Beau masque, Baulé, Côte d'Ivoire

mblo, dont la préciosité est offerte à la fois par la petite dimension, la délicatesse des modelés, le soin apporté au rendu de la coiffure, et le parfait équilibre de la composition. La rigueur des traits, jouant sur les courbes tendues des arcades sourcilières, des narines et de la coiffe, est accentuée par la sobriété des scarifications, limitées aux marques identitaires. Très belle patine nuancée, brune et profonde, brillante sur les reliefs, rehaussée de kaolin sur la bouche discrète, le visage ponctué de têtes de clous en cuivre, en aplomb de l'arête nasale et sur les tempes.



 

Ancienne collection Patrick Caput, Paris
Ancienne collection Pierre Langlois, Paris
Galerie Arte Africana, Rome

Selon Boyer (2008 : 66-67), les masques de divertissement étaient appliqués sur le front - le danseur regardant, pour s'orienter, par l'ouverture buccale ou au travers du tissu de camouflage fixé sur le pourtour du masque. Ceci explique l'absence d'ouverture et la petite dimension de ce masque, offrant une profonde et ancienne patine d'usage.

Les masques mblo - constituant la forme la plus ancienne de masques Baulé - apparaissaient dans des danses de divertissement. Désignés comme des portraits, ils sont sculptés en l'honneur de personnes dont ils portent le nom. Dans ces "portraits", les sculpteurs Baulé ne cherchent pas à reproduire les traits de leur modèle, mais transposent des détails d'ordre esthétique, comme ici les scarifications.