Plat de présentation en vermeil "Les Arts Libéraux", poinçon X insculpé deux fois, Portugal, première moitié du XVIe siècle

repoussé et ciselé de personifications féminines des sept Arts Libéraux, leur nom en-dessous, GRAMATICA, LOGICA, REITORICA and MUSICA, AIRISMETICA, GEMETRIA, ESTROLOMIA, le centre bombé orné de figures jumelles, de chevaliers et de châteaux sur un fond de volutes feuillagées encadrant un blason aux armes des Melo ou Almeida, le revers orné de deux crochets en argent postérieurs pour le suspendre

Associated literature:

Inventàrio do Museu Nacional de Arte Antiga, colecçâo de ourivesaria, Instituto Português de Museus, 1995, vol. I, illus. p. 140

Armorial at the centre is possibly later. It has three later brackets on the central rim at the back for hanging put on with lead solder, there is no visible evidence of this from the front. Generally condition is very good with clear detailing and because embossing is so deep the background appears almost untouched. The gilding also is in good condition, the reverse is not gilt.
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Les poinçons non identifiés au revers du plat figurent dans le livre de Fernando Moitinho de Almeida, Marcas de Pratas Portuguesas e Brazileiras, Imprensa Nacional-Casa de Moeda, 1995, no. X-65, p. 327, comme poinçons portuguais du XVI^e siècle.

Ce plat représente les sept arts libéraux dans l'ordre dans lequel ils devaient être appris à l'Université. Le premier ensemble est le Trivium comprenant la grammaire, la logique et la rhétorique, et le deuxième est le Quadravium comprenant l'astronomie, la musique, l'arithmétique et la géométrie. Les Arts Libéraux tirent leur nom de l'antiquité classique, du latin Libera (liberté) en référence à l'éducation qui distinguait un homme libre d'un esclave. A l'époque de la réalisation de ce plat, les Arts Libéraux étaient enseignés à l'université comme cycle préparatoire à l'enseignement de la philosophie et de la théologie, et se distinguaient des artes illiberales, enseignement pratique pour apprendre à gagner sa vie. 

Ce plat est très proche de l'exemplaire conservé au Museu Nacional de Arte Antiga, Lisbonne, représentant les Arts Libéraux sous les traits également de femmes dans des niches encadrées de piliers, symbolisant peut-être les sept piliers de la sagesse. (Proverbes chap. IX, v. 1). Au moment de la publication du catalogue en 1995 (voir litt.), on pensait le plat conservé au musée être le seul modèle existant. Il manque au plat de Lisbonne ses armoiries et sa provenance reste inconnue avant 1882, date à laquelle il est propriété de l'Academia Real de Belas Artes. Le donateur reste inconnu mais sur une liste conservée à l'Académie figure l'entrée du don par Jose Joaquim de Almeida de Cidade de Braga en 1868 d'un plat tout à fait similaire à ce dernier. Le plat proposé dans cette vente porte quant à lui les armes de la famille d'Almeida ou de Melo. Il est difficile de distinguer les deux blasons faute de couleurs mais elles apparaissent sur  nombre de plats indo-portugais de la première moitié du XVIe siècle. Si la famille Melo ne semble pourtant pas avoir eu un rôle important dans ces colonies, un plat portugais conservé à Honolulu porte ces armes accompagnées d'un cimier qui permet une attribution sûre et certaine à la famille Almeida.