Lot 19
  • 19

Claude Vignon

Estimate
40,000 - 60,000 EUR
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Description

  • Claude Vignon
  • Scène de banquet
  • Huile sur toile,
    probablement réduit sur les quatre côtés 

Provenance

Probablement, Château du Raincy, Ile-de-France; 
Probablement, Château de Bénouville, Normandie;
Vente Comte et Comtesse de Dampierre, 28 avril 1933 (retiré);
Londres, Artemis Fine Arts, après 1980;
Vente, Sotheby's Monaco, 20 juin 1987, lot 371;
Acquis à cette vente par les actuels propriétaires.

Exhibited

Claude Vignon (1593-1670), Tours, Musée des Beaux-Arts, 11 décembre 1993 - 28 février 1994, Arras, Musée des Beaux-Arts , 19 mars - 13 juin 1994, Toulouse, Musée des Augustins, 1er juillet - 30 septembre 1994, no. 224.

Literature

Probablement, A.-N. Dezallier d'Argenville, Voyage pittoresque des environs de Paris ou description des maisons royales, châteaux et autres lieux de plaisance, situés à quinze lieues aux environs de cette ville, Paris 1762, cité p. 334;
Cl. Besnard-Grégoire, Claude Vignon, Peintre du Roy, membre de l'Académie Royale de Peinture et de Sculpture, Paris: Thèse de l'Ecole du Louvre, 9 novembre 1944, cité pp. 116-7;
P. Pacht Bassani, Claude Vignon 1593-1670, cat. d'exp., Tours, Arras, Toulouse, Paris 1994, pp. 317-8, no. 224, reproduit en couleurs pl. 29.

Condition

The painting is in good overall condition. It has been relined about fifty years ago and probably cut on the left and right edges. The paint surface is well preserved and typical of the artist. There is no restoration visible to the naked eye. UV light: Under a green irregular varnish, cleaned in the background and less cleaned on the figures. There are lots of ponctual retouchings in the background between the brocade patterns. Some small restorations to the left, on the buffet, on the face of the page, along his clothing and his left leg. There are some small retouchings on the hat of the man with a white beard and on the man in the centre. Some very thin retouchings on and around the face of the man in the centre, and on his right arm. Other small retouchings on the beard of the man seated to the right and on the tip of the hair of the woman to the right. Some small scattered dots in the table. The painting would clearly benefit from a restoration.
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Catalogue Note

La nouvelle palette de Claude Vignon et l'utilisation de riches tonalités, tel le rose, le bleu, l'or et les éclats de rouge sur fond gris tendre, datent notre tableau vers 1630-1640, dans la période parisienne de l'artiste. La technique originale du peintre révèle deux étapes successives dans la conception de l'œuvre : il ébauche rapidement la composition et intervient ensuite de façon très minutieuse sur les étoffes et les bijoux, donnant à la matière plus de consistance et de relief.

Notre Scène de banquet pourrait peut-être faire partie d'une commande plus importante pour le château du Raincy, propriété de Jacques Bordier, intendant des Finances, vers 1640, puis du marquis Louis Sanguin de Livry, premier maître d'hôtel du roi, en 1694, au même titre que trois autres tableaux de Vignon, homogènes par le style et le format : Les Adieux ou Réunion de dames et cavaliers sur le perron d'un château et Le retour du guerrier ou Une jeune femme, dont la maternité semble prochaine, implore la justice d'un guerrier (huile sur toile 100 x 120 cm, Dijon, Musée Magnin) ; et Scène dans un parc (huile sur toile 100 x 160 cm, collection particulière). Les quatre tableaux seraient ensuite entrés, vers 1770, dans les collections du château de Bénouville, en Normandie, permettant ainsi de supposer une provenance commune. Dezallier d'Argenville mentionne probablement trois des quatre compositions dans une description du contenu du château du Raincy : « On a placé sur la cheminée un banquet Royal, qu'on dit de Rembrandt. Deux tableaux bien peints se voient encore dans cette antichambre ; l'un représente les Adieux d'Hector et d'Andromaque, et l'autre une sultane qu'un Eunuque surprend lisant une lettre (...) ». Paola Pacht Bassani émet également l'hypothèse d'un lien iconographique entre les œuvres, décrivant l'histoire d'Enée, de Pâris ou d'Ulysse, et traduisant la même influence maniériste dans les poses, moins soumises aux règles anatomiques.

L'attitude de la femme vue de dos et la disposition de la table en oblique permettent de rapprocher notre tableau des Noces de Cana réalisé vers 1622 (huile sur toile 214 x 291 cm, détruit en 1945 au Nouveau Palais de Potsdam). Cependant, notre scène de banquet rappelle d'avantage le Banquet chez Ménélas (huile sur toile 148 x 875 cm, collection particulière) par l'ambiance vaporeuse, le luxe du décor, la vaisselle précieuse et les mets délicats.