Le Bestiaire ou Cortège d'Orphée. Illustré de gravures sur bois par Raoul Dufy. Paris, Deplanche, 1911. Avec : Le Bestiaire ou Cortège d'Orphée. Supplément. Les Deux poèmes refusés. Avec : Épreuves corrigées et signées du bestiaire.

1) Le Bestiaire ou Cortège d'Orphée 
édition originale. Grand in-4 (330 x 255 mm).
illustration : 38 bois originaux de Raoul Dufy, dont 4 à pleine page, 23 avec texte, une vignette sur le titre, un en-tête, un cul-de-lampe, un bandeau et 4 lettrines (une étant répétée).
tirage : exemplaire n° 1 imprimé pour Olivier Saincère, un des 29 de tête sur Japon Impérial. Tirage limité à 120 exemplaires tous signés par le poète et l'artiste.
reliure de l'époque. Basane peinte à la main de marbrures rouges, violines et vertes, dos lisse. Non rogné, tête marbrée.
Charnières un peu frottées.



2) Supplément au Bestiaire.
Grand in-4 en feuilles (335 x 265 mm).
Exemplaire complet du Supplément des deux poèmes refusés en 1911.
illustration :  2 grands bois (Le Condor et Le Morpion, accompagnant les deux poèmes d'Apollinaire refusés en 1911 car trop libres). 
Il comprend également une vignette de titre, une lettrine et un bandeau à l'achevé d'imprimer. Sous couvertures de parchemin transparent et double couverture muette de papier vélin fort (un peu roussi).
tirage : exemplaire n° 29, d'un tirage limité à 29 exemplaires sur Japon Impérial, tous signés par l'artiste et monogrammés par l'imprimeur.
Sous carton à dessin d'éditeur de toile beige, cordons d'attache et rabats intérieurs de toile beige. (Minimes rousseurs et frottements.)



3) Épreuves corrigées du Bestiaire.
Grand in-4 (325 x 247 mm).
40 feuillets n. ch. précédés d'une feuille plus petite (270 x 215 mm), de papier quadrillé en haut de laquelle le poète a inscrit « Épreuves complètes » à l'encre noire ; en dessous la mention au crayon : « manquent », a été biffée puis une autre main a inscrit au crayon rouge : « M. Royère » (feuillet fortement roussi).
épreuves présentant 4 corrections à l'encre d'apollinaire, dont 3 typographiques sur la page de titre et une biffant l'inscription de la page suivant la dédicace à Élémir Bourges : « Il loue les images... ». 9 feuillets portent le tampon dateur de l'imprimeur Gauthier-Villars avec indication manuscrite : « M. G. Apollinaire », l'une d'elles avec l'indication de son adresse : « 37 rue Gros XVI^{e). Le bois de « L'Écrevisse » ne figure pas sur sa page. Quelques marques au crayon typographique bleu.
envoi autographe signé d'apollinaire : Epreuves. À Jean Royère
son ami, Guillaume Apollinaire, à l'encre noire, à la justification.
reliure signée d'huser et peinte par paolo vallorz, datée 1953.
Bradel demi-box noir à petits coins, dos lisse, plats de papier marouflé portant chacun une peinture originale, celle du premier plat étant signée « P. Vallorz » ; au premier plat un corps nu déhanché vertical de dos, coupé aux épaules et aux chevilles, dans des tons gris-blanc sur fond noir très dense ; au second plat, peinture abstraite tachiste, dans des tons rose-chair, gris, noir et blanc.
Parfait état de conservation.}



ces trois volumes sont placés dans un emboîtage signé de monique matthieu, daté 1997. Plein veau ocre orangé à trois compartiments articulés et doublés de même, dos plat mosaïqué de trois bandes verticales composées de fragments de peau de tons bruns et roux, bordés d'un listel de maroquin noir et mordant aux extrémités sur des pièces de box noir ; nom d'auteur et titres dorés à la chinoise entre les bandes. Monogramme du relieur et date dorés dans un petit macaron mosaïqué en pied du premier plat extérieur, relié au bord par un filet noir.
Minimes frottements.

pièces jointes :
- une double suite sur Chine des 2 grands bois rayés et des trois petits bois (vignette, bandeau et lettrine sur une planche) ; soit 6 épreuves (330 x 250 mm) ;
- une épreuve de premier état pour « Le Morpion », sur Chine (330 x 250 mm) ;
- 2 tirages sur Hollande de deux versions non retenues pour « Le Lièvre » et « Le Serpent » (290 x 227 mm) ;
- 3 feuillets d'épreuves sur papier d'édition pour les pages de « Notes » du Bestiaire de 1911, portant le tampon mauve du poète apposé dans l'angle inférieur droit à ses armes et initiales « G. A. » ; une seule indication biffée par le poète dans l'angle supérieur du troisième feuillet : « coll » ; la première page comporte le cachet de l'imprimeur Gauthier-Villars du 3 mars 1911, ainsi que le nom du poète inscrit à l'encre : « M. G. Apollinaire ». (Feuillets jaunis avec petites fentes en bordures).

Jean Royère (envoi sur les Épreuves)--Olivier Sainsère (Mention imprimée sur le volume du Bestiaire).

Chapon, Le Livre et le Peintre, p. 287.

1) Le Bestiaire ou Cortège d'Orphée, charnières un peu frottées. 2) Supplément au Bestiaire. Minimes rousseurs et frottements. 3) Épreuves corrigées du Bestiaire. Parfait état de conservation. 3 feuillets d'épreuves sur papier d'édition pour les pages de « Notes » du Bestiaire de 1911. Feuillets jaunis avec petites fentes en bordures.
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« Le Bestiaire est l'un des témoignages les plus originaux de la résurrection du livre illustré telle que la voulurent alors les poètes » écrit François Chapon dans son ouvrage Le Livre et le Peintre.

de toute rareté sur japon impérial, dans une stricte reliure de l'époque, et bien complet de son "supplément", publié vingt ans après. exemplaire exceptionnellement enrichi des épreuves de l'ouvrage dédicacé à l'un des tout premiers mentors et protecteurs d'apollinaire, jean royère.
Ce disciple fervent de Mallarmé, avait accueilli Guillaume Apollinaire à la fin de l'année 1907 dans sa revue La Phalange. De mars 1908 à avril 1909, Apollinaire tient à La Phalange la chronique des romans puis devient un collaborateur régulier. Apollinaire considérait Royère, non comme un directeur de revue, mais comme un véritable poète.
Olivier Sainsère - et non « Saincère » comme il est inscrit à la justification du supplément- (1852-1923), fut un homme politique influent de la Troisième République. Conseiller d'État, il fut le directeur de cabinet du président Émile Loubet (1899-1906). Passionné par les beaux-arts, son nom apparaît plusieurs fois sous la plume des chroniques d'Apollinaire, à l'occasion d'inaugurations de Salons ou d'expositions. Il fut, de plus, l'un des tout premiers collectionneurs de Picasso.

Ces épreuves sont conservées dans une reliure ornée de deux peintures originales de Paolo Vallorz. Né en 1931, ce peintre est toujours en activité aujourd'hui, à Milan, sa ville natale. Formé à la Grande Chaumière, à Paris, il fut influencé par les œuvres de Modigliani et de Giacometti, avant de se retrouver aux côtés de Jean Tinguely et d'Yves Klein, au début des années cinquante, avant la formation des Nouveaux Réalistes. Passionné de course automobile, il délaissa quelque peu la peinture et son œuvre, rare, est aujourd'hui recherchée par les collectionneurs les plus pointus.