Lot 154
  • 154

Coffret italien en vermeil aux armes du cardinal duc d'York et sa doublure en laiton, par Luigi Valadier, Rome, vers 1785

Estimate
300,000 - 500,000 EUR
Log in to view results
bidding is closed

Description

  • Held by four eagles cast in the round, the plain surface is framed by fluted columns flanking rounded edges. On the upper part is a frieze decorated with buchrania and laurel wreaths framed by two similar laurel friezes, the upper one incorporating rose heads. Almond-shaped plaques applied on both side of the casket, cast and chased respectively with swans and herons catching a frog, the side handles formed as vines rising from lions heads.
    The domed hinged cover is partly facetted, embossed and chased with vines and grapes rising to the finial of two putti cast in the round displaying the engraved arms of Cardinal Henry Stuart enclosed by a garland.

  • 33 x 34 x 23cm
reposant sur quatre pieds en ronde-bosse, les quatre faces sont encadrées par des colonnes au niveau des angles.
Le niveau supérieur du corps est orné d'une frise de bucranes coiffés de rubans et guirlandes de laurier, entourée de deux frises de feuilles de laurier, celle du haut piquée de roses, une troisième frise identique au bas du coffret.
Les faces avant et arrière sont ornées de médaillons en mandorle encadrés de rubans, l'un figurant un couple de cygnes, l'autre un de hérons. Les anses latérales sont formées de pampres se terminant en têtes de lions.
Le couvercle est bombé. Au sommet, deux putti en ronde-bosse entourés de pampres tiennent un écusson gravé aux armes du cardinal Henry Stuart, duc d'York.

Literature

1.     G. Moroni, Dizionario di erudizione storico ecclesiastica, vol CIII, p.323 ss, Venice, 1861

2.    Alvar Gonzàlez-Palacios, L'oro di Valadier. Un genio nella Roma del Settecento. Exhibition catalogue, Rome, Villa Medici, 1997, p.123

3.     E. Thompson, in Antologia di Belle Arti, 39-42, 1991-1992, pp 102-106

4.     See L'oro...., as at note 2, p.121

5.     A. Gonzàlez-Palacios, il Tempio del Gusto, Milan, 1984, fig. 255: see also the recent catalogue, the Wallace Collection, catalogue of furniture, curated by P. Hughes, London, 1996, III, pp. 14-39, sgg.

6.     See L'oro...., as at note 2, p.114

7.     See L'oro...., as at note 2, p. 110 and p.100

8.     See L'oro...., as at note 2, p.123

9.  A. Gonzàlez-Palacios, Arredi e Ornamenti alla Corte di Roma, 1560-1795, p. 356-359

Condition

In overall excellent condition. Two eagles with one claw slightly lift off the ground. The inside brass liner with some screws replaced. A removable silver liner, unmarked, has been made recently. Extraordinary quality of chasing and matting, particlurarly on the bucrania frieze, the eagles, the two medallions and the handles.
"In response to your inquiry, we are pleased to provide you with a general report of the condition of the property described above. Since we are not professional conservators or restorers, we urge you to consult with a restorer or conservator of your choice who will be better able to provide a detailed, professional report. Prospective buyers should inspect each lot to satisfy themselves as to condition and must understand that any statement made by Sotheby's is merely a subjective, qualified opinion. Prospective buyers should also refer to any Important Notices regarding this sale, which are printed in the Sale Catalogue.
NOTWITHSTANDING THIS REPORT OR ANY DISCUSSIONS CONCERNING A LOT, ALL LOTS ARE OFFERED AND SOLD AS IS" IN ACCORDANCE WITH THE CONDITIONS OF BUSINESS PRINTED IN THE SALE CATALOGUE."

