- 92
[Rimbaud, Arthur] Portrait photographique de groupe avec Arthur Rimbaud, légendé Environs d’Aden. Avant le déjeuner à Sheikh Othman . (Vers 1880 ?)
Description
- [Rimbaud, Arthur]
- Portrait photographique de groupe avec Arthur Rimbaud, légendé Environs d’Aden. Avant le déjeuner à Sheikh Othman .(Vers 1880 ?)
L'image montre un groupe de six personnages posant sur les marches de la demeure d'Hassan Ali à Sheikh Othman, près d'Aden. Parmi eux, en haut à gauche, Arthur Rimbaud.
Exhibited
Ce tirage unique a été exposé dans le cadre de « L’Afrique de Rimbaud et Aden, l’étape initiatique », au Musée de Charleville, du 27 novembre 1999 au 9 janvier 2000, puis à nouveau de mai à octobre 2006.
Literature
Elle est reproduite en couverture de Rimbaud à Aden, (Jean-Jacques Lefrère, Pierre Leroy, Photographies de Jean-Jugues Berrou, Fayard, 2001), dont elle constitue l’objet principal, et dont un exemplaire sera remis à l'acquéreur.
Catalogue Note
Jean-Jacques Lefrère, dans Face à Rimbaud (Paris, Éditions Phébus, 2006, p. 126) a commenté et décrit la généalogie de cette image souvent reproduite depuis sa découverte : « Cette photographie, seul portrait connu de Rimbaud à Aden, est datée de la manière la plus vague par cette légende manuscrite : 'Environs d'Aden. Avant le déjeuner à Scheick Otman'.
En 1998, Arnaud Delas, directeur d'une galerie parisienne spécialisée dans les clichés anciens, rendit publique la découverte de ce document trouvé dans un lot de photographies des années 1880 représentant différents sites d'Aden et de la région.
On sait aujourd'hui que cet ensemble avait été constitué par César Tian, négociant français d'Aden, dont Rimbaud fut le collaborateur pendant les dernières années de sa vie. Scheick-Otman était un village de quelques centaines d'habitants, situé à une dizaine de kilomètres au nord d'Aden, entre Aden-Camp et la petite cité de Lahedj. L'endroit était une oasis de fraîcheur exceptionnelle dans cette région particulièrement aride.
Dans ce portrait de groupe, six individus, tenant chacun un fusil, ont posé sur deux rangs devant la maison de maître d'Hassan Ah, notable adéni très fortuné. Aucun nom n'est inscrit sur le document, mais il s'agit visiblement, d'après le commentaire manuscrit, de Français de la colonie anglaise d'Aden, qui étaient fort peu nombreux. Rimbaud est le seul nu-tête. On retrouvera ce visage émacié de tête brûlée, avec la même expression dure et fermée, sur les autoportraits photographiques que Rimbaud prendra au Harar en 1883.
Il s'agit là, avec la photographie scolaire de l'institution Rossat et le tableau Coin de table de Fantin-Latour, du septième et dernier portrait de Rimbaud. Dans chaque cas, celui-ci semble d'ailleurs étranger au groupe, étranger aux autres élèves, étranger aux poètes, étrangers à ses compatriotes d'Aden. Quant à la maison d'Hassan Ali à Scheick-Otman, elle était toujours debout en 2006, quoique fort décatie, comme on peut en juger d'après les photographies qu'en prit Jean-Hugues Berrou il y a quelques années (Rimbaud à Aden, 2001).
Le tirage original de la photographie, publié pour la première fois dans L'Afrique de Rimbaud de Claude Jeancolas (1999), est aujourd'hui dans la collection de Pierre Leroy. »
Bien que le photographe n’ait pas été identifié, de nouveaux recoupements permettent de supposer que l’auteur en est l’explorateur-photographe Georges Revoil, qui publia plusieurs ouvrages sur cette région : Voyage au cap des aromates (1880) ; Faune et Flore des pays Somalis (1882) ; La Vallée du Darror, Voyage au pays des Somalis (1882) ; Notes d'archéologie et d'ethnographie dans le Somal (1884).