Lot 8
  • 8

Henri Matisse

Estimate
80,000 - 120,000 EUR
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Description

  • Henri Matisse
  • NATURE MORTE AUX FLEURS
  • signé Henri Matisse et dédicacé A Jean Darquet 21/4/46 (en bas à droite)
  • encre sur papier
  • 43 x 55,5 cm ; 16 7/8 x 21 7/8 in.

Provenance

Claude Guérin, Paris
Acquis auprès du précédent

Condition

Executed on white wove paper. The paper is taped to the overmount along the upper edge. There is some light time staining along the edges due to a previous mounting and some minor scattered spots of pinhead sized foxing mostly in the lower left quadrant. Overall this work is in very good condition.
"In response to your inquiry, we are pleased to provide you with a general report of the condition of the property described above. Since we are not professional conservators or restorers, we urge you to consult with a restorer or conservator of your choice who will be better able to provide a detailed, professional report. Prospective buyers should inspect each lot to satisfy themselves as to condition and must understand that any statement made by Sotheby's is merely a subjective, qualified opinion. Prospective buyers should also refer to any Important Notices regarding this sale, which are printed in the Sale Catalogue.
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Catalogue Note

signed 'Henri Matisse' and dedicated 'A Jean Darquet 21/4/46' (lower right), ink on paper. Executed in Vence on 21st April 1946.

page précédente : Henri Matisse, villa Le Rêve, Vence, 1944. Photo © Henri Cartier-Bresson / Magnum Photos

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Fig. 1  Chez Matisse à Vence en 1946. Photo © Hélène Adant

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Fig. 2  Chez Matisse à Vence en 1946. Photo © Hélène Adant

Image 070

 

Je suis d'une époque que voulez vous ? où on avait l'habitude d'en référer toujours à la nature, où l'on peignait toujours d'après nature. La nature m'accompagne, m'exalte. Action contemplative, contemplation active... comment dire ?

Henri Matisse,
(cité in Dominique Fourcade, Écrits et propos sur l'art, Paris, 1972, p. 169, note 20 - repris in Matisse, Centre Georges Pompidou, Collections du Musée national d'art moderne, Paris, 1989, p.  278)

 

Au début des années 1940, Matisse jouit d'une admiration et d'un respect universels. Si la maladie est venue restreindre les possibilités physiques de l'artiste, loin d'en porter la marque, son œuvre ultime, non plus dominé par le corps mais par l'esprit, ne reflète que la plus merveilleuse jeunesse comme en témoigne cette ravissante nature morte.

En 1943, suite aux attaques aériennes menées sur la ville de Nice, Matisse s'installe dans l'arrière pays, sur la colline de Vence. La luxuriante végétation de sa villa Le Rêve offre à l'artiste un cadre favorable au développement de ses expériences sur la signalétique des formes naturelles. Matisse vit alors entouré de bouquets, d'arbres et objets de curiosité chinés qu'il se plait à représenter. On retrouve ainsi dans cette composition le voluptueux désordre des objets, des fruits et des bouquets posés sur une table de son atelier (cf. fig. 1 & 2).

L'apparente facilité de ce dessin n'est que superficielle et illusoire. Comme le souligne Jean Guichard-Meili, le dessin révèle en effet un "tracé [...] constamment infléchi dans son cheminement, composé en réalité d'une multitude de sinuosités infinitésimales et même de brèves interruptions, qui font vivre la ligne en chacun de ses points" (Henri Matisse, son œuvre-son univers, Paris, 1967, p. 152). Matisse  témoigne lui-même de cet effort continu vers la vérité et le dénuement qu'implique, selon lui, la genèse de toute œuvre d'art : "Mon dessin au trait est la traduction directe et la plus pure de mon émotion. La simplification du moyen permet cela. [...] Ils sont générateurs de lumière ; regardés dans un jour réduit ou bien dans un éclairage indirect, ils contiennent, en plus de la saveur et de la sensibilité de la ligne, la lumière et les différences de valeur correspondant à la couleur, d'une façon évidente... Aussitôt que mon trait ému a modelé la lumière de ma feuille blanche, sans en enlever sa qualité de blancheur attendrissante, je ne puis plus rien lui ajouter, ni rien en reprendre" (Henri Matisse, "Notes d'un peintre sur son dessin",  Le Point, no. 21, juillet 1939 - repris in Matisse, Collections du Musée national d'Art moderne, Paris, 1979, p. 128).