Catalogue Note

Il est possible de connaître la provenance exacte de ce coffret grâce aux armoiries tenues par les putti. Elles sont timbrées d'un chapeau de cardinal et d'une couronne royale. Ce sont les armes du cardinal Henry Benoît, duc de York, fils puiné du Vieux Prétendant à la couronne d'Angleterre, fils de Jacques III et de Clémentine Sobieska. Né en 1725 à Rome où les Stuart résidaient en exil, il devint cardinal en 1747 sous le pontificat de Benoît XIV. Il devint ensuite vice-chancelier de la Sainte Eglise romaine et archiprêtre de la basilique Saint Pierre de Rome et finalement évêque de Tuscolana dont le siège est à Frascati et où il passa de nombreuses années. Il mourut en 1807. 1
Ces armoiries comprennent une demi-lune ce qui permet de dater cet objet avant l'année 1788 car cette demi-lune était le symbole du second fils du Vieux Prétendant. Ce symbole disparaît des armoiries du cardinal au moment de la mort de son frère aîné qui eût précisément lieu en 1788.
Le cardinal devint alors le dernier membre de cette dynastie, se considérant comme héritier légitime de la couronne d'Angleterre. Il faisait placer avant son titre de duc d'York l'expression denominato (soi-disant) prouvant ainsi que ce titre n'était pas fondé mais plutôt utilisé comme titre incognito. Dans sa résidence, il demandait à être appelé « Votre Majesté » et il fait frapper une médaille à son effigie portant le nom d'Henry IX.
Luigi Valadier et son fils Giuseppe furent à maintes reprises appelés par le cardinal duc d'York, comme nous pouvons le voir dans plusieurs documents. Parmi les objets cités dans l'inventaire de l'atelier Valadier en 1810 on mentionne «quelques lapis lazuli montés sur cuivre ayant appartenu au bâton épiscopal de Son Eminence de Yorek». Le cardinal était déjà décédé à  l'époque de l'inventaire Valadier, ce qui explique les reliquats en lapis précédemment mentionnés. Le prélat avait enduré lors de la révolution de graves troubles financiers et se vit contraint de vendre plusieurs objets précieux. Dans ce même inventaire est citée « une horloge de table en métal doré, la base en marbre ornée de deux personnages, dauphins, trophées et autres ornements, avec son mouvement », cette description correspondant probablement à celle conservée à l'Ashmolean museum d'Oxford, portant les armoiries et la couronne royale du cardinal. 2
Pendant la révolution, le cardinal fut exilé à Naples puis à Venise où il assista au conclave en 1800 au cours duquel fut élu le pape Pie VII. De retour à Rome, il commanda à Valadier un calice serti de pierres précieuses qu'il légua à sa mort à la basilique Saint Pierre où il est toujours visible. 3
Notre coffret fut identifié dans la vente du duc de Hamilton en 1919 avec un cadenas, 4 un objet de tradition médiévale destiné aux tables princières. Le coffret était habituellement accompagné du cadenas, lui-même servant pour les couverts et le sel sur la table royale. Le cadenas du cardinal entra dans les collections royales anglaises où il se trouve encore (Hollyrood Palace, Edimbourg) : il présente les armoiries du cardinal et sa décoration est comparable à celle du coffret, avec les mêmes aigles et la même frise de bucranes. Son aspect apparaït légèrement plus tardif; il a probablement été exécuté sous la direction de Giuseppe Valadier qui succéda à son père après sa mort en 1785.
De l'atelier de Luigi Valadier sont sorties des œuvres comme la nôtre, parfois de goût rocaille, parfois déjà néo-classiques, comme le démontrent parfaitement certains dessins conservés. L'un de ces dessins montre l'intérieur d'un coffret divisé de façon à accueillir deux petites bouteilles pour l'eau et le vin.
Bien que le coffret ne porte pas le poinçon de Luigi Valadier, il est sans aucun doute de sa main. On peut en être assuré d'une part par l l'extraordinaire qualité d'exécution et d'autre part par ses motifs décoratifs. A la Wallace Collection est conservée une écritoire très semblable du point de vue stylistique à notre coffret. Il porte les armoiries du pape Pie VI en argent, non poinçonnées. L'auteur vient de découvrir récemment que cet objet extraordinaire avait été présenté au pape par le cardinal Riminaldi en 1785 avant la mort de Luigi Valadier. 
Dans les dessins préparatoires de Luigi Valadier et son atelier  pour le plus beau service de table existant à Rome, celui fait au début des années 1780 pour le prince Borghèse 6, on trouve des motifs de sarments pour les anses identiques à  ceux de notre coffret (A. Gonzàlez-Palacios, Il Gusto dei Principi, Milano, 1993, fig. 347, passim);  en même temps, les deux putti tenant les armes sur lle couvercle rappellent d'autres dessins et objets encore existants 7. Encore plus proche, on peut citer un dessin représentant un rafraîchissoir orné de cygnes accompagnés de plantes aquatiques qui sont très proches de ceux du médaillon frontal 8.

Alvar Gonzàlez-Palacios 9

Luigi Valadier

Luigi est le fils de l'orfèvre Andréa Valadier, né en 1695 à Aramont  en France. Il arrive à Rome en 1714 et travaille dans l'atelier de Francesco de Martinis à partir de 1723. Il devient orfèvre en 1725 et prend comme poinçon AV et les trois lys de France "Tre Gigli di Francia". Le 26 février 1726 naît Luigi Valadier, fils d'Andréa et d'Anna Tassel. L'orfèvre habite alors la maison Saint Sauveur sur la place Saint Louis des Français. En 1732 naît Giovanni Valadier qui sera lui aussi orfèvre. Andréa reçoit des commandes de toute l'Italie (église de Capodimonte en 1738) mais aussi de pays étrangers (portes du baptistère de l'église patraircale de Lisbonne en 1744, disparues dans le trmeblement de terre de 1755). En 1754, Luigi part poursuivre ses études à Paris. De retour à Rome, il se marie le 26 mai 1756 avec Caterina della Valle, fille du sculpteur Filippo della Valle. Le 23 juillet 1759, Andréa Valadier est enterré dans l'église San Dionigi alle Quattro Fontane.
Le 24 février 1760, Luigi Valadier devient maître orfèvre. Il prend à son tour le poinçon LV et les trois lys de France. La même année, il reçoit la commande d'une lampe de sanctuaire pour la cathédrale Saint Jacques de Compostelle.
Le 14 avril 1762 naît Giuseppe Valadier, futur orfèvre et architecte. La même année, les deux frères Luigi et Giovanni décident de se séparer. Giovanni conserve l'atelier paternel alors que Luigi s'installe 89 via del Babuino, adresse qu'l conservera jusqu'à la fin de sa vie.
En 1767, il exécute un ostensoir pour la cathédrale de Mexico. En 1770, il livre à l'église Sainte Marie Madeleine de Rome un sarcophage pour l'autel de Saint Camille en argent et lapis lazuli. En 1771, il livre pour la cathédrale de Séville un tabernacle en or. L'orfèvre commence aussi à fournir des cheminées, des tables, des centres de table, des bustes en bronze...
L'année 1775 voit l'élection du pape Pie VI Braschi. Le Vatican devient un commandiataire fréquent de l'orfèvre (cloches de Saint Pierre). Le pape Pie VI vient à quatre reprises lui rendre visite dans son atelier, la troisième fois en compagnie du roi de Suède Gustave III. Le 15 septembre 1785, à l'âge de cinquante-neuf ans, l'orfèvre se jette dans le Tibre. Il est enterré dans l'église Saint Louis des Français.

Le cardinal duc d'York, dernier des Stuart

Henry Benoit Marie Clément Stuart (1725-1807) est le second fils de Jacques Francis Edouard Stuart (1688-1766), connu comme le "Vieux Prétendant " au trône d'Angleterre et petit-fils de Jacques II (1633-1701), roi de Grande-Bretagne et d'Irlande (roi d'Ecosse sous le nom de Jacques VII). Il est le frère puîné de Charles Edouard Stuart (1720-1788), plus connu sous le nom de Bonnie Prince Charlie. Après la mort du cardinal, cette prétention au trône fut transmise à Charles-Emmmanuel de Sardaigne, l'arrière-petit-fils d'Henriette-Anne, la plus jeune fille du roi Charles I d'Angleterre, d'Ecosse et d'Irlande.

 

It is possible to determine the exact provenance of the casket through the cover armorials held by putti and surmounted by a Cardinal's hat and a crown. They are the arms of Cardinal Henry Benedict Stuart, Duke of York, second son of the Old Pretender to the British throne, James III and his wife Clementina Sobieska. Born in 1725 in Rome, where the Stuarts lived in exile, he became Cardinal in 1747 under Pope Benedict XIV, then Vice-Chancellor of the Saint Roman Church, Archpriest of the Basilica of Saint Peter in Rome and finally Bishop of Frascati, where he spent many years. He died in 1807. 1
His armorials include a half-moon which denotes his position as second son, and must therefore be before 1788 the year that his elder brother died. Cardinal Henry Benedict, Duke of York, became the last member of the dynasty to consider himself legitimate heir to the British throne. He had the word denominato placed before the title Duke of York to show that this was not fully pertinent. In his residence he insisted on being formally styled "Majesty" and had a medal struck with his image and the title Henry IX.

 Luigi Valadier and his son Giuseppe were often appointed to the Cardinal Duke, as mentioned in many documents published by the writer. In the Valadier workshop inventory of 1810 are recorded pieces of lapis lazuli on copper that belonged to His Eminence of "Yorek" 's baton (sic). The Cardinal who was already deceased at the time of this inventory, which explains the presence there of these lapis elements of the baton, had been forced to support himself financially during the chaos of the Revolution by selling precious objects. In the same document is listed in translation a "gilt metal table-clock with marble base decorated with two figures, dolphins, trophies and other things, with its movement"; this is probably  a description of the one now in the Ashmolean Museum Oxford2, which bears the Cardinal's armorials and crown.

During the Revolution the Cardinal was exiled to Naples and then Venice, where he attended the conclave of 1800 which elected Pope Pius VII. Returning to Rome he commissioned a chalice with precious stones from Valadier, which he bequeathed to the Basilica di San Pietro where it can still be seen today. 3

The casket here examined, whose history is unknown during the 19th century became the property of the Duke of Hamilton, to whom it belonged until 1919. It was together with a cadinet - a medieval object made for the princely table - which passed from the Duke of Hamilton to the Royal collections, where it remains (Hollyrood Palace, Edinburgh). The cadinet and casket are also given unity by the similarity of their ornament, notably the eagles and band of buchrania and garlands as well as the armorials of the Cardinal Duke. Overall however the style of the cadinet appears more evolved than the casket and may have been made slightly later, probably under the direction of Giuseppe Valadier, who succeeded to this role on the death of his father in 1785.

Works similar to the casket, some in rococo taste, others already neoclassical were manufactured in Luigi Valadier's workshop, as evidenced by surviving drawings. One of these drawings shows the inside divided to hold two small bottles for water and wine.

Although not marked with Luigi Valadier's maker's mark, the casket here examined is incontestably by his hand. This is proved by the outstanding quality of execution and by its decoration. The silver, gilt-bronze and coloured marble writing set, with the arms of Pius VI and now in the Wallace collection, is very close stylistically and also unmarked 5 (the writer has recently discovered that this extraordinary object has been presented to the Pope by Cardinal Riminaldi in 1785 before Luigi Valadier's death).

It is possible to find ornament recalling the casket's vine handles in the drawings made by Luigi Valadier and his workshop for a table service made in the early 1780's for Prince Borghese. 6 This was considered the finest table service in Rome at the time. Other drawings and objects made in the Valadier's workshop and still existing, relate to the putti finial of this casket . 7 Even closer is a drawing depicting a glass-cooler decorated with swans within water plants very close to those of the casket's front medallion. 8

Alvar Gonzàlez-Palacios 9

Luigi Valadier

Luigi's father, the goldsmith Andrea Valadier, was born in 1695 in Aramont in France. He arrived in Rome in 1714 and worked in Francesco de Martinis's workshop from 1723. He became silversmith in 1725 and chose as maker's mark AV and the three lilies of France. Luigi is born on 26 February 1726. Andrea then lives on Piazza San Luigi dei Francese. In 1732 Andrea has another son, Giovanni, who will also become a silversmith. In 1754, Luigi goes to Paris then ret 

The Cardinal Duke of York, the last of the Stuarts

Henry Benedict Maria Clement Stuart (1725-1807) was the second son of James Francis Edward Stuart (1688-1766) known as the "Old Pretender" to the British throne and grand-son of King James II (1633-1701). He was the younger brother of Charles Edward Stuart (1720-1788) commonly known as "Bonnie Prince Charlie". After the cardinal's death, the STuart claim desnceded to cvharles EMmanuel of Sardinia, the great grand son of Henrietta Ann, youngest daughter of King Charles I