[Hancarville, Pierre-François Hugues dit d']

première édition. 4 volumes grand in-folio (475 x 350 mm).

illustration : 524 illustrations dont 8 titres (coloriés), 5 frontispices, 73 gravures dans le texte comprenant les lettrines, bandeaux (4 coloriés), culs-de-lampes, et 438 planches hors texte (dont 181 coloriés et 74 planches doubles ou dépliantes).



reliure de l'époque de derome, avec son étiquette. Maroquin rouge à long grain, triple filet en encadrement, dos orné de croisillons gras et maigres, roulette intérieure, tranches dorées.

Giannalisa Feltrinelli (cachet à froid sur les quatre volumes, vente Feltrinelli, III, lot 298.) 

Exemplaire en parfait état intérieur et extérieur.
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Griener et Lissarague analysent texte et illustrations de cet ouvrage, avec ses fantaisies, telles que les tombeaux de Winckelmann assassiné en 1768 et celui de d'Hancarville lui-même. Ils notent les relations entre d'Hancarville et Piranese dont l'influence est notoire sur les nombreux ornements gravés dans le texte. Dans l'abondante illustration, 182 planches sont tirées sur fond sépia, rehaussées de blanc et de bleu au tome IV.

Francis Haskell aux Mélanges Harold Acton, repris dans Past and Present in art and taste (1987), d'où nous extrayons  et traduisons ce qui suit : « d'Hancarville a un droit à la renommée et à la gratitude de la postérité qui ne peut lui être contesté : il était un grand éditeur [book designer]. Nous savons que Hamilton procurait l'argent et les vases et laissait d'Hancarville faire les arrangements pratiques. Les volumes issus de cet accord sont parmi les plus beaux du XVIIIe siècle, et vraiment parmi les plus beaux de tous les temps. Les titres et vignettes furent, pour la plupart, dessinés par Giuseppe Bracci, aujourd'hui presque totalement oublié, mais qui travaillait au dessin des tapisseries à Naples ; en fantaisie et en éclat [brilliance] d'exécution, ils sont à peine inférieurs aux réussites de grands maitres comme Piranese et Tiepolo. Encore plus séduisants [starling] sont les spectaculaires planches en couleurs des vases eux-mêmes. Hamilton avait été particulièrement attentif à améliorer le dessin moderne anglais en encourageant les hommes de l'art à faire une étude attentive des formes antiques, et dans ce but il insista pour que des dessins soigneusement mesurés soient également inclus. » (Francis Haskell).

A combien d'exemplaires cet ouvrage fut-il tiré ? En décembre 1772, Hamilton projette d'augmenter le tirage des prochains tomes III et IV jusqu'à 100 exemplaires de chaque, et de réimprimer les deux premiers. De la correspondance entre Hamilton et d'Hancarville, relative à leurs comptes sans fin, il est fait mention de 179 souscripteurs anglais et de 60 napolitains. On sait que les planches se vendaient séparément ; on peut supposer que des exemplaires des quatre volumes ne furent jamais reliés, mais détruits pour ne garder que les planches. Ceci explique la rareté des exemplaires complets. Il est symptomatique qu'à notre époque, il n'en existe pas d'exemplaire complet dans les Bibliothèques de Rome ou de Naples. Un récent article d'une revue de décoration était illustré d'une photographie montrant le mur d'une « print-room » où figuraient six planches de ces Antiquités.