Lot 11
  • 11

Jean-Michel Basquiat

Estimate
700,000 - 1,000,000 EUR
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Description

  • Jean-Michel Basquiat
  • Logo
  • signé et titré au dos
  • acrylic and silkscreen on canvas

  • 152 x 122 cm; 60 1/4 x 48 in.
  • Exécuté en 1984.

Provenance

Larry Gagosian Gallery, New York
Galerie Beaubourg, Paris
Collection Marciano, Etats-Unis
Jose Mugrabi, New York
Collection particulière, Etats-Unis

Exhibited

Paris, Galerie Beaubourg, Jean-Michel Basquiat, Peintures 82-87, 1988
New York, Whitney Museum of Art, Jean-Michel Basquiat, 1992-93;  catalogue, p.191, illustré
Vienne, Kunsthaus, Jean-Michel Basquiat, 1999; catalogue, p.72, illustré

Literature

Michel Enrici, Jean-Michel Basquiat, Paris, 1989, p.109, illustré en couleurs
Richard D.Marshall, Jean-Louis Prat, Jean-Michel Basquiat - Vol. II, Paris, 1996, p.122, no.7, illustré en couleurs
Richard D.Marshall, Jean-Louis Prat, Jean-Michel Basquiat - Vol. II, Paris, 2000, p.191, no.7, illustré en couleurs

Catalogue Note

signed and titled on the back; acrylic and silkscreen on canvas. Executed in 1984.

Tôt dans sa carrière, Basquiat a décidé que son sujet principal serait l'homme noir et tous les thèmes se rattachant à ce sujet.  (Richard D. Marshall, « Basquiat et ses sujets » in JMB, Galerie Enrico Navarra, Paris, 2000).

L'œuvre de Basquiat est constituée d'un répertoire de symboles renvoyant à diverses expériences de sa vie et à ses origines. Fils d'un père haïtien et d'une mère portoricaine, Basquiat est concerné par l'histoire du peuple noir. Il la représente dans son œuvre à travers un ensemble de signes, de mots et de symboles, émanant de sources nombreuses et disparates.

Dans la lignée du pop art new-yorkais incarné par son ami Andy Warhol, Basquiat puise certains de ses motifs dans l'univers de la publicité qu'il retravaille pour atteindre ses propres objectifs. Dans Logo, il revisite et détourne un logo d'une marque de cigarette pour faire allusion à l'esclavage : à la place d'un marin en uniforme, se tient un Africain aux dents écartées et vêtu d'un pagne derrière lequel se profilent deux vaisseaux négriers qui vont l'amener en Amérique où il fournira une main d'œuvre gratuite.

Les autres sources iconographiques, visibles dans Logo, proviennent de divers dessins réalisés par Basquiat. Il avait l'habitude, en effet, de réutiliser en les photocopiant certaines de ses œuvres sur papier. En les intégrant dans ses peintures, il compose encore plus largement avec son répertoire. Il juxtapose ici deux reproductions, tout en jouant à faire apparaître seulement certaines parties des feuilles en des endroits différents. Signes, mots et symboles s'organisent à travers une composition – volontairement – désorganisée. Le hasard est illusoire dans le travail de Basquiat. Chaque image, chaque mot est pensé pour créer une œuvre pleine de sens. La Joconde, représentée en effigie d'un billet de banque dans une œuvre de 1983, se rattache à la thématique de l'argent que Basquiat associe ici au racisme. Elle témoigne également de son intérêt profond pour les artistes d'hier et d'aujourd'hui à travers lequel il s'est construit une Histoire de l'Art particulière allant des arts «primitifs» à ses contemporains en passant par Léonard de Vinci.

 De ce vaste réseau de références et de symboles émane une certaine énigme que chacun tente à sa manière de déchiffrer.  Mais son interprétation reste libre, tant Jean Michel Basquiat s'est bien gardé d'en donner les clefs. L'œuvre ainsi créée constitue alors un langage universel  car Basquiat  « est de tous les continents, de tous ceux qui l'ont découvert et adopté. Il est de toutes les cultures, ses œuvres en sont imprégnées. Il n'est pas seulement un témoin de l'histoire du peuple noir puisqu'il évoque d'autres peuples et d'autres luttes, jusqu'aux Chinois appelés à construire le chemin de fer américain. Jean-Michel Basquiat n'a pas de couleur, il est de toutes celles qu'il a inscrites sur ses toiles. » Richard D. Marshall, op.cit

Player's Navy Cut, emballage de paquet de cigarettes. © D.R.

Jean-Michel Basquiat, Mona Lisa, 1983, acrylique sur toile, 169 x 154 cm, Collection Monsieur José Mugrabi. © D.R.

Jean-Michel Basquiat, Paris, 1988. © D.R.