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Très rare couple de pendentifs en ivoire , Luba, République Démocratique du Congo
Description
- Luba
- Très rare couple de pendentifs en ivoire
- haut. 9 cm
- 3 1/2 in
Provenance
Gustave Bulkens, Anvers, 1981
Collection Marcel de Toledo, Anvers
Literature
Roberts et Roberts, Memory : Luba art and the making of history, 1996, n°44H, catalogue de l'exposition, Museum for African Art, New York, 2 février - 8 septembre 1996 ; National Museum of African Art, Smithonian Institution, Washington, 30 octobre 1996 - 26 janvier 1997 ; Albright-Knox Gallery, Buffalo, 25 juillet - 5 octobre 1997 ; Davis Museum and Cultural Center, Wellesley College, Boston, 11 février 1998 - 7 juin 1998
Condition
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Catalogue Note
Si la représentation d'un couple de personnages apparaît de manière récurrente dans la statuaire en bois des Luba, elle n'existe que très rarement dans le corpus des pendentifs en ivoire.
cf. Nooter Roberts et Roberts (1996 : 110, n° 44I) et Neyt (1993 : 193) pour deux autres couples de pendentifs en ivoire, stylistiquement éloignés. Loin de la fluidité formelle des pendentifs en ivoire classiques, ici la dynamique repose sur la géométrisation des formes, la juxtaposition des plans et l'accentuation des points de rupture, permettant, avec les traits morphologiques, de le rattacher à la stylistique Hemba ou Bemba.
Il diffère également des rares autres couples référencés par l'iconographie, représentant des personnages féminins sculptés à l'identique dans la pose la plus classique : bras repliés, les mains posées sous la poitrine. Ici, les bras encadrent l'abdomen, tandis que la dissemblance des bustes peut être interprétée comme la représentation d'un couple homme/femme.
Selon Nooter Robert (in Tervuren, 1995 : 354), « sur certaines sculptures Luba, les têtes opposées renvoient aux esprits jumeaux, tutélaires de la royauté, en particulier Mpanga et Banze, lesquels président à l'investiture de tous les rois et de tous les chefs ». Portés continuellement contre le corps (suspendus en bandoulière ou au bras), les pendentifs en ivoire constituaient les objets les plus intimes et les plus personnels des dignitaires Luba. Ici, l'iconographie et sa rareté suggèrent que le couple a pu appartenir à un roi ou un chef puissant.
Les pendentifs en ivoire témoignent de la même esthétique que les emblèmes royaux les plus importants : intériorité de l'attitude et de l'expression, conception minimaliste du corps humain accentuant la tête et le torse jusqu'à faire disparaître les jambes. S'ajoute ici la rare puissance de la conception plastique rappelant l'image archaïque de la sculpture Bembe-Boyo.