Lot 8
  • 8

Max Ernst

Estimate
400,000 - 600,000 EUR
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Description

  • Max Ernst
  • FLEURS EXOTIQUES
  • signé Max Ernst (en bas à droite)
  • huile sur toile
  • 65,3 x 81,4 cm
  • 25 3/4 x 32 in.

Provenance

James Ducellier, Carcassonne
Galerie Berggruen, Paris
Collection particulière, Carcassonne
Collection particulière, Paris

Exhibited

Londres, The Arts Council of Great Britain, Tate Gallery, Max Ernst, 1961, no. 93
Stockholm, Moderna Museet & Humlebaek, Louisiana Museum of Modern Art, Max Ernst. Dream and Revolution, 2008-09

Literature

Werner Spies, Sigrid & Günter Metken, Max Ernst, Œuvre-Katalog, Werke 1925-1929, Cologne, 1976, no. 1338, reproduit p. 281

Condition

The canvas is not lined. A close inspection reveals some small scattered areas of superficial shrinkage, notably in the lower centre of the composition. There is a varnish which prevents detailed examination under UV light but there are some very small scattered spots of fluorescence in the dark pigment of the background which indicate some minor old restoration. This work is in very good condition.
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Catalogue Note

signed 'Max Ernst' (lower right), oil on canvas. Painted in 1928.
 
"L'ENTRÉE DES FLEURS. Des fleurs de coquillages, de plumes, de cristaux, de méduses et de roseaux. Tous les amis se métamorphosent en fleurs. Toutes les fleurs se métamorphosent en oiseaux, tous les oiseaux en montagnes, toutes les montagnes en étoiles. Chaque étoile devient une maison, chaque maison une ville."

Max Ernst, "Notes pour une biographie" in Ecritures, 1970

 

Formes dont la figuration commence à poindre ou finit de disparaître, irisations suspendues dans la nuit, Fleurs exotiques s'inscrit dans la série des Fleurs-coquillages de Max Ernst, dans laquelle l'artiste a exploré les possibilités picturales que lui ouvrait la technique du frottage, mise au point en 1925. Les Hordes et les Forêts témoignent des révolutions qu'apportait ce nouveau procédé aux compositions et au langage figuratif du peintre, en d'autres termes à sa méthode et à son dessin. Qu'en est-il de sa palette? Aucune autre série n'illustre mieux les expériences purement chromatiques révélées par les hasards et les combinaisons du frottage que celles des Fleurs coquillages, dont les Fleurs exotiques ici présentées comptent parmi les exemples de plus grand format. 

L'élaboration très sophistiquée de ces Fleurs exotiques témoigne de l'impressionnante maîtrise technique de l'artiste, digne héritier des grands maîtres allemands de la Renaissance, combinée à un désir permanent d'inventer, de découvrir et de se laisser surprendre par les multiples possibilités ouvertes par le frottage. C'est la précision du géomètre au service de l'hybris d'un alchimiste de la surface peinte.  Max Ernst procède à plusieurs frottages successifs, superposant ainsi  les trames de plusieurs motifs différents, chacun en une couleur distincte : le rose saumon, l'indigo, le vert bouteille, le pourpre, le rouge et le blanc. Le grattage, à l'aide d'un couteau, des strates de peinture les plus fraîches permet de faire affleurer à la surface de la toile des trames enchevêtrées aux couleurs non pas mélangées mais dédoublées, mariées, diffractées.

Les lignes blanches qui dessinent les arêtes de ces Fleurs de synthèse sont l'effet d'une ficelle enduite qu'il laisse tomber sur la toile, laissant au Hasard la liberté de sculpter des formes que l'artiste vient ensuite cerner d'une couleur  très sombre, le dernier degré du bleu avant le noir total. Le fond est ainsi peint en dernier et organise le grand kaléidoscope de la toile en autant de prismes merveilleux.

Il en résulte un étrange et magnétique mariage de formes organiques, aux couleurs et aux courbes toujours imprévisibles, évoluant dans un paysage d'une abstraction et d'une géométrie radicales, immobile et sans vie. Plus rien ne s'oppose à la nuit, sinon les métamorphoses et les hallucinations du coloriste le plus doué de toute la peinture surréaliste.