(2) Belle paire de fauteuils en acajou d'époque Louis XVI , estampillé I.B. SENE probablement livrés pour le château de Rambouillet en 1787

- Probablement livrés pour le service de madame d'Angiviller au château de Rambouillet en 1787

- Assemblée Nationale sous la Révolution

-Vente à Paris, hôtel Drouot, le 8 décembre 1931, lot 238

-Vente à Paris, étude Couturier Nicolaÿ, le 29 mars 1977, lot 91-92

Cette paire de fauteuils provient d'une suite de quatre fauteuils, vendus à Paris en 1931, certains portaient la marque au feu de l'Assemblée Nationale sous la Révolution.
Grâce aux documents de sortie et d'entrée du mobilier au château de Rambouillet, il est très probablement envisage que cette paire de fauteuils faisait probablement partie du mobilier en acajou livré par Jean-Baptiste Sené pour le service de madame d'Angevillers au château de Rambouillet en 1787. Ce mobilier comprenait à l'origine douze chaises en lyre en bois d'acajou, la traverse du dossier cintrée suivant un diamètre de 18 pce, le tout à moulure, les pieds carrés, des soleils dans les cases  à 34 l chaque.........408

Quatre  fauteuils paraille, le dossier cinté en pland, à 45 l chaque....180 l

On retrouve la description de ce mobilier lorsqu'il est saisi à Rambouillet le 16 vendémiaire an II et transféré à Paris au Garde-Meuble : huit chaises en bois d'acajou de forme quarrée, dossier en lyre, les fonds couverts de maroquin vert. / Quatre fauteuils en bois idem de forme idem, le fond garni et couvert d'etoffe de crin noir et rayée  / douze chaises bois et forme idem, couvertes idem.

Les fauteuils sont ensuite probablement envoyés à l'Assemblée Nationale où certains reçoivent les marques au fer, ils réapparaissent  en 1931 lorsqu'ils sont offerts aux enchères.

Cette paire de fauteuils inspirés des modèles anglais est  à rapprocher d'une suite de quatre fauteuils estampillés J. B. Boulard en bois laqué crème, vendus par Sotheby's à Paris, le 17 décembre 2002, lot 100. Ces sièges étaient eux-mêmes à comparer avec un ensemble provenant de l'ancienne collection Seligmann, illustrés dans Les ébénistes du XVIIIe siècle français, Paris, 1963, p. 304, ill. 1.

Madame d’Angiviller

Quoique anecdotique la personnalité de madame d’Angiviller destinataire de cette commande du garde-meuble de la Couronne reste à évoquer même brièvement.

Charles Claude de Flahaut, comte d’Angiviller (1730-1809) devint Directeur et Ordonnateur Général des Bâtiments du Roi en 1774 après la démission du marquis de Marigny frère de Madame de Pompadour trop connoté à l’ancien règne. Ce fut d’Angiviller qui eut l’idée de créer le futur Musée du Louvre ainsi que la série des Hommes Illustres. Il épousa en 1781 la célèbre Madame de Marchais muse parisienne qui tenait un important salon fréquenté par la Cour mais également par les encyclopédistes. Selon Marmontel madame d’Angiviller n’était pas uniquement "la plus spirituelle et la plus aimable des femmes mais la meilleure et la plus essentielle des amies, la plus active, la plus constante ..."