Lot 64
  • 64

Pendentif en ivoire, Hungaan, République Démocratique du Congo

Estimate
30,000 - 50,000 EUR
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Description

  • Hungaan
  • Pendentif en ivoire
  • African elephant ivory (Loxodonta africana)
  • haut. 8 cm
  • 3 1/8 in

Provenance

Collection privée, Royaume-Uni, acquis vers 1980 dans une vente aux enchères locale
Collection privée

Literature

Cet objet sera reproduit dans : "Hungaan et peuples proches", Valluet, in Félix, White gold, black hands, tome III.

Condition

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Catalogue Note

Si le nombre de figurines anthropomorphes en ivoire ou en os hungaan répertoriées à ce jour, en incluant les œuvres des peuples proches culturellement, est de l'ordre d'une centaine, seules cinq à notre connaissance relèvent du très beau type illustré ici.

Les figurines hungaan, dont beaucoup appartiennent à des collections muséales, en particulier celles du musée de Tervuren, sont de deux types principaux : Le premier, en forme de plaque relativement mince, montre un personnage représenté de face. Le dos est plat.

Le second regroupe de petites statuettes en ronde-bosse comme celle-ci. Elles semblent plutôt faites pour être vues de profil, mais ce sont des sculptures complètes. Toutes représentent un personnage en posture agenouillée, les mains posées sur le visage : sur les tempes, les joues ou le menton. Selon des témoignages de voyageurs du début du XXe siècle, ces figurines étaient portées autour du cou.

Nous avions précédemmment répertorié seulement quatre figurines, de type nucléaire hungaan (cf White gold, black hands, tome III, à paraître début 2012), dont le style est proche de celle-ci : Tête énorme, ventre proéminent, mains posées sur le menton.
L'une appartient aux collections du musée du Quai Branly (ancienne collection Charles Ratton), une autre a été collectée par Leo Frobenius en 1905 lors de son expédition dans la région du Kwango, deux enfin sont dans des collections privées.
Cet exemplaire inédit se rapproche particulièrement des deux premières, celle du Quai Branly, probablement antérieure au XIXe siècle (Sculptures, collectif, R.M.N 2000 : 195), et celle de Frobenius. La figurine du Quai Branly montre une usure des trous successifs de suspension qui atteste de son usage prolongé, caractéristique que l'on retrouve ici.

Les récits des voyageurs du tout début du XXe siècle, en particulier Frobenius, montrent que la tradition de ces sculptures est immémoriale, et que leur signification était déjà oubliée en 1905. Diverses hypothèses ont été proposées : Elles pourraient être liées à la notion de fertilité, à celle de métempsychose, ou encore au culte des ancêtres.
Elles sont en tout cas, pour certaines d'entre elles, les derniers témoins d'une civilisation, d'un « âge d'or de la sculpture en ivoire », selon la formule de Frobenius, qui a dû connaître son apogée il y a plus de deux cents ans.

Christine Valluet