux

Estimate
800,000 - 1,200,000 EUR
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Description

  • Jean-Baptiste Carpeaux
  • Jeune fille à la coquille et Pêcheur à la coquille
  • signés et datés JB.TE CARPEAUX 1873

  • paire de marbres
  • Haut. (marbres) 98 cm et 96 cm ; haut. (gaines) 103 cm, larg. 52 cm, prof. 59 cm
  • Height (marbles) 38 1/2 in and 37 2/3 in; height (base) 40 1/2 in; width 20 1/2 in; depth 23 1/4 in
sur des gaines en chêne richement ornées de fruits et de volutes, signées et datées J.BTE CARPEAUX 1873

Provenance

Vente Carpeaux, Paris, Hôtel Drouot, , 21 décembre 1873, lots 1 et 2 ;
Collection Lord Mildmay of Fleet, Grande-Bretagne

Exhibited

Expositions Internationales, Section française, Autriche, Vienne, 1873 ;
J.-B. Carpeaux 1827-1875, Paris, Petit Palais, 1955-1956, n°14 et n°90 ;
Le second Empire de Winterhalter à Renoir, Paris, musée Jacquemart-André, mai-juin 1957, n°298 et n°299 ;
Sur les traces de Jean-Baptiste Carpeaux, Paris, Grand Palais, 11 mars-5 mai 1975, n°44 et n°45 (ill.)

Literature

Bibliographie
S. Glover Lindsay, European Sculpture of the Nineteenth Century. The collection of the National Gallery of Art Washington, New York, Oxford, 2000, p. 65-79, fig. 6 (ill.)
M. Poletti, A. Richarme, Jean-Baptiste Carpeaux, Sculpteur. Catalogue raisonné de l'oeuvre édité, 2003, p. 60-64.
C. Jeancolas, Carpeaux La Farouche Volonté d'Etre, Paris, 1987, p. 52 et 93 (ill.)

Catalogue Note

'Ton petit Romain écoutant le bruissement d'un coquillage a été comme un champ de bataille pour les critiques. Le bruit qui s'est fait autour de l'oeuvre t'a placé tout à coup, toi inconnu de la veille, parmi les artistes qui doivent marquer au XIXe siècle ...' (J.-B. Foucart à Carpeaux, 1er janvier 1859).
Exposé en 1858 à l'Ecole des Beaux-Arts à Paris parmi les envois de Carpeaux en tant que pensionnaire de la Villa Médicis à Rome, le plâtre du Pêcheur à la Coquille suscite un grand succès. Rendant hommage au Pêcheur Napolitain (1831) de son maître François Rude, décédé en 1855, et rappelant aussi la sculpture éponyme de Francisque Duret (1832-33), Carpeaux expose son Pêcheur en marbre au Salon de 1863. La Jeune Fille à la coquille en plâtre figurera au Salon de 1864, le marbre sera présenté en 1867 pour former une paire avec son pendant masculin.
C'est en 1863 que l'Empereur acquiert le marbre du Pêcheur Napolitain dans une transaction discrète directement à l'artiste. Quelques années plus tard, l'Impératrice Eugénie fait l'acquisition de la Jeune Fille à la coquille pour les placer ensemble au château des Tuileries. En 1867, la paire de marbres figurera ensuite à l'Exposition Universelle, où leur prestigieuse appartenance impériale sera révélée dans le catalogue (ces marbres sont aujourd'hui conservés à la National Gallery de Washington n° inv.A64 et A65).
Le sujet décrit par Carpeaux comme 'tiré de la nature, ...un jeune pêcheur de onze ans écoutant l'écho d'un coquillage en riant'  trouve sa source dans la littérature anglaise romantique d'écrivains tels William Wordsworth (1770-1850) et Walter Savage Lander. L'histoire raconte que les enfants écoutent le bruit du coquillage afin de déterminer l'arrivée de la marée. Le Pêcheur et la Jeune fille à la coquille sont souvent interprétés comme allégories de la Vue et de l'Ouïe.
L'artiste prévoit l'édition du Pêcheur en bronze dès 1859, d'abord nu et dans la grande taille, à partir de 1863, dans la version réduite en lui rajoutant un filet de pêche. L'Etat promet de l'aider avec le financement d'un bloc de marbre. Quatre versions grandeur nature en plâtre du Pêcheur à la coquille existent, dont le plâtre, signé et daté 1858 pour la mise au point, conservé au musée du Petit Palais. 
C'est en 1873, six ans plus tard, et deux ans avant sa mort, que Carpeaux décide de reprendre les modèles pour les tailler en marbre grandeur nature. Une autre paire, signée et datée de 1874 aurait existé, mais a disparue aujourd'hui.
Exceptionnellement, et unique, Carpeaux fait fabriquer lui-même une paire de socles en chêne, richement ornés de volutes et de fleurs, également signés et datés 1873, pour mettre en valeur les marbres et les présenter à sa vente en 1873, où ils furent décrits sous le n° 1 et 2 : 'Marbres – statues n° 1 Enfant à la coquille. Haut. 90 cm. Socle en bois sculpté'
n° 2 Jeune fille à la coquille.
Haut. 90 cm. Socle en bois sculpté'.