Lot 142
  • 142

Edmond-Aimé-Florentin Geffroy

Estimate
20,000 - 30,000 EUR
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Description

  • Edmond-Aim�-Florentin Geffroy
  • Portrait de la tragédienne Rachel
  • Signé en daté en bas à gauche  E Geffroy 1855
  • Huile sur toile
  • 68 x 47 cm ; 26 3/4 by 18 1/2 in

Exhibited

Rachel, une vie pour le théâtre ( 1821 - 1858) , Musée d'Art et d'Histoire du Judaïsme, Paris, 3 mars-31 mai  2004, cat.51, reproduit p.46.

Literature

Olivier Gabet, Un marchand entre deux empires-Elie Fabius et le monde de l'art, Editions Skira-Flammarion, Paris 2011, illustré p.103.

Condition

Relined; A restoration starting from the stool lower right and going up to the curtain until the pompn is visible under UV light; some minor repaints are visible under UV light especially along the frame
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Catalogue Note

Rachel (21 février 1821 – 3 janvier 1858), de son nom complet Elisabeth Rachel Félix, débuta à la Comédie-Française à 17 ans le 12 juin 1838, dans le rôle de Camille (Horace, Pierre Corneille). Bientôt les articles de Jules Janin et d'Alfred de Musset attirèrent l'attention publique sur cette "merveilleuse petite fille". Possédée par le génie de la tragédie, Rachel fit renaître une à une les grandes figures du théâtre de Corneille et de Racine, et ramena à la Comédie-Française la foule qui l'avait désertée pour les théâtres des boulevards. Pour répondre à certains critiques qui lui reprochaient d'ignorer le mouvement littéraire de son temps, elle créa quelques tragédies de Mme de Girardin, Soumet, Latour de Saint-Ybars, mais c'était en vain qu'elle cherchait parmi ses contemporains les égaux des grands classiques.

Première star moderne, consciente de son pouvoir, Rachel en abusa souvent. Ses exigences financières, ses caprices professionnels, ses liaisons tumultueuses avec des personnages influents, parmi lesquels le prince de Joinville, le comte Walewski, Alfred de Musset, défrayèrent la chronique internationale, mais la faveur populaire ne l'abandonna jamais. Partie en 1855 pour une longue tournée aux Etats-Unis, la grande tragédienne, "malade de la poitrine" depuis son enfance misérable, fut vaincue par la fatigue et les rigueurs de l'hiver américain. Elle joua pour la dernière fois de sa carrière le 17 décembre 1855, sur le théâtre de Charleston, en Caroline du Sud, dans Adrienne Lecouvreur, drame de Scribe et Legouvé. "Je l'ai vue, écrit un de ses camarades, comme l'étincelle qui va s'éteindre, jeter un dernier éclat fulgurant sur cette terrible scène de la mort d'Adrienne au 5e acte [...] Elle a eu des accents d'une telle douleur et d'une telle vérité que le public dont la salle était pleine frémissait d'admiration pour l'actrice, sans se douter que les regrets d'Adrienne de quitter la vie en pleine jeunesse et en plein succès étaient aussi les regrets de Mlle Rachel..." (cf. La Comédie-Française 1680 - 1980, Bibliothèque Nationale, Paris, 1980, pp. 123-124).

Nombreux sont les artistes qui ont représenté Rachel en peinture, dessin, gravure, sculpture ou photographie. Soucieuse d'accroître sa notoriété et de passer à la postérité, Rachel avait compris qu'il était important de capter et de fixer son art et son existence. Elle collaborait avec les artistes, choisissant ses poses, ses costumes, ses accessoires. Dans ce domaine, elle devança Sarah Bernhardt qui, une génération plus tard, allait faire un usage publicitaire encore plus systématique de son image. Rachel aimait être représentée dans le costume des personnages auxquels son immense talent, sa présence électrisante et sa voix unique donnaient vie. Camille, Roxane, Phèdre furent parmi les grands rôles dans lesquels les artistes la représentèrent.(cf. Rachel, une vie pour le théâtre, Musée d'art et d'histoire du Judaïsme, Paris, 3 mars - 31 mai 2004, p.13). 

C'est au retour d'une tournée triomphale en Russie que Rachel incarna Catherine première de Russie, dans le drame en cinq actes d'Eugène Scribe La Czarine. Edmond Geffroy la peint parée de bijoux, dans un costume luxueux qui contraste avec l'austérité des tuniques des héroïnes classiques. Une autre version de notre portrait, également datée 1855, est conservée au Musée Carnavalet, Paris.


Edmond Geffroy, acteur à la Comédie Française, joua aux côtés de Rachel en 1853. Il était également peintre et ses tableaux sont les témoins fidèles de la vie professionnelle des acteurs de la Comédie-Française. Il a peint notamment deux portraits collectifs des sociétaires dans le rôle de leur emploi, l'un en 1840 où Rachel apparaît en Camille, le second en 1851 où Rachel est en Lydie (Horace et Lydie, Ponsard